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Société Publié le vendredi 25 mai 2012 | L’Inter

Agboville : Le commandant FRCI débarqué

Le lieutenant Claudio Stéphane n'est plus le Commandant des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) à Agboville. Il a été remplacé à ce poste la semaine dernière par son adjoint, l'Adjudant Sanogo Ali, sans aucune passation des charges pour l'instant. Ce qui laisse penser que le lieutenant Claudio Stéphane a été relevé de ses fonctions. Il avait lui-même succédé fin juillet 2011 au commandant Oustaz, le premier responsable des FRCI d'Agboville après la fin de la crise postélectorale, suite aux exactions des éléments de ce dernier sur les populations. Selon des indiscrétions, ce débarquement serait le prolongement du limogeage dont a été victime Béda Emmanuel, le régisseur de la Maison d’arrêt et de correction d’Agboville (MACA). Laquelle sanction était consécutive à l’évasion le 1er mai dernier, de 101 prisonniers sur les 162 que comptait la prison civile de la ville. Aux dernières nouvelles, 49 évadés auraient été repris.

Un surveillant de prison qui a requis l’anonymat, n’a pas marqué sa surprise devant ce qu’il considère comme une « décision juste ». Il reproche en effet aux éléments du lieutenant Claudio Stéphane, d’avoir abandonné plusieurs jours durant, la surveillance de la prison aux seuls gardes pénitentiaires, qui ne sont pas armés. « C’est cette situation qui a encouragé l’évasion des prisonniers, car ils savaient que nous ne possédions aucune arme dissuasive », s’est indigné le garde de prison. Notre source a expliqué que les éléments des FFRCI se plaignaient de la mauvaise répartition des indemnités allouées à la garde des prisonniers, et de l’absence totale d’appui logistique (pas de véhicule de troupes par exemple). Jusqu'au premier trimestre 2012, les FRCI comptaient environ 500 hommes dans le département d'Agboville. Délogés de plusieurs hôtels et résidences de particuliers qu'ils occupaient illégalement, leur nombre a été considérablement réduit depuis. Finalement, les FRCI ont établi leur quartier général (« QG ») dans l’immense bâtiment du centre de formation de Côte d’Ivoire Telecom, situé à l'entrée de la ville, qu'ils ont réquisitionné. Ainsi donc, après Adama Bictogo au plan politique, Agboville connaît son second limogeage, celui-là au plan militaire.

Une Correspondance particulière de Jean-Yves BOKA
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