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Politique Publié le jeudi 31 mai 2012 | Le Temps

Oubli des crimes de l’ex-rébellion et des conséquences de l’attaque de 2002 : Ocampo montre son parti pris pour les coups d’Etat

Dans son document d’accusation du Président Laurent Gbagbo, le Procureur de la Cpi Moreno Ocampo a passé sous silence, les causes des événements de 2010. Il cite subrepticement, avec une négligence bien soignée, bien coupable, le drame causé à la Côte d’Ivoire par l’ex-rébellion comme un incident banal. Comment en est-on arrivé à une cristallisation de la crise de 2002 à 2010 ? Quels sont les crimes dont se sont rendus coupables, ou pour le moins responsables, Ouattara et son entourage ex-rebelle ? Quel est la place des événements de 2002 dans le conflit ivoirien ? Tout cela semble être le dernier des soucis de Moreno Ocampo, l’ami de l’ex rebelle Guillaume Soro. Voici l’expression de sa dangereuse partialité dans le traitement du dossier ivoirien : «En 2002, un coup d`État manqué a entraîné la fragmentation des forces armées ivoiriennes et s`est terminé par une division de la Côte d`Ivoire en une zone sud tenue par le Gouvernement et une zone nord contrôlée par les rebelles. En 2007, un gouvernement de coalition a été établi et le processus de paix qui avait été entamé, a abouti à l`élection présidentielle de 2010, la première depuis octobre 2000. La communauté internationale a déployé des efforts considérables afin d`aider les autorités ivoiriennes à garantir un processus électoral impartial et équitable». C’est tout ! C’est qui, l’auteur, les coauteurs directs et indirects ? C’est qui, les parrains des putschistes ? Est-ce normal, un coup d’Etat ? Est-ce une bonne chose, «un coup d`État manqué qui a entraîné la fragmentation des forces armées ivoiriennes et s`est terminé par une division de la Côte d`Ivoire en une zone sud tenue par le Gouvernement et une zone nord contrôlée par les rebelles » ? Cela est-il toléré par une juridiction internationale qui se veut crédible ? Comment se fait-il que les anciens chefs de guerre, le patron de l’ex-rébellion de Forces nouvelles sont l’entourage et les hommes de mains du chef de l’Etat Alassane Dramane Ouattara ? Pourquoi Ocampo s’est-il détourné des crimes de sang et autres violations des droits humains dont de l’ex-rébellion s’est rendue coupable à Bouaké, Korhogo, Man, Bangolo, Duékoué, Toulépleu, Bloléquin, Vavoua, Anyama, Abidjan, etc. ? Pourquoi sa mémoire tente-t-elle d’effacer les événements dramatiques de 2004 où la Licorne a massacré des patriotes ivoiriens devant l’Hôtel Ivoire ? Quel type de mémoire a-t-il, Ocampo ? Pourquoi bondit-il aussi méchamment de 2002 directement à 2007 ? C’est vrai qu’il est reconnaissant à Soro et à Ouattara (la preuve, sa lettre à Soro) pour l’accueil qu’ils avaient réservé à son bureau à Abidjan. Mais ne serait-il plus un juge, mais un homme politique oubliant totalement son rôle de Procureur d’une juridiction sensée apporter la justice et rendre sa dignité à l’humanité brimée ? Il écrit que «La communauté internationale a déployé des efforts considérables afin d`aider les autorités ivoiriennes à garantir un processus électoral impartial et équitable». Mais est-il persuadé, en toute lucidité, et en toute honnêteté, que le «processus électoral» de 2010 en Côte d’Ivoire a été effectivement «impartial et équitable» ? Comment un Procureur d’une juridiction d’une aussi haute importance peut-il s’attacher à une mémoire si sélective, partiale et si malléable ? Si l’homme à qui revient le décret quasi définitif, fait montre d’une conscience perturbée, comment le justiciable peut-il se sentir en sécurité et accepter de sang froid le verdict de la Cpi contre lui ? Apparemment, Ocampo n’aime pas Laurent Gbagbo. Il sait le motif qui le lie à Ouattara et Soro, deux hommes dont la «générosité» peut faire renoncer à un homme de droit, son serment de défenseur de la veuve et de l’orphelin. Les événements de 2002, sous le coup du «trou de mémoire» d’un Procureur tout-puissant de la Cpi ? Tel un belliciste «inculte», Ocampo porte des charges sans discernement ni cohérence contre un homme qu’il veut à tout prix perdre. Un objectif qui pourrait lui valoir une grosse récompense des amis d’Abidjan. Et tellement il tient à perdre Gbagbo, qu’il laisse voir son engagement flagrant à la promotion des coups d’Etat, des rébellions, de la violation des droits de l’homme plutôt qu’à un soutien de la démocratie.

Germain Séhoué
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