Réponse du berger à la bergère ! À l'occasion d'une conférence sur son institution, hier à Budapest, par le ministère des Affaires étrangères roumain, le président de la Cpi, le juge coréen Sang-Hyun Song, a répondu aux critiques des chefs d’Etat de l’Union africaine. Ces derniers accusent la juridiction internationale de ne poursuivre que des Africains. «Nous n’avons jamais pourchassé aucun pays africain. La Cour pénale internationale ne doit pas être blâmée pour quelque chose qu'elle n'a pas faite. Nous n'avons pourchassé aucun pays africain», a-t-il affirmé. «Les pays d'Afrique qui font l'objet d'enquêtes de la Cpi nous ont déféré les situations qui ont conduit à l'ouverture d'enquêtes», a-t-il reprécisé. «La Cpi enquête dans huit pays à savoir le Kenya, la Côte d’Ivoire, la Libye, la République démocratique du Congo, la Centrafrique, l’Ouganda et le Mali, ndlr) tous africains, c'est vrai, mais dans cinq cas, ce sont les gouvernements eux-mêmes qui nous ont déféré ces situations et dans deux cas, le Soudan et la Libye, c'est le Conseil de sécurité qui nous a sollicité», a étayé Sang-Hyun Song. «Il n'y a que dans le cas du Kenya que le procureur a lancé sa propre enquête», a poursuivi le président de la Cour, tout en soulignant qu'il n'y avait "pas d'autres options". La semaine dernière à Addis-Abeba, l’Ua a demandé l'ajournement des procédures de la CPI pour crimes contre l'humanité contre les deux têtes de l'Exécutif kényan, le Président Uhuru Kenyatta et son vice-président, William Ruto. Kenyatta ainsi que le Premier ministre éthiopien et président en exercice de l'Ua, Hailemariam Desalegn ont accusé la Cour de pratiquer une chasse raciale.
Ténin Bè Ousmane
(source Afp)
Ténin Bè Ousmane
(source Afp)