Massandje Touré-Litse, Directrice générale du Conseil du café-cacao de Côte d’Ivoire, structure chargée de la mise en oeuvre de la politique d’amélioration de la qualité de la production cacaoyère et l’accroissement de la production du café était récemment, l’invitée de Onuci Fm. elle a abordé divers sujets relatifs à cette filière et fait des révélations.
Question : Comment se porte la filière depuis l’installation officielle du Conseil du café-cacao?
Massandje Touré-Litse : Le diagnostic qui est posé va bien au-delà de l’instauration du Conseil du café-cacao. Nous avons, malheureusement, un vieillissement de notre verger et des maladies qui l’attaque. Nous avons aussi le désintéressement des jeunes à l’endroit de ces cultures. Je pense qu’avec l’ensemble des partenaires, l’Etat pourra améliorer de façon substantielle les conditions de vie des producteurs. Pour le café malheureusement, nous avons beaucoup perdu. De 300 000 tonnes de café, nous sommes aujourd’hui à un peu moins de 100 000 tonnes. Raison pour laquelle nous avons parlé de relance caféière. La Côte d’Ivoire a dégringolé en ce qui concerne le café. Mais au niveau du cacao, nous sommes toujours premier au plan mondial. Nous avons d’énormes défis auxquels il faut faire face pour maintenir cette position.
Q : 1er mondial en terme de production. Mais au niveau de la qualité, cela laisse à désirer. Quels sont les objectifs du Conseil ?
M.T.L. : Nous sommes leader en quantité et nous ambitionnons de redevenir premier en qualité parce que la Côte d’Ivoire sait faire du cacao de qualité. Ce qu’il faut, c’est de réapprendre aux producteurs les bonnes pratiques agricoles. C’est quelque chose qui avait été fait. Singulièrement, il faut noter que c’est au cours de la libéralisation, donc ces dix dernières années, que la qualité de notre cacao s’est largement dégradée. Donc, nous avons mis un point d’honneur à redonner au cacao ivoirien ses lettres de noblesse. Nous allons le faire en partenariat avec l’Anader (Ndlr : Agence nationale de développement rural) pour vulgariser les bonnes pratiques agricoles mais aussi avec le secteur privé. C’est bien l’objet de la plate forme entre tous les acteurs qui interviennent dans la filière. En effet la plate forme nous permet d’identifier certains problèmes et de choisir ensemble ceux qu’on veut aborder. La qualité fait partie des problèmes qui seront les premiers à être abordés et nous allons essayer de les régler ensemble.
Q : D’aucuns pourraient dire encore une autre structure de plus, cette plate-forme ?
M.T.L. : Je voudrais préciser qu’il ne s’agit pas d’une structure mais d’un cadre de concertation permanent entre tous les acteurs de la chaîne de valeur qui interviennent dans le café-cacao. On n’est pas en train de créer une structure avec un directeur général. Pas du tout. Il s’agit de mettre ensemble, autour d’une table, tous les acteurs qu’il y a dans le café-cacao. A commencer par les producteurs eux-mêmes, l’Etat, représenté par le Conseil du café-cacao et les industriels, les exportateurs, les partenaires au développement qui sont intéressés. Il faut qu’il y ait une certaine coordination pour qu’on puisse être plus efficient et efficace.
Q : Vous parlez aussi de 2QC. Cette approche consiste à faire quoi ?
M.T.L. : Le 2QC est un programme qui a été conçu pour diagnostiquer les problèmes qu’il y a dans la filière café-cacao. C’est un programme qui va agir sur la quantité, la qualité, la croissance des revenus du producteur et l’amélioration des conditions de vie du producteur.
Q : L’une des priorités de la nouvelle réforme est le prix garanti. Mais depuis votre installation, on n’a aucune visibilité sur le prix…
M.T.L. : Ce qu’il faut savoir, c’est que le prix garanti interviendra à la campagne prochaine. Jusqu’à présent, ce qui a été fait pendant les dix dernières années, c’était des prix indicatifs. Donc, soyons patients. Le Conseil du café-cacao a pris toutes les dispositions. Depuis le 31 janvier, nous sommes comme on le dit, ‘‘au marché’’. Nous avons ouvert des sessions qui permettent aux opérateurs d’acquérir des droits d’exporter du cacao. Au 1er octobre, nous aurons un prix garanti qui sera annoncé et ce prix devra être impérativement respecté par tous les acheteurs sous peine de poursuites ou même de retrait d’agrément.
Q : Comment contrôler quand on sait qu’avec les expériences passées l’application sur le terrain a été difficile ?
M.T.L. : L’Etat va se doter de moyens pour des contrôles. Cela se fera à travers les démembrements du Conseil du café-cacao que nous avons à l’intérieur du pays mais aussi de concert avec les directions régionales de l’agriculture et les autorités que nous avons sur place.
Q : Autre souci pour les paysans, c’est la possibilité d’évacuer leurs produits. Qu’est-ce qui est fait à ce niveau ?
M.T.L. : Vous me donnez l’opportunité de vous parler du Fonds d’investissement en milieu rural. Ce Fonds est axé sur quatre volets dont un en rapport avec la réhabilitation des pistes de desserte agricole. Bon an mal an, c’est 5 milliards pour couvrir toute la zone de production du café-cacao. Nous saluons les efforts du gouvernement qui ont permis à la Banque mondiale de réagir en s’engageant dans la région de Soubré à hauteur de 25 milliards pour le désenclavement de la zone. Certainement à terme, nous aurons d’autres projets pour couvrir toute la zone de production du café-cacao. Mais le prix qui va être annoncé en octobre, sera garanti pour un cacao de bonne qualité. Je souhaiterais donc d’ores et déjà que mes parents producteurs fassent un effort pour ne plus qu’on voie ce qu’on a vu encore dans les régions que nous avons visitées. C’est-à-dire du cacao séché à même le sol. Il faut que les producteurs réapprennent les bonnes pratiques agricoles. Le cacao de bonne qualité va garantir le prix minimum. Je voudrais qu’ensemble, producteurs, Etat ou secteur privé, nous mettions un point d’honneur à redorer le blason de la cacaoculture ivoirienne.
Par JEA (Source Onuci FM)
Question : Comment se porte la filière depuis l’installation officielle du Conseil du café-cacao?
Massandje Touré-Litse : Le diagnostic qui est posé va bien au-delà de l’instauration du Conseil du café-cacao. Nous avons, malheureusement, un vieillissement de notre verger et des maladies qui l’attaque. Nous avons aussi le désintéressement des jeunes à l’endroit de ces cultures. Je pense qu’avec l’ensemble des partenaires, l’Etat pourra améliorer de façon substantielle les conditions de vie des producteurs. Pour le café malheureusement, nous avons beaucoup perdu. De 300 000 tonnes de café, nous sommes aujourd’hui à un peu moins de 100 000 tonnes. Raison pour laquelle nous avons parlé de relance caféière. La Côte d’Ivoire a dégringolé en ce qui concerne le café. Mais au niveau du cacao, nous sommes toujours premier au plan mondial. Nous avons d’énormes défis auxquels il faut faire face pour maintenir cette position.
Q : 1er mondial en terme de production. Mais au niveau de la qualité, cela laisse à désirer. Quels sont les objectifs du Conseil ?
M.T.L. : Nous sommes leader en quantité et nous ambitionnons de redevenir premier en qualité parce que la Côte d’Ivoire sait faire du cacao de qualité. Ce qu’il faut, c’est de réapprendre aux producteurs les bonnes pratiques agricoles. C’est quelque chose qui avait été fait. Singulièrement, il faut noter que c’est au cours de la libéralisation, donc ces dix dernières années, que la qualité de notre cacao s’est largement dégradée. Donc, nous avons mis un point d’honneur à redonner au cacao ivoirien ses lettres de noblesse. Nous allons le faire en partenariat avec l’Anader (Ndlr : Agence nationale de développement rural) pour vulgariser les bonnes pratiques agricoles mais aussi avec le secteur privé. C’est bien l’objet de la plate forme entre tous les acteurs qui interviennent dans la filière. En effet la plate forme nous permet d’identifier certains problèmes et de choisir ensemble ceux qu’on veut aborder. La qualité fait partie des problèmes qui seront les premiers à être abordés et nous allons essayer de les régler ensemble.
Q : D’aucuns pourraient dire encore une autre structure de plus, cette plate-forme ?
M.T.L. : Je voudrais préciser qu’il ne s’agit pas d’une structure mais d’un cadre de concertation permanent entre tous les acteurs de la chaîne de valeur qui interviennent dans le café-cacao. On n’est pas en train de créer une structure avec un directeur général. Pas du tout. Il s’agit de mettre ensemble, autour d’une table, tous les acteurs qu’il y a dans le café-cacao. A commencer par les producteurs eux-mêmes, l’Etat, représenté par le Conseil du café-cacao et les industriels, les exportateurs, les partenaires au développement qui sont intéressés. Il faut qu’il y ait une certaine coordination pour qu’on puisse être plus efficient et efficace.
Q : Vous parlez aussi de 2QC. Cette approche consiste à faire quoi ?
M.T.L. : Le 2QC est un programme qui a été conçu pour diagnostiquer les problèmes qu’il y a dans la filière café-cacao. C’est un programme qui va agir sur la quantité, la qualité, la croissance des revenus du producteur et l’amélioration des conditions de vie du producteur.
Q : L’une des priorités de la nouvelle réforme est le prix garanti. Mais depuis votre installation, on n’a aucune visibilité sur le prix…
M.T.L. : Ce qu’il faut savoir, c’est que le prix garanti interviendra à la campagne prochaine. Jusqu’à présent, ce qui a été fait pendant les dix dernières années, c’était des prix indicatifs. Donc, soyons patients. Le Conseil du café-cacao a pris toutes les dispositions. Depuis le 31 janvier, nous sommes comme on le dit, ‘‘au marché’’. Nous avons ouvert des sessions qui permettent aux opérateurs d’acquérir des droits d’exporter du cacao. Au 1er octobre, nous aurons un prix garanti qui sera annoncé et ce prix devra être impérativement respecté par tous les acheteurs sous peine de poursuites ou même de retrait d’agrément.
Q : Comment contrôler quand on sait qu’avec les expériences passées l’application sur le terrain a été difficile ?
M.T.L. : L’Etat va se doter de moyens pour des contrôles. Cela se fera à travers les démembrements du Conseil du café-cacao que nous avons à l’intérieur du pays mais aussi de concert avec les directions régionales de l’agriculture et les autorités que nous avons sur place.
Q : Autre souci pour les paysans, c’est la possibilité d’évacuer leurs produits. Qu’est-ce qui est fait à ce niveau ?
M.T.L. : Vous me donnez l’opportunité de vous parler du Fonds d’investissement en milieu rural. Ce Fonds est axé sur quatre volets dont un en rapport avec la réhabilitation des pistes de desserte agricole. Bon an mal an, c’est 5 milliards pour couvrir toute la zone de production du café-cacao. Nous saluons les efforts du gouvernement qui ont permis à la Banque mondiale de réagir en s’engageant dans la région de Soubré à hauteur de 25 milliards pour le désenclavement de la zone. Certainement à terme, nous aurons d’autres projets pour couvrir toute la zone de production du café-cacao. Mais le prix qui va être annoncé en octobre, sera garanti pour un cacao de bonne qualité. Je souhaiterais donc d’ores et déjà que mes parents producteurs fassent un effort pour ne plus qu’on voie ce qu’on a vu encore dans les régions que nous avons visitées. C’est-à-dire du cacao séché à même le sol. Il faut que les producteurs réapprennent les bonnes pratiques agricoles. Le cacao de bonne qualité va garantir le prix minimum. Je voudrais qu’ensemble, producteurs, Etat ou secteur privé, nous mettions un point d’honneur à redorer le blason de la cacaoculture ivoirienne.
Par JEA (Source Onuci FM)