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Politique Publié le jeudi 7 juin 2012 | Le Temps

A l’approche du procès de Gbagbo : Coincé, Ouattara appelle Banny au secours

© Le Temps Par Aristide
Audiences du chef de l`Etat: Le Président Alassane Ouattara a reçu le Président de la Commission Dialogue-Vérité-Réconciliation, Charles Konan Banny
Mardi 20 mars 2012. Abidjan. Palais présidentiel du Plateau. Le Président de la République, SEM Alassane Ouattara reçoit le Président de la Commission Dialogue-Vérité-Réconciliation, Charles Konan Banny
Il y a quelques mois, tout précisément avant la date du dimanche 6 mai 2012, cela paraissait inimaginable dans la cour de Ouattara. C’était en tout cas, la belle époque sarkosienne. Au moment où tout ce qui concerne la Côte d’Ivoire se décidait pompeusement depuis la capitale française. En ce moment, on ressassait faussement à souhait que la Côte d’Ivoire allait se réconcilier sans le Président Gbagbo. Banny commis pour réconcilier les Ivoiriens sous la menace des Frci, l’armée de Ouattara, avait pratiquement l’interdiction d’aller rencontrer les proches de Gbagbo enfermés dans des conditions inhumaines dans les goulags du Nord. Surtout que dans sa feuille de route rédigée depuis le palais de l’Elysée, le côté judiciaire n’était pas de sa compétence. Alors que c’est même là tout le problème de la Côte d’Ivoire. Ouattara qui à l’époque, avait le soutien ferme de l’Elysée dans ce qu’il faisait, confine alors Banny dans un jeu d’Opérette. Depuis, l’homme ne fait que tourner en rond, alors qu’il n’a que 2 ans pour livrer ses conclusions. Et une année est déjà entamée. Mais Banny est là juste pour la forme. Ouattara voulait simplement faire comme tout le monde. Sinon, ce n’est pas la réconciliation des Ivoiriens qui l’intéresse véritablement. Chaque jour, Banny est obligé de subir ses coups, avec des bâtons dans les roues. Alors que c’est lui qui l’a nommé. Mais avec Ouattara, tout est possible. On ne parlera pas des dérapages des Frci et de «Amadou Cimetière», le gardien du temple. Des femmes qui siègent à la Cdvr décident d’aller rencontrer Simone Gbagbo, isolée dans le goulag d’Odienné. Elles adressent alors la demande à la présidence de la République. Malheureusement, jusque là, elles attendent la réponse du palais qui n’est jamais venue. En clair, le pouvoir ne voulait pas qu’elles aillent dans cette ville pour rencontrer Simone. «On ne nous a jamais dit pourquoi on ne veut pas qu’on aille là voir. Donc je ne pourrai pas vous en dire plus», botte en touche, l’une de ces femmes aujourd’hui déçues du pouvoir Ouattara. Ce ne sont plus des femmes que la Cdvr veut aller voir à Odienné. Ce ne sont même plus aussi des proches de Gbagbo qu’on veut rencontrer. Mais le Président Gbagbo lui même. Et cette fois, c’est Banny en personne qui va à La Haye, à des milliers de kilomètres d’Abidjan, pour rencontrer le prisonnier le plus célèbre du monde. Que va-t-il lui dire ? Question pour le moment top secrète. Mais il y a une chose qui est sûre, Banny qu’on a empêché de voir de simples prisonniers qui sont dans le nord, ne peut pas faire cette mission sans l’avale de son patron. Il y va bien entendu, avec son accord. En fait, après avoir méprisé et commis les pires exactions sur les partisans de Gbagbo, Ouattara se rend peut-être publiquement à l’évidence que rien ne peut se faire en Côte d’Ivoire sans lui. Ce qui n’était pas possible il y a juste quelques temps. Dans sa traque sanglante contre les pro-Gbagbo, le pouvoir a été aussi poussé dans le dos par Choi, alors représentant de l’Onu dans la crise ivoirienne. Ce diplomate coréen avait mis de côté, sa casquette de médiateur pour enfiler des habits de militants Rhdp. Les Ivoiriens l’ont entendu dire dans les médias internationaux que c’était fini pour le Fpi et Gbagbo en Côte d’Ivoire. Des contrevérités qui le rattrapent aujourd’hui. Au point de se dédire depuis la capitale américaine. «Gbagbo s’apprêtait à raser la commune d’Abobo», a-t-il confié récemment. Alors qu’avant de quitter la Côte d’Ivoire, ce même Choi, vu les armes sophistiquées dont disposait le Président Gbagbo, et qu’il n’a pas utilisées, faisait tout simplement le constat que l’homme «aime vraiment son pays». Mais comme on le dit, chaque chose en son temps. Ouattara croyait son ami inamovible au palais de l’Elysée. C’est pourquoi en Côte d’Ivoire, il pouvait tout se permettre. A savoir installer un climat de terreur en Côte d’Ivoire. Les membres de l’opposition sont constamment brimés avec toutes sortes d’exactions. La presse libre subit chaque jour, toutes sortes de réprimandes, sans compter les sanctions les plus lourdes. Sarkozy ne faisait qu’acquiescer. On peut même dire que c’est ce qu’il voulait. «L’Africain qui n’est pas suffisamment rentré dans l’histoire», n’avait pas besoin de la démocratie, ainsi, pourrait-on paraphraser le roi Sarkozy. Pendant la campagne pour l’élection présidentielle, Ouattara fait alors le tout pour le tout, pour la victoire de son ami qui a mis les moyens de l’Etat français à sa disposition ici à Abidjan. Comme à la belle époque postcoloniale en Afrique. Il tourne même en bourrique certains religieux qui lui sont proches, mais qui prédisent la défaite de son parrain. Car pour lui, tous les scénarï étaient imaginables, sauf l’idée d’une défaite. On connaît la suite… Depuis la chute de Sarkozy, l’homme est quasiment accablé tous les jours par les ennuis. C’est comme si le sort s’acharnait sur lui. Il est aujourd’hui obligé de se débattre seul, dans une arène qui ne chante pas chaque jour, ses louanges. Au plan national, il n’est pas le champion des Ivoiriens. Ça, tout le monde le sait. A l’échelle continentale, il n’est pas aussi l’homme idéal pour la nouvelle génération des élites africaines. Parmi les chefs d’Etat du continent, il est en plus mal vu, depuis le départ de «l’encombrant» Sarkozy. Selon des confidences diplomatiques, certains Présidents africains ont même poussé un ouf de soulagement dans la nuit du dimanche 06 mai. Ouattara en sort aujourd’hui très affaibli, malgré l’illusion d’une sérénité que son pouvoir tente par moments, de donner à ses partisans dans la commune d’Abobo. Même au niveau sous-régional, Ouattara est de plus en plus isolé. Il n’y a que Sarkozy qui faisait tout pour lui. Maintenant qu’il n’est plus là, qu’est-ce qu’on fait ? Se demandent alors certains de ses pairs. Ses ennuis commencent d’ailleurs sans attendre. Car il vient d’être quasiment dessaisi du dossier malien. C’est Yahi Boni du Bénin qui est désormais en première ligne dans la résolution de cette crise au nom de l’Ua. Que reproche-t-on au poulain de Sarkozy ? Ses «Solutions» toujours militaires et l’affairisme que ses proches tentaient de développer dans la gestion de la crise malienne. En Côte d’Ivoire, la situation n’est pas aussi rose. C’est d’ailleurs ici, le point de départ de ses ennuis. La mascarade du Procureur Ocampo à la Cpi, commence évidemment à prendre de l’eau de toutes parts. Au point que Ocampo, le Procureur à problèmes se trouve obligé de faire une visite rapide à Abidjan. Ce déplacement n’était pas sur l’agenda de la Cpi. Ce qui montre que l’homme vient régler des problèmes personnels avec son poulain ivoirien. Il est clair qu’à ce niveau, Ouattara a reçu les nouvelles qu’il ne voulait pas. Car tout le complot qui a été monté dans cette affaire sera dévoilé le 18 juin à La Haye. Quand le Président Gbagbo dit, «nous irons jusqu’au bout», ce n’est pas pour rien. C’est parce qu’il dispose d’éléments de preuves irréfutables pour confondre ses détracteurs. Me Altit, son avocat l’a à son tour, confirmé après la déportation de Gbagbo à la prison de La Haye. «C’est ce que nous attendions depuis longtemps», a-t-il confié à certains confrères hexagonaux. C’est vrai que le monde attend aujourd’hui ce procès. Mais à Abidjan, il y a certains qui vivent dans une grande hantise du 18 juin. Tout le faux qu’ils ont mis en place commence à prendre de l’eau.
gbrence02063193@yah00.fr
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