Depuis la fin du deuxième tour de l’élection Présidentielle, suivie de la reddition de l’ancien Président Laurent Gbagbo en date du 11avril 2011, nombreux sont les partisans de celui-ci, qui ont pris la poudre d’escampette, et se sont exilés dans de nombreux pays africains et européens, de peur naturellement de représailles de la part des partisans du Président élu Alassane Ouattara. Parmi eux, de grosses pointures comme Blé Goudé Charles, Attey Philippe, Serges Kassy, Marcel Gossio, Damana Pickas, Don Mello, Koné Katina Justin, Kadet Bertin, Konaté Navigué, Dacoury Richard, Nado Clément… Tous ces individus qui, jusque là, continuent de courir, se sont rendus coupables d’une foule de crimes dont notamment celles se rapportant à l’économie et au sang. Le régime du Président Ouattara, qui a fait le pari de rendre justice en punissant tous les crimes commis durant la crise postélectorale, a , à l’occasion, saisi toutes les juridictions internationales et actionné au même moment, Interpol. Des dires d’un sachant, interrogé par un confrère de la place, des mandats d’arrêt ont été émis et des commissions rogatoires installées. Juridiquement parlant, le mandat d’arrêt consiste à l’arrestation d’individus pour les conduire en prison, suite à des plaintes émises. La commission rogatoire exige la mise sous séquestre des biens de ces individus. Ces mandats, lancés dans les pays africains et européens, l’ont été dans une période de vacance judiciaire. Ce qui a rendu inopérant leur exécution en son temps. Hors, selon ce fonctionnaire qui ne décline pas son identité, la rentrée judiciaire n’a repris effectivement en Europe qu’en octobre. En clair, c’est maintenant que les magistrats s’installent. Ceci étant, d’autres arrestations prévues pourraient être exécutables et ne sauraient tarder. Comme on peut le constater, la machine a été relancée et vient d’aboutir à l’arrestation d’un des barons du Fpi. Depuis son arrestation à Lomé, suivie de son extradition en Côte d’Ivoire, de nombreux Ivoiriens exilés dans ce pays semblent avoir perdu la sérénité, puisqu’au demeurant, la présence de l’ancien Ministre de la défense de Laurent Gbagbo à leurs côtés constituait une certaine assurance. La preuve que nombreux parmi ces Ivoiriens avaient quitté le Benin voisin, pour se retrouver dans le District de Lomé. Sauf qu’il y’ a 48h, beaucoup ont déchanté. De sources concordantes, appuyées par les rumeurs, ils seraient très nombreux à avoir fait leurs valises pour mettre le cap sur le Ghana. Le Togo pour eux, ne garantirait plus leur sécurité. Le pays du Président John Atta Mills par contre, continue de leur apporter gites et couverts. On sait aussi les liens profonds et de promiscuité entre ces Etats voisins que sont le Ghana, le Togo, le Bénin et le Nigéria. Les mouvements humains sont difficilement contrôlables et les arcanes de l’état civil ne disposent pas encore de base de données significatives et fiables, si bien que les individus de toutes les nationalités de la région, s’y retrouvent, généralement avec plusieurs identités. Une réalité courante en Afrique, qui ne rendra pas leur traque facile. L’exemple précis de Koudou Laurent Gbagbo, sous le pseudonyme Sangaré Abdoulaye du temps de sa clandestinité parisienne, via le Burkina Fasso, est encore présent dans les esprits. Le Président Fondateur du Front Populaire ivoirien avait déjoué le dispositif policier de l’époque pour se retrouver par la suite au pays de Blaise Compaoré, d’où il a pu s’établir un passeport local qui lui a permis de s’envoler pour la France où il s’est établi durant de longues années, impunément !
Sylla Mariam
Sylla Mariam