«Le front social va s’allumer. Cela ne saurait tarder», avaient prévenu les Centrales syndicales. Ils lançaient ainsi un avertissement au régime, face à ses nombreuses promesses non tenues. Hier jeudi 7 juin 2012, la colère est montée d’un cran dans la grande famille des policiers. Se sentant floués dans le cadre du projet immobilier pour lequel ils sont pourtant prélevés à la source sur leur salaire, les policiers se sont donné rendez-vous ce jeudi à leur ministère de tutelle au Plateau, pour exprimer de vive voix, leur colère et leur volonté se voir rembourser. Malheureusement, la marche de protestation tant attendue n’a pas eu lieu. Les policiers mécontents de la gestion de Kourouma Mamadou, le Directeur général du Fonds de prévoyance de la police nationale (Fppn), ont été bloqués net dans leur élan. Au niveau du carrefour de l’Indénié, un dispositif sécuritaire conduit par le Directeur national de la Police, Brindou M’Bia, a fait réprimer les mécontents. Aidés par les agents de la police onusienne en Côte d’ivoire (Onuci), les agents aux ordres du contrôleur général, M’Bia, ont usé de bombes lacrymogènes pour contraindre leurs camarades à la dispersion. Le périmètre de l’école de Police, à Cocody, conduisant au niveau du carrefour de l’Indénié, était sous haute surveillance policière. Des patrouilles incessantes ont eu raison des policiers mécontents qui n’ont pu avoir accès au local de leur ministère de tutelle, sous surveillance d’un détachement de la Compagnie républicaine de sécurité (Crs). En clair, les policiers qui entendaient récidiver, après avoir protesté mardi et mercredi, ont été, cette fois-ci, purement et simplement victimes de la dictature du régime Ouattara. Mai ils n’entendent pas reculer. «Nous manifesterons jusqu’à la satisfaction de nos revendications», ne cessent de dire ces agents qui rallongent la liste des mécontents. Par ailleurs, les déflatés de la Société des transports abidjanais (Sotra) ont eu aussi maille à partir avec la police. Ces victimes de la politique de licenciements du régime de Dramane ont été aussi dispersées à coup de bombes lacrymogène et de matraques, alors qu’ils manifestaient hier contre les abus du régime Ouattara. Décidément sous l’ère Dramane, il est interdit de revendiquer pour un mieux-être.
Toussaint N’Gotta
Toussaint N’Gotta