On ne cessera jamais de le répéter. Le pouvoir d’Abidjan, est rattrapé par ses actes. La guerre imposée par la communauté internationale au président Laurent Gbagbo et ses populations, a conduit aujourd’hui la Côte d’ivoire dans un cycle infernal de violence et d’insécurité grandissante. La bande armée de Soro et de Dramane Ouattara, transformée illégalement en Forces régulières, regorge en son sein des individus sans foi ni loi. Sans parler des nombreux supplétifs recrutés ça et là, qui possèdent des armes de guerre. Avec lesquelles, ils agressent d’honnêtes citoyens sans que cela n’émeuve le régime en place. Depuis le 11 avril 2011, les vols à main armée, le phénomène de coupeurs de route, les vols de véhicules, les enlèvements, les prises d’otages, le racket, les braquages de domiciles, les arrestations arbitraires, ont pris une ampleur démesurée en Côte d’Ivoire. Face à cette situation, le pouvoir reste impuissant et spectateur. Car, animé d’une haine viscérale contre les ex-forces de Défense et de Sécurité, le régime d’Abidjan, refuse toujours de doter les policiers et gendarmes en armement. Il est courant de voir des patrouilles de police ou de gendarmerie sans aucune arme, toujours accompagnées par des casques bleus et Frci puissamment armés. Le climat sécuritaire en Côte d’Ivoire, se dégrade de jour en jour. Le désordre règne en maître partout sur le territoire national. Les milieux diplomatiques conscients du fléau, donnent des consignes fermes à leurs ressortissants en ce qui concerne leurs déplacements. Ce qui s’est passé le vendredi 08 juin 2012 à la frontière ivoiro-libérienne, va amener les ambassades accréditées dans le pays, à prendre d’autres mesures plus corsées pour la sécurité de leurs ressortissants. L’attaque commise par des inconnus, a causé officiellement la mort de 7 casques bleus du contingent nigérien de l’Onuci, de 2 Frci et 8 civils. Ce qui est frappant ici, c’est le nombre de morts de soldats de l’Onuci. Est-ce à dire que ce sont les casques bleus qui constituent désormais, l’armée régulière de Côte d’Ivoire ? Pourquoi est-ce l’Onuci qui assure et conduit les opérations de sécurisation à l’Ouest ? Et pourquoi est-ce que les Frci de Dramane Ouattara, se contentent-ils d’appuyer les soldats de Ban Ki Moon ? Pourtant, le gouvernement ivoirien, par l’entremise du ministre délégué à la Défense, est monté sur ses grands chevaux pour annoncer à coups de renfort médiatique, la construction de camps militaires dotés d’équipements dans les régions sensibles de l’Ouest du pays. Plus de trois mois après cette annonce, rien n’a été fait par le gouvernement pour sécuriser les populations de l’Ouest. Qui sont aujourd’hui à la merci des bandes armées incontrôlées et des chasseurs dozos. En fait, Dramane ne dispose pas d’une armée digne de ce nom pour assurer comme il se doit la sécurité à l’Ouest. Une région qui, depuis 2002 est décimée par les attaques meurtrières perpétrées par les hommes de Soro, aujourd’hui transformés en soldats de l’armé ivoirienne. Imaginons un instant que l’Onuci plie bagages. Ce serait la chienlit dans toute la partie Ouest du pays. L’attaque du vendredi 08 juin, démontre à l’opinion nationale et internationale que le régime de Dramane n’a aucune solution viable et fiable contre l’insécurité. Il donne de faux airs de maîtriser la situation grâce à la présence de l’Onuci. Mais jusqu’à quand encore ? Aussi, c’est la première fois depuis 2002 que les soldats de l’Onuci sont tués en grand nombre dans une attaque. Sous son régime. C’est la conséquence de l’incompétence notoire du gouvernement Dramane. Le désordre créé par les hommes de Soro et de Dramane, est aujourd’hui incontrôlable. Au point où, au sommet de l’Etat les chiffres font perdre la tête à certains. Tantôt, le ministre de l’Intérieur parle de l’indice sécuritaire qui est passé de 4 à 1. Tantôt c’est Dramane, également ministre de la Défense qui annonce que l’indice sécuritaire est tombé de 3 à 1. On ne sait qui dit vrai. Mais, cette cacophonie dessert grandement la population. Qui est livrée à elle-même. L’insécurité qui ne fait qu’avancer dans le pays, ne rassure pas du tout les investisseurs. Eux qui souffrent déjà de plusieurs maux dans leurs différents secteurs. Le constat est implacable. Les carences du pouvoir d’Abidjan en matière de sécurité, sont étalées à la face de la nation et du monde. Pour le plus grand malheur des Ivoiriens déjà très appauvris, qui se retrouvent aujourd’hui pris en otage par l’insécurité quotidienne.
Fabrice Tété
Fabrice Tété