Les bâtiments de l’Etat s’écroulent sur le poids des ans et faute d’entretien. Tout ceci pose la question d’un vrai plan de gestion du patrimoine public. « Il faut 35 milliards de Fcfa pour réhabiliter le Ccia » Cette déclaration a été faite par le président de l’ordre des architectes, Guillaume Koffi en février dernier. C’est que l’immeuble du Centre de commerce international d’Abidjan (Ccia) n’a pas fière allure, à l’instar des autres bâtiments de l’Etat. La façade miroitée qui en faisait la fierté, avec le reflet éclatant du soleil, s’est ternie. En lieu et place de mur de… verre, des contres plaqués qui contrastent avec l’architecture.
A combien se chiffre le patrimoine immobilier de l’Etat ?
De combien de logements dispose l’Etat de Côte d’Ivoire ? Cette question reste paradoxalement sans réponse. Cependant, selon des sources concordantes, deux évaluations menées avant 2002 donnent respectivement 12000 et 30 000 logements décomptés. Une véritable goutte d’eau dans la mer du patrimoine de l’Etat. Puisque, comme l’expliquent des sources proches de la Sogepie, une grande partie du bien immobilier du pays n’est pas immatriculé à son nom. Ces mêmes sources soulignent qu’il règne la confusion dans ce domaine. Mais, ce qui est certain et frappant, c’est, la dégradation de la plupart du patrimoine immobilier de l’Etat qui ne répond plus aux normes. En effet, les bâtiments s’écroulent sous le poids des ans et faute d’entretien. En dehors du cas assez spécifique, des biens immobiliers qui se trouvent en zones ex-Cno, et qui ont été expressément mis à sac.
Le constat qui saute aux yeux, c’est que le patrimoine de l’Etat a été toujours d’une certaine façon à l’abandon. Tout ceci pose la question d’un vrai plan de gestion de patrimoine public, de l’intérêt que les services compétents accordent aux biens de l’Etat. Alors question : Quel respect accordons-nous à la chose publique ? Rien qu’à voir la facilité avec laquelle l’on casse le peu d’infrastructures publiques, on peut se faire une idée de ce laisser aller qui porte un préjudice énorme à l’Etat.
Les difficultés liées au recensement
Des sources proches de la Sogepie (société de gestion du patrimoine immobilier de l’Etat), le recensement du patrimoine ouvre non seulement le territoire ivoirien, mais également le monde entier. C’est-à-dire partout où l’Etat a ses biens immobiliers. Le patrimoine étant dans un état de dégradation avancé, il faut un véritable programme pour le remettre en état, soutiennent certaines sources introduites. Dans un second temps, il y a également des beaux administratifs. A cela, il faut ajouter les cessions. En effet, l’Etat a, à un moment donné, cédé une partie de son patrimoine aux fonctionnaires et agents de l’Etat. Cela fait plus de 3000 logements, toujours selon les mêmes sources. Quand quelqu’un doit intégrer un bâtiment, qui fait quoi ? Qui détermine quoi ? Et dans quelles conditions, il s’y trouve ? Quand doit-il sortir de la maison que l’Etat lui a affectée ? Qui doit faire l’état des lieux ? Ce sont autant de questions qui doivent interpeller les Ivoiriens. Pour savoir avec précision ce que pèse la Côte d’Ivoire en termes de patrimoine immobilier.
Les raisons du manque d’entretien
Toujours selon nos sources, l’Etat n’a plus construit depuis trente ans. De fait, les bâtiments sont vétustes et cela a indubitablement des conséquences. Tous les réseaux sont dépassés du point de vue des normes. Selon des évaluations faites, il faut au minimum 3 milliards par an pour assurer la réhabilitation des bâtiments. A en croire des sources proches de la Sogepie, il y a plusieurs raisons qui expliquent le délabrement des bâtiments de l’Etat. Il n’existe pas de budget pour l’entretien et un programme de suivi de ce qui a été construit.
Le conflit de compétence
A côté des finances qui ne suivent pas toujours pour la rénovation des bâtiments de l’Etat, un autre problème se pose avec acuité à la société de gestion du patrimoine immobilier de l’Etat (Sogepie). Il s’agit du conflit de compétence. En effet, dans le décret de création de la Sogepie, le patrimoine immobilier visé ne comprenait pas les établissements publics nationaux, les infrastructures sanitaires, scolaires et militaires ainsi que les immeubles affectés à la Présidence de la République. C’est le cas du bâtiment qu’occupait le président Bédié à la corniche. Et c’est pour cela qu’en son temps, le président Gbagbo avait décidé d’y loger le premier ministre. S’agissant des ambassades et consulats de la Côte d’Ivoire à l’étranger, le décret dit qu’ils sont sous la responsabilité de la Sogepie. Mais dans les faits, c’est le ministre des Affaires Etrangères qui les gère, déclare des sources proches de cette société de gestion du patrimoine de l’Etat. Avant la création de cette structure, la gestion du patrimoine était confiée à différents ministères. Ce faisant, les budgets d’entretien des bâtiments étaient et demeurent toujours dans ces ministères, aux dires de nos sources. Or, l’on aurait dû accompagner à sa création un transfert des compétences et des fonds alloués à l’entretien et à la maintenance. Malheureusement, cela n’a pas été fait. De fait, bien qu’ayant la responsabilité officielle de la gestion du patrimoine immobilier de l’Etat, la Sogepie ne bénéficie pas encore du transfert de fonds. Parce que les ministères ou ceux qui avaient la gestion refusent de lâcher du lest sous prétexte qu’il n’existe aucun texte qui les y contraint. Comme l’on peut le constater, le conflit de compétence est devenu ardu du fait des enjeux financiers.
Jean Louis Kobrissa
A combien se chiffre le patrimoine immobilier de l’Etat ?
De combien de logements dispose l’Etat de Côte d’Ivoire ? Cette question reste paradoxalement sans réponse. Cependant, selon des sources concordantes, deux évaluations menées avant 2002 donnent respectivement 12000 et 30 000 logements décomptés. Une véritable goutte d’eau dans la mer du patrimoine de l’Etat. Puisque, comme l’expliquent des sources proches de la Sogepie, une grande partie du bien immobilier du pays n’est pas immatriculé à son nom. Ces mêmes sources soulignent qu’il règne la confusion dans ce domaine. Mais, ce qui est certain et frappant, c’est, la dégradation de la plupart du patrimoine immobilier de l’Etat qui ne répond plus aux normes. En effet, les bâtiments s’écroulent sous le poids des ans et faute d’entretien. En dehors du cas assez spécifique, des biens immobiliers qui se trouvent en zones ex-Cno, et qui ont été expressément mis à sac.
Le constat qui saute aux yeux, c’est que le patrimoine de l’Etat a été toujours d’une certaine façon à l’abandon. Tout ceci pose la question d’un vrai plan de gestion de patrimoine public, de l’intérêt que les services compétents accordent aux biens de l’Etat. Alors question : Quel respect accordons-nous à la chose publique ? Rien qu’à voir la facilité avec laquelle l’on casse le peu d’infrastructures publiques, on peut se faire une idée de ce laisser aller qui porte un préjudice énorme à l’Etat.
Les difficultés liées au recensement
Des sources proches de la Sogepie (société de gestion du patrimoine immobilier de l’Etat), le recensement du patrimoine ouvre non seulement le territoire ivoirien, mais également le monde entier. C’est-à-dire partout où l’Etat a ses biens immobiliers. Le patrimoine étant dans un état de dégradation avancé, il faut un véritable programme pour le remettre en état, soutiennent certaines sources introduites. Dans un second temps, il y a également des beaux administratifs. A cela, il faut ajouter les cessions. En effet, l’Etat a, à un moment donné, cédé une partie de son patrimoine aux fonctionnaires et agents de l’Etat. Cela fait plus de 3000 logements, toujours selon les mêmes sources. Quand quelqu’un doit intégrer un bâtiment, qui fait quoi ? Qui détermine quoi ? Et dans quelles conditions, il s’y trouve ? Quand doit-il sortir de la maison que l’Etat lui a affectée ? Qui doit faire l’état des lieux ? Ce sont autant de questions qui doivent interpeller les Ivoiriens. Pour savoir avec précision ce que pèse la Côte d’Ivoire en termes de patrimoine immobilier.
Les raisons du manque d’entretien
Toujours selon nos sources, l’Etat n’a plus construit depuis trente ans. De fait, les bâtiments sont vétustes et cela a indubitablement des conséquences. Tous les réseaux sont dépassés du point de vue des normes. Selon des évaluations faites, il faut au minimum 3 milliards par an pour assurer la réhabilitation des bâtiments. A en croire des sources proches de la Sogepie, il y a plusieurs raisons qui expliquent le délabrement des bâtiments de l’Etat. Il n’existe pas de budget pour l’entretien et un programme de suivi de ce qui a été construit.
Le conflit de compétence
A côté des finances qui ne suivent pas toujours pour la rénovation des bâtiments de l’Etat, un autre problème se pose avec acuité à la société de gestion du patrimoine immobilier de l’Etat (Sogepie). Il s’agit du conflit de compétence. En effet, dans le décret de création de la Sogepie, le patrimoine immobilier visé ne comprenait pas les établissements publics nationaux, les infrastructures sanitaires, scolaires et militaires ainsi que les immeubles affectés à la Présidence de la République. C’est le cas du bâtiment qu’occupait le président Bédié à la corniche. Et c’est pour cela qu’en son temps, le président Gbagbo avait décidé d’y loger le premier ministre. S’agissant des ambassades et consulats de la Côte d’Ivoire à l’étranger, le décret dit qu’ils sont sous la responsabilité de la Sogepie. Mais dans les faits, c’est le ministre des Affaires Etrangères qui les gère, déclare des sources proches de cette société de gestion du patrimoine de l’Etat. Avant la création de cette structure, la gestion du patrimoine était confiée à différents ministères. Ce faisant, les budgets d’entretien des bâtiments étaient et demeurent toujours dans ces ministères, aux dires de nos sources. Or, l’on aurait dû accompagner à sa création un transfert des compétences et des fonds alloués à l’entretien et à la maintenance. Malheureusement, cela n’a pas été fait. De fait, bien qu’ayant la responsabilité officielle de la gestion du patrimoine immobilier de l’Etat, la Sogepie ne bénéficie pas encore du transfert de fonds. Parce que les ministères ou ceux qui avaient la gestion refusent de lâcher du lest sous prétexte qu’il n’existe aucun texte qui les y contraint. Comme l’on peut le constater, le conflit de compétence est devenu ardu du fait des enjeux financiers.
Jean Louis Kobrissa