L’audience de confirmation des charges pesant contre Laurent Gbagbo, ancien chef d’Etat de la Côte d’Ivoire, qui devait avoir lieu le 18 juin 2012, a été reportée à une date ultérieure, a-t-on appris hier mardi auprès de l’Afp. La Cour pénale internationale (Cpi) faisait ainsi suite à la requête de Me Emmanuel Altit, avocat principal du mis en cause qui avait demandé un report de cette audience depuis le 5 juin 2012, en raison de l’état de santé de son client.
Guidés par le désir de garantir les droits de la défense à une procédure équitable, Les juges de la CPI ont accédé à la requête de l’avocat. Une nouvelle date devrait être communiquée dans les prochains jours afin de permettre aux deux parties de s’accorder. Si elle se tenait, elle devrait pouvoir déterminer si oui ou non les éléments de preuve rassemblés contre l'ex-chef de l'Etat ivoirien sont suffisants pour aller au procès. Faut-il le rappeler, accusé d'être co-auteur indirect de crimes contre l'humanité commis pendant la crise postélectorale, Laurent Gbagbo est le premier ex-chef d'État remis à la Cpi. Le report de cette audience qui a fait le chou gras de la presse nationale depuis quelques jours, intervient au moment où Luis-Moreno Ocampo cède la main à la Gambienne Fatou Bensouda comme procureure générale de la Cpi. C’est Fatou Bensouda qui sera chargée de mener l'accusation contre Laurent Gbagbo. Mais Luis-Moreno Ocampo aura fait une grande partie du travail de documentation suffisamment renseignée sur le terrain.
Les miasmes d’un rendez-vous manqué
Laurent Gbagbo et ses camarades refondateurs sont extrêmement difficiles à comprendre. Il ne voulait pas à aller à la Haye. Et il a bien raison, personne en réalité ne veut y aller. Une prison, fut-elle celle de Scheveningen n’a jamais été un endroit confortable pour un être humain qui est essentiellement liberté. Or, le propre de la prison c’est de limiter les libertés individuelles. Mais là où tout devient confus pour bien des gens, c’est lorsque l’avocat de Gbagbo demande et obtient le report de l’audience de confirmation à la grande joie du Woody de Mama et de ses camarades refondateurs. Ils étaient pourtant convaincus que le dossier préparé par Ocampo était vide, que Laurent Gbagbo sortirait de prison dès l’entame de l’audience du 18 juin. Les journaux proches de l’ancien chef de l’Etat, avait abondamment fait écho des preuves préfabriquées du procureur Luis-Moreno Ocampo. Parce que justement Me Altit et les autres avocats avaient un dossier en béton pour confondre la Cour pénale internationale. Le 18 juin 2012 devait donc permettre à Laurent Gbagbo de retrouver la Côte d’Ivoire et les siens. On est donc surpris que ce soit lui, qui décide de rester un peu encore à la prison de Scheveningen, en demandant le report de l’audience de confirmation qui, vraisemblablement était pour son camp une audience d’infirmation. En tout cas, pour tout bon observateur, l’insistance avec laquelle l’avocat de Gbagbo a obtenu le report prouve, si besoin en était, que le camp Gbagbo manquait cruellement de preuves face aux 449 vidéos de violences et de massacres imputables à l’ancien président et à son camp.
Il n’y aura pas de liberté provisoire pour Gbagbo
Une certaine presse tente depuis un moment, de faire croire que Laurent Gbagbo pourrait bénéficier de liberté provisoire. On lui a même déjà trouvé une destination et un protecteur qui serait Yoweri Museveni le président Ougandais au pouvoir depuis 1986. Avec ce report de l’audience de confirmation obtenue à une semaine de la date initiale, les chantres de l’affabulation s’en iront à cœur joie servir la désinformation à leurs militants. Mais Laurent Gbagbo peut-il bénéficier de liberté provisoire ? Pas si sûr. Gbagbo est le premier ex-chef d’Etat remis à la Cpi. Cette institution judiciaire internationale entend jouer toute sa crédibilité. Luis-Moreno Ocampo n’aurait pas pu lancer un mandat d’arrêt international contre l’ex-chef de l’Etat, s’il n’avait pas eu suffisamment de preuves contre lui. Rater ce premier rendez-vous historique signifie la décrédibilisation de la Cpi. C’est justement en raison de la transparence de cette institution, et pour éviter d’être accusée de partialité que la Cpi vient d’accéder à la requête de Me Altit. Tout sera équitable. Mais Laurent Gbagbo et ses avocats auront du mal à se défaire des massacres des femmes d’Abobo le 3 mars 2010 et des autres tueries. Par ailleurs, le récent rapport de Human Right Watch, les velléités sécessionnistes de Moïse Lida Kouassi, l’assassinat des soldats de l’Onuci dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, mis sous le compte des pro-Gbagbo ne sont de nature à aider l’ex-chef de l’Etat. Même si ces faits ne seront pas forcément pris en compte lors du procès, leur caractère pertinemment criminel pèsera sur la Haye.
Jean Philippe Okann
Guidés par le désir de garantir les droits de la défense à une procédure équitable, Les juges de la CPI ont accédé à la requête de l’avocat. Une nouvelle date devrait être communiquée dans les prochains jours afin de permettre aux deux parties de s’accorder. Si elle se tenait, elle devrait pouvoir déterminer si oui ou non les éléments de preuve rassemblés contre l'ex-chef de l'Etat ivoirien sont suffisants pour aller au procès. Faut-il le rappeler, accusé d'être co-auteur indirect de crimes contre l'humanité commis pendant la crise postélectorale, Laurent Gbagbo est le premier ex-chef d'État remis à la Cpi. Le report de cette audience qui a fait le chou gras de la presse nationale depuis quelques jours, intervient au moment où Luis-Moreno Ocampo cède la main à la Gambienne Fatou Bensouda comme procureure générale de la Cpi. C’est Fatou Bensouda qui sera chargée de mener l'accusation contre Laurent Gbagbo. Mais Luis-Moreno Ocampo aura fait une grande partie du travail de documentation suffisamment renseignée sur le terrain.
Les miasmes d’un rendez-vous manqué
Laurent Gbagbo et ses camarades refondateurs sont extrêmement difficiles à comprendre. Il ne voulait pas à aller à la Haye. Et il a bien raison, personne en réalité ne veut y aller. Une prison, fut-elle celle de Scheveningen n’a jamais été un endroit confortable pour un être humain qui est essentiellement liberté. Or, le propre de la prison c’est de limiter les libertés individuelles. Mais là où tout devient confus pour bien des gens, c’est lorsque l’avocat de Gbagbo demande et obtient le report de l’audience de confirmation à la grande joie du Woody de Mama et de ses camarades refondateurs. Ils étaient pourtant convaincus que le dossier préparé par Ocampo était vide, que Laurent Gbagbo sortirait de prison dès l’entame de l’audience du 18 juin. Les journaux proches de l’ancien chef de l’Etat, avait abondamment fait écho des preuves préfabriquées du procureur Luis-Moreno Ocampo. Parce que justement Me Altit et les autres avocats avaient un dossier en béton pour confondre la Cour pénale internationale. Le 18 juin 2012 devait donc permettre à Laurent Gbagbo de retrouver la Côte d’Ivoire et les siens. On est donc surpris que ce soit lui, qui décide de rester un peu encore à la prison de Scheveningen, en demandant le report de l’audience de confirmation qui, vraisemblablement était pour son camp une audience d’infirmation. En tout cas, pour tout bon observateur, l’insistance avec laquelle l’avocat de Gbagbo a obtenu le report prouve, si besoin en était, que le camp Gbagbo manquait cruellement de preuves face aux 449 vidéos de violences et de massacres imputables à l’ancien président et à son camp.
Il n’y aura pas de liberté provisoire pour Gbagbo
Une certaine presse tente depuis un moment, de faire croire que Laurent Gbagbo pourrait bénéficier de liberté provisoire. On lui a même déjà trouvé une destination et un protecteur qui serait Yoweri Museveni le président Ougandais au pouvoir depuis 1986. Avec ce report de l’audience de confirmation obtenue à une semaine de la date initiale, les chantres de l’affabulation s’en iront à cœur joie servir la désinformation à leurs militants. Mais Laurent Gbagbo peut-il bénéficier de liberté provisoire ? Pas si sûr. Gbagbo est le premier ex-chef d’Etat remis à la Cpi. Cette institution judiciaire internationale entend jouer toute sa crédibilité. Luis-Moreno Ocampo n’aurait pas pu lancer un mandat d’arrêt international contre l’ex-chef de l’Etat, s’il n’avait pas eu suffisamment de preuves contre lui. Rater ce premier rendez-vous historique signifie la décrédibilisation de la Cpi. C’est justement en raison de la transparence de cette institution, et pour éviter d’être accusée de partialité que la Cpi vient d’accéder à la requête de Me Altit. Tout sera équitable. Mais Laurent Gbagbo et ses avocats auront du mal à se défaire des massacres des femmes d’Abobo le 3 mars 2010 et des autres tueries. Par ailleurs, le récent rapport de Human Right Watch, les velléités sécessionnistes de Moïse Lida Kouassi, l’assassinat des soldats de l’Onuci dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, mis sous le compte des pro-Gbagbo ne sont de nature à aider l’ex-chef de l’Etat. Même si ces faits ne seront pas forcément pris en compte lors du procès, leur caractère pertinemment criminel pèsera sur la Haye.
Jean Philippe Okann