La Côte d’Ivoire et le Libéria ont décidé de prendre des mesures courageuses pour mettre un terme aux activités des mercenaires qui sèment la mort à leur frontière commune. Suite à l‘attaque de la localité par des individus non encore identifiés, une réunion quadripartite, réunissant la Côte d’Ivoire, le Libéria, l’Onuci et la Minul (Mission des Nations unies au Libéria) s’est tenue le mercredi 13 juin à Abidjan. Le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, Daniel Kablan Duncan, a d’entrée de jeu dit que cette rencontre avait pour objet d’aborder sereinement et avec toute la lucidité les défis et enjeux pour une protection adéquate des populations civiles et pour l’instauration d’une paix durable et une sécurité pérenne, de part et d’autre des deux frontières. Ce conclave d’urgence a permis de lever les derniers obstacles qui s’opposaient à l’extradition des ex-combattants ivoiriens au Libéria. Le ministre des Affaires étrangères a indiqué que l’objectif de l’Etat ivoirien est de faire de l’ouest ivoirien «une zone de paix et de développement». Pour apporter des solutions à cette crise, quatre commissions ont été mise en place. Notamment, celles relatives aux problèmes de sécurité, d’affaires intérieures et étrangères, et à la justice. Ces commissions ont travaillé pour sortir des décisions. «Le sujet étant très sérieux, il fallait prendre des mesures rapides », a rappelé le ministre des Affaires étrangères. M. Kablan Duncan a remercié le Libéria pour les mesures prises, entre autres, la fermeture de sa frontière. «Il ne faut pas que les gens se fassent des illusions. Qu’ils viennent pour qu’on puisse se réconcilier», a souhaité le ministre, parlant des pro-Gbagbo installés au Ghana. Quant au Représentant du Secrétaire général de l’Onu pour la Côte d’Ivoire, Albert Koenders, il a fait savoir que «la situation à l’ouest de la Côte d’Ivoire et dans la région frontalière avec le Libéria demeure volatile». Cependant, les Nations unies restent préoccupées par les déplacements de populations qu’ont entrainées les attaques récentes. Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (Ocha), dans un communiqué de presse publié mercredi 13 juin, a indiqué qu’environ 5.000 personnes déplacées, dont une majorité de femmes et d’enfants, sont dans une situation précaire. Toutefois, les deux missions (Onuci et Minul) exercent la vigilance maximale, intensifient leurs patrouilles de chaque côté de la frontière. M. Koenders a fermement condamné l’attaque du 8 juin, qui a occasionné la mort de 7 casques bleus nigériens. Le ministre des Affaires étrangères du Libéria, Augustine Kpélé N’Gafuan, conduisant une forte délégation, a démontré l’entière disponibilité de son pays à coopérer pour mettre fin à cette situation d’insécurité. Le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko, le ministre délégué à la Défense, le ministre délégué à la Justice, le chef d’état-major général des armées de Côte d’Ivoire, le général Soumaïla Bakayoko et le directeur de la police nationale, Brédou M’Bia, ont pris part à cette importante rencontre de haut niveau.
PATRICK N’GUESSAN
PATRICK N’GUESSAN