Mercredi 20 juin 2012, Jérusalem (Israel)
L’AFRIQUE DANS LE MONDE DE DEMAIN
Excellence Monsieur le Président de l’Etat d’Israël,
Chers amis,
Mesdames et Messieurs,
Excellence Monsieur le Président, je voudrais vous remercier chaleureusement de m’avoir fait l’honneur de m’inviter à cette quatrième conférence présidentielle « Facing tomorrow », pour prononcer un discours, devant une assemblée d’éminentes personnalités, dans la prestigieuse Université Hébraïque de Jérusalem.
Cette conférence se tient à un moment crucial de l’histoire mondiale. Certains disent même qu’un nouveau monde est en train de naitre avec l’arrivée de nouvelles puissances sur la scène internationale avec le rôle primordial des pays émergents dans les échanges internationaux, qui nécessite une meilleure gouvernance pour mieux refléter la réalité de ce nouveau monde.
La globalisation des échanges mais aussi des transactions illicites et du terrorisme transfrontalier appelle une coopération renforcée entre les Etats tant au niveau régional qu’international. Elle appelle également à un renforcement et une adaptation des règles de surveillance dans un monde en pleine mutation. Enfin, les découvertes scientifiques sans précédent, nécessitent un renforcement des règles d’éthique au niveau international.
Nous assistons à une nouvelle architecture des continents, qui se regroupent grâce aux échanges et aux nouvelles technologies. Aujourd’hui à l’heure de l’Internet, une nouvelle génération est en train de naitre, celle des citoyens du monde qui aspirent à plus de liberté, d’équité et de justice.
Mesdames, Messieurs,
Vous comprendrez qu’en tant que fils de l’Afrique, je saisisse l’opportunité qui m’est offerte aujourd’hui pour apporter ma contribution à vos réflexions, en évoquant brièvement le rôle du continent africain et sa place dans le monde de demain. J’aborderai dans un premier temps les faits qui me poussent à croire que l’Afrique est en marche. Ensuite, j’examinerai brièvement les retombées sur l’Afrique subsaharienne de la révolution du jasmin.
Mesdames, Messieurs,
Dans les dernières décennies du siècle dernier, l’afro-pessimisme était fréquent. On qualifiait l’Afrique d’ « Hopeless Continent » ou de « Failed Continent ».
Je note avec satisfaction que les temps ont bien changé. On entend dire aujourd’hui que « Les Lions d’Afrique sont aujourd’hui à la poursuite des Tigres Asiatiques » tandis que « Le parfum de la révolution du jasmin embaume l’Afrique du Nord ». Alors peut-on en conclure qu’un vent de renouveau souffle sur l’Afrique, et que ce beau continent, berceau de l’humanité, est en train de trouver sa juste place dans le Monde ?
Pour répondre à cette question, je ferai référence à plusieurs études récentes qui tendent à démontrer que l’Afrique est en train d’opérer un tournant sans précédent dans l’histoire de son développement.
Je note en premier lieu que ces huit dernières années, la croissance économique en Afrique, avoisinant 5 %, a été supérieure à celle de tous les continents, à l’exception de l’Asie mais talonnant celle de l’Asie du Sud Est. Six des dix pays dont les taux de croissance sont les plus élevés dans le monde se trouvent en Afrique. Selon les dernières projections du FMI d’avril 2012, le taux de croissance en Afrique sub-saharienne devrait augmenter pour atteindre 5,4% en 2012, malgré les effets de la crise en Europe et un ralentissement un peu partout dans le monde. D’ailleurs, mon pays, la Côte d’Ivoire, devrait réaliser un taux de croissance de 8% cette année et de plus de 9% en moyenne dans les quatre prochaines années.
Je note également que le taux d`investissement étranger a été multiplié par dix au cours de la dernière décennie avec des investissements massifs en particulier de la Chine, de L`Inde, du Brésil, de la Malaisie et de la Turquie. Comme ce fût le cas au début du miracle économique asiatique il y a 25 ans, un accroissement relativement faible du taux d’investissement en Afrique peut produire des gains de productivité très élevés. Le taux de rendement des investissements en Afrique figure parmi les plus élevés au monde. Les investissements étrangers directs sont plus élevés qu’en Inde.
Il est intéressant de souligner que le secteur des technologies de l’information et de la communication est en plein essor, avec plus de 600 millions d’utilisateurs de téléphones portables, soit plus qu’aux Etats Unis ou en Europe. Cette révolution a des effets positifs non seulement sur la productivité dans tous les secteurs mais aussi sur la bonne gouvernance.
Il est indéniable que l’Afrique est de plus en plus intégrée dans l’économie mondiale. Ses partenaires de plus en plus diversifiés ouvrent de nouvelles opportunités de développement, sans précédent. Après les indépendances dans les années 60, nous pensons que les pays africains sont aujourd’hui, entrain de forger à grands pas, leur indépendance économique devenant moins dépendants des partenaires traditionnels. Ainsi, la Chine est en train de dépasser les Etats Unis d’Amérique comme principal partenaire.
Les échanges commerciaux de l’Afrique avec le reste du Monde ont augmenté de 200% depuis l’an 2000. Les échanges avec le Brésil, la Chine, la Corée du Sud, l’Inde et la Turquie qui ne représentaient que 1 % sont estimées aujourd’hui à plus de 30 %. Ils devraient atteindre 50 % d’ici 2030. Le commerce régional en Afrique est également en plein essor avec la baisse des tarifs douaniers et la réduction des restrictions au commerce en raison de l’avancée de l’intégration régionale.
Par ailleurs, l’Afrique pourrait bénéficier pleinement du « dividende démographique » comme, il y a trois décennies en Asie. La population africaine se chiffre à environ 1 milliard de personnes aujourd’hui. D’ici 2050, elle atteindra 2 milliards de personnes. Aujourd’hui, l’âge moyen est de 20 ans e Afrique pour 30 ans en Asie et 40 ans en Europe.
L’intégration grandissante de l’Afrique dans l’économie mondiale n’aurait pu avoir lieu sans le renforcement de la stabilité politique, de la bonne gouvernance, et de la démocratie, grâce au changement de pouvoir par les urnes et le renforcement progressif des Institutions. La majorité des pays africains bénéficient d’élections jugées par la communauté internationale comme « satisfaisantes ». Cependant, la route sera longue et pleine d’embuches avant que les pays africains ne deviennent des démocraties véritables car la démocratie ne peut exister sans le développement d’un ensemble d’institutions fortes et de contre-pouvoirs. Elle requiert l’Etat de droit et le respect des libertés fondamentales. La démocratie ne se décrète pas. Elle se construit.
Les conflits qui ont littéralement détruit plusieurs pays et des générations entières pendant la guerre froide sont aujourd’hui moins fréquents et ont perdu en général de leur intensité. Cependant, certains pays continuent à connaître des difficultés. L’Union Africaine et les organisations régionales comme la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dont je suis le Président en exercice, tentent de prévenir les conflits ou de les circonscrire comme ce fut récemment le cas au Mali et en Guinée-Bissau.
Messieurs les Présidents,
Mesdames, Messieurs,
Ces bonnes performances durant la dernière décennie et les bonnes perspectives à moyen termes ont amené la Banque Mondiale à dire dans son rapport de mars 2011 sur l’Etat de l’Afrique que : "L’Afrique est en passe de réussir son décollage économique tout comme la Chine, il y a 30 ans, et l’Inde, il y a 20 ans ». Cependant pour que ce décollage se réalise pleinement, il y a un certain nombre d’obstacles que l’Afrique devra surmonter.
Chers amis,
Mesdames, Messieurs,
Cela nous amène à aborder les effets du Printemps arabe sur l’Afrique et sur les pays sahéliens, en particulier.
Le Printemps arabe est à mon avis la nouvelle séquence de transformation de notre continent. Le Printemps arabe est au monde arabe ce que « la démocratisation post Guerre Froide » a été pour des pans importants de l’Afrique subsaharienne au début des années 1990. Le Printemps arabe n’a pas fini de transformer le monde arabe même s’il a déjà emporté certains régimes établis depuis plusieurs décennies.
Sur notre continent, la jeunesse est au coeur des grandes avancées démocratiques. C’est sa mobilisation pour l’affirmation des valeurs dans lesquelles elle se reconnaît, à savoir, la justice, l’égalité et la liberté, qui façonne les institutions et la pratique de la politique, qui organise la société civile et finalement qui modernise l’Etat et rend inéluctable l’alternance aux plus hautes fonctions. Au-delà de son slogan, le Printemps arabe a remis la jeunesse et ses exigences au centre de la décision des choix politiques et économiques. Il a libéré des forces centrifuges, à la fois sociales et militaires. Néanmoins, cela a occasionné, pour certains de nos pays dans le Sahel notamment, une insécurité qui menace désormais la survie de ces Etats.
Le désordre qui s’est ainsi installé dans la bande sahélo-saharienne, avec la présence des mouvements terroristes et des cartels de drogue, pourrait livrer cette région à AQMI (Al Qaida au Maghreb Islamique).
Pour éviter ce scenario, j’appelle donc de tous mes voeux une réponse solidaire à ces nouvelles menaces car la sécurité de l’Europe et des Etats-Unis, donc de l’Occident, est liée à la situation du sahel aujourd’hui.
Mesdames, Messieurs,
Les enjeux sont importants sur tous les plans, nos Etats ne pourront pas surmonter seuls les défis imposés par les bouleversements en cours. Les Nations Unies doivent pour ce faire soutenir les efforts de la CEDEAO et de l’Union Africaine par une résolution du Conseil de sécurité autorisant l’intervention pour contenir ces menaces.
Mesdames, Messieurs,
Honorables participants,
J’espère vous avoir convaincu que « Les Lions d’Afrique sont bien à la poursuite des Tigres Asiatiques ». Je vous invite à venir vous-mêmes en Afrique et en particulier dans mon pays, la Côte d’Ivoire, pour vous en rendre compte. J’encourage en particulier L’Université Hébraïque de Jérusalem à consacrer de son temps à enrichir, par ses études, nos réflexions sur ce décollage sans précédent dans l’histoire du Continent Africain et les voies et moyens pour le protéger.
Face à la poussée de la jeunesse, je suis convaincu que la démocratie est irréversible. Il nous reste cependant à gagner ensemble la guerre contre l’insécurité et pour le développement économique afin que les générations futures puissent se rappeler du délicat parfum de la fleur du jasmin.
Messieurs les Présidents,
Mesdames, Messieurs,
Honorables participants,
Je voudrais pour terminer dire que nous appartenons tous à une grande famille dans ce grand village qu’est notre planète : la Terre. N’oublions pas non plus que notre destin est intrinsèquement lié et que nous devons toujours avoir comme engagement d’aider et de protéger les plus petits et les plus démunis de notre planète.
Je vous remercie.
L’AFRIQUE DANS LE MONDE DE DEMAIN
Excellence Monsieur le Président de l’Etat d’Israël,
Chers amis,
Mesdames et Messieurs,
Excellence Monsieur le Président, je voudrais vous remercier chaleureusement de m’avoir fait l’honneur de m’inviter à cette quatrième conférence présidentielle « Facing tomorrow », pour prononcer un discours, devant une assemblée d’éminentes personnalités, dans la prestigieuse Université Hébraïque de Jérusalem.
Cette conférence se tient à un moment crucial de l’histoire mondiale. Certains disent même qu’un nouveau monde est en train de naitre avec l’arrivée de nouvelles puissances sur la scène internationale avec le rôle primordial des pays émergents dans les échanges internationaux, qui nécessite une meilleure gouvernance pour mieux refléter la réalité de ce nouveau monde.
La globalisation des échanges mais aussi des transactions illicites et du terrorisme transfrontalier appelle une coopération renforcée entre les Etats tant au niveau régional qu’international. Elle appelle également à un renforcement et une adaptation des règles de surveillance dans un monde en pleine mutation. Enfin, les découvertes scientifiques sans précédent, nécessitent un renforcement des règles d’éthique au niveau international.
Nous assistons à une nouvelle architecture des continents, qui se regroupent grâce aux échanges et aux nouvelles technologies. Aujourd’hui à l’heure de l’Internet, une nouvelle génération est en train de naitre, celle des citoyens du monde qui aspirent à plus de liberté, d’équité et de justice.
Mesdames, Messieurs,
Vous comprendrez qu’en tant que fils de l’Afrique, je saisisse l’opportunité qui m’est offerte aujourd’hui pour apporter ma contribution à vos réflexions, en évoquant brièvement le rôle du continent africain et sa place dans le monde de demain. J’aborderai dans un premier temps les faits qui me poussent à croire que l’Afrique est en marche. Ensuite, j’examinerai brièvement les retombées sur l’Afrique subsaharienne de la révolution du jasmin.
Mesdames, Messieurs,
Dans les dernières décennies du siècle dernier, l’afro-pessimisme était fréquent. On qualifiait l’Afrique d’ « Hopeless Continent » ou de « Failed Continent ».
Je note avec satisfaction que les temps ont bien changé. On entend dire aujourd’hui que « Les Lions d’Afrique sont aujourd’hui à la poursuite des Tigres Asiatiques » tandis que « Le parfum de la révolution du jasmin embaume l’Afrique du Nord ». Alors peut-on en conclure qu’un vent de renouveau souffle sur l’Afrique, et que ce beau continent, berceau de l’humanité, est en train de trouver sa juste place dans le Monde ?
Pour répondre à cette question, je ferai référence à plusieurs études récentes qui tendent à démontrer que l’Afrique est en train d’opérer un tournant sans précédent dans l’histoire de son développement.
Je note en premier lieu que ces huit dernières années, la croissance économique en Afrique, avoisinant 5 %, a été supérieure à celle de tous les continents, à l’exception de l’Asie mais talonnant celle de l’Asie du Sud Est. Six des dix pays dont les taux de croissance sont les plus élevés dans le monde se trouvent en Afrique. Selon les dernières projections du FMI d’avril 2012, le taux de croissance en Afrique sub-saharienne devrait augmenter pour atteindre 5,4% en 2012, malgré les effets de la crise en Europe et un ralentissement un peu partout dans le monde. D’ailleurs, mon pays, la Côte d’Ivoire, devrait réaliser un taux de croissance de 8% cette année et de plus de 9% en moyenne dans les quatre prochaines années.
Je note également que le taux d`investissement étranger a été multiplié par dix au cours de la dernière décennie avec des investissements massifs en particulier de la Chine, de L`Inde, du Brésil, de la Malaisie et de la Turquie. Comme ce fût le cas au début du miracle économique asiatique il y a 25 ans, un accroissement relativement faible du taux d’investissement en Afrique peut produire des gains de productivité très élevés. Le taux de rendement des investissements en Afrique figure parmi les plus élevés au monde. Les investissements étrangers directs sont plus élevés qu’en Inde.
Il est intéressant de souligner que le secteur des technologies de l’information et de la communication est en plein essor, avec plus de 600 millions d’utilisateurs de téléphones portables, soit plus qu’aux Etats Unis ou en Europe. Cette révolution a des effets positifs non seulement sur la productivité dans tous les secteurs mais aussi sur la bonne gouvernance.
Il est indéniable que l’Afrique est de plus en plus intégrée dans l’économie mondiale. Ses partenaires de plus en plus diversifiés ouvrent de nouvelles opportunités de développement, sans précédent. Après les indépendances dans les années 60, nous pensons que les pays africains sont aujourd’hui, entrain de forger à grands pas, leur indépendance économique devenant moins dépendants des partenaires traditionnels. Ainsi, la Chine est en train de dépasser les Etats Unis d’Amérique comme principal partenaire.
Les échanges commerciaux de l’Afrique avec le reste du Monde ont augmenté de 200% depuis l’an 2000. Les échanges avec le Brésil, la Chine, la Corée du Sud, l’Inde et la Turquie qui ne représentaient que 1 % sont estimées aujourd’hui à plus de 30 %. Ils devraient atteindre 50 % d’ici 2030. Le commerce régional en Afrique est également en plein essor avec la baisse des tarifs douaniers et la réduction des restrictions au commerce en raison de l’avancée de l’intégration régionale.
Par ailleurs, l’Afrique pourrait bénéficier pleinement du « dividende démographique » comme, il y a trois décennies en Asie. La population africaine se chiffre à environ 1 milliard de personnes aujourd’hui. D’ici 2050, elle atteindra 2 milliards de personnes. Aujourd’hui, l’âge moyen est de 20 ans e Afrique pour 30 ans en Asie et 40 ans en Europe.
L’intégration grandissante de l’Afrique dans l’économie mondiale n’aurait pu avoir lieu sans le renforcement de la stabilité politique, de la bonne gouvernance, et de la démocratie, grâce au changement de pouvoir par les urnes et le renforcement progressif des Institutions. La majorité des pays africains bénéficient d’élections jugées par la communauté internationale comme « satisfaisantes ». Cependant, la route sera longue et pleine d’embuches avant que les pays africains ne deviennent des démocraties véritables car la démocratie ne peut exister sans le développement d’un ensemble d’institutions fortes et de contre-pouvoirs. Elle requiert l’Etat de droit et le respect des libertés fondamentales. La démocratie ne se décrète pas. Elle se construit.
Les conflits qui ont littéralement détruit plusieurs pays et des générations entières pendant la guerre froide sont aujourd’hui moins fréquents et ont perdu en général de leur intensité. Cependant, certains pays continuent à connaître des difficultés. L’Union Africaine et les organisations régionales comme la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dont je suis le Président en exercice, tentent de prévenir les conflits ou de les circonscrire comme ce fut récemment le cas au Mali et en Guinée-Bissau.
Messieurs les Présidents,
Mesdames, Messieurs,
Ces bonnes performances durant la dernière décennie et les bonnes perspectives à moyen termes ont amené la Banque Mondiale à dire dans son rapport de mars 2011 sur l’Etat de l’Afrique que : "L’Afrique est en passe de réussir son décollage économique tout comme la Chine, il y a 30 ans, et l’Inde, il y a 20 ans ». Cependant pour que ce décollage se réalise pleinement, il y a un certain nombre d’obstacles que l’Afrique devra surmonter.
Chers amis,
Mesdames, Messieurs,
Cela nous amène à aborder les effets du Printemps arabe sur l’Afrique et sur les pays sahéliens, en particulier.
Le Printemps arabe est à mon avis la nouvelle séquence de transformation de notre continent. Le Printemps arabe est au monde arabe ce que « la démocratisation post Guerre Froide » a été pour des pans importants de l’Afrique subsaharienne au début des années 1990. Le Printemps arabe n’a pas fini de transformer le monde arabe même s’il a déjà emporté certains régimes établis depuis plusieurs décennies.
Sur notre continent, la jeunesse est au coeur des grandes avancées démocratiques. C’est sa mobilisation pour l’affirmation des valeurs dans lesquelles elle se reconnaît, à savoir, la justice, l’égalité et la liberté, qui façonne les institutions et la pratique de la politique, qui organise la société civile et finalement qui modernise l’Etat et rend inéluctable l’alternance aux plus hautes fonctions. Au-delà de son slogan, le Printemps arabe a remis la jeunesse et ses exigences au centre de la décision des choix politiques et économiques. Il a libéré des forces centrifuges, à la fois sociales et militaires. Néanmoins, cela a occasionné, pour certains de nos pays dans le Sahel notamment, une insécurité qui menace désormais la survie de ces Etats.
Le désordre qui s’est ainsi installé dans la bande sahélo-saharienne, avec la présence des mouvements terroristes et des cartels de drogue, pourrait livrer cette région à AQMI (Al Qaida au Maghreb Islamique).
Pour éviter ce scenario, j’appelle donc de tous mes voeux une réponse solidaire à ces nouvelles menaces car la sécurité de l’Europe et des Etats-Unis, donc de l’Occident, est liée à la situation du sahel aujourd’hui.
Mesdames, Messieurs,
Les enjeux sont importants sur tous les plans, nos Etats ne pourront pas surmonter seuls les défis imposés par les bouleversements en cours. Les Nations Unies doivent pour ce faire soutenir les efforts de la CEDEAO et de l’Union Africaine par une résolution du Conseil de sécurité autorisant l’intervention pour contenir ces menaces.
Mesdames, Messieurs,
Honorables participants,
J’espère vous avoir convaincu que « Les Lions d’Afrique sont bien à la poursuite des Tigres Asiatiques ». Je vous invite à venir vous-mêmes en Afrique et en particulier dans mon pays, la Côte d’Ivoire, pour vous en rendre compte. J’encourage en particulier L’Université Hébraïque de Jérusalem à consacrer de son temps à enrichir, par ses études, nos réflexions sur ce décollage sans précédent dans l’histoire du Continent Africain et les voies et moyens pour le protéger.
Face à la poussée de la jeunesse, je suis convaincu que la démocratie est irréversible. Il nous reste cependant à gagner ensemble la guerre contre l’insécurité et pour le développement économique afin que les générations futures puissent se rappeler du délicat parfum de la fleur du jasmin.
Messieurs les Présidents,
Mesdames, Messieurs,
Honorables participants,
Je voudrais pour terminer dire que nous appartenons tous à une grande famille dans ce grand village qu’est notre planète : la Terre. N’oublions pas non plus que notre destin est intrinsèquement lié et que nous devons toujours avoir comme engagement d’aider et de protéger les plus petits et les plus démunis de notre planète.
Je vous remercie.