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Économie Publié le mercredi 27 juin 2012 | Le Mandat

Du point de décision au point d’achèvement : Charles Diby, la passerelle

© Le Mandat Par DR
Activités gouvernementales : Le Ministre Diby a la Cérémonie de remise officielle des déclencheurs du point d’achèvement de l’initiative PPTE
Cérémonie de remise officielle des déclencheurs du point d’achèvement de l’initiative PPTE. photo : de gauche a droite, le Directeur des Opérations de la Banque Mondiale en Côte d’Ivoire, Madani Tall, et le Ministre Charles Diby
Il y tenait. Il l’a obtenu. Il ne serait pas exagéré de le dire ainsi. L’atteinte du point d’achèvement de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) est d’abord une victoire personnelle du Ministre de l’Economie et des Finances, Charles Diby Koffi, expert parmi les artisans de ce succès. En effet, en évoquant le PPTE, l’on retient deux étapes importantes. Le point de décision et le point d’achèvement. L’on parvient à la première étape après avoir rempli quatre conditions non négociables. D’abord, le pays candidat au programme doit être autorisé à emprunter auprès de l’Agence internationale de développement de la Banque mondiale. C’est une institution qui octroie des prêts sans intérêt et fait des dons aux pays les plus pauvres. Il doit être également autorisé à emprunter auprès du Fonds Monétaire Internationale (FMI) qui octroie des prêts à des taux bonifiés aux pays à faible revenu, qui font face à une charge d’endettement insoutenable, à laquelle ils ne peuvent s’attaquer au moyen des mécanismes traditionnels d’allégement de la dette. Le candidat doit ensuite donner la preuve qu’il a procédé à des réformes et mené une politique économique pertinent dans le cadre de programmes appuyés par le FMI et la Banque mondiale et surtout d’avoir élaboré un document de stratégie pour la réduction de la pauvreté (DSRP) suivant un large processus participatif au plan national. Cette dernière conditionnalité s’avère la plus délicate . Elle relève des compétences de financiers et d’économistes chevronnés. Pour la réussir, Charles Diby Koffi savait que donner le meilleur de soi ne suffirait pas. Il faut se surpasser. C’est ce qu’il fit avec, selon des indiscrétions, une implication souterraine de l’actuel chef de l’Etat et du président Bédié par la mise à disposition de leurs carnets d’adresses. Cette conjugaison d’expertise et d’énergie permet à la Côte d’Ivoire d’atteindre le point de décision le 29 mars 2009. Dans la conduite du processus, l’acharnement de Charles Diby au travail séduit le monde des finances et de l’économie qui s’oblige à y apposer le sceau du satisfecit. Le Financial Times et Emerging Markets le désignent meilleur ministre des Finances de l`année 2010 pour l`Afrique. C`est la première fois qu`un ministre Africain francophone gagne ces deux prix. La propre carrière de Diby ne peut résister à l’élan qu’il a pris dans son envie de donner à la Côte d’Ivoire, les moyens de sortir de la pauvreté et se laisse docilement entrainer. Directeur général du Trésor et de la comptabilité publique, après appel à candidature à partir de mai 2001, il devient ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de l`Économie et des Finances, dans le gouvernement de Charles Konan Banny de 2005 à 2007 puis ministre de plein exercice jusqu’à ce jour . Du point de décision, Charles Diby Koffi a constitué la passerelle dont la Côte d’Ivoire s’est servie pour atteindre le point d’achèvement de l’initiative PPTE. Aujourd’hui, en savourant cette victoire, ils sont sans doute des millions d’Ivoiriens qui lui disent dans le secret de leurs cœurs : « Chapeau bas, valeureux artisan ».
Ulrich Mouahet
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