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Politique Publié le mercredi 27 juin 2012 | Le Temps

Enlèvements, tortures, rackets… : Les Frci installent «la guérilla colombienne»

L’Etat de droit et la démocratie n’existent plus en Côte d’Ivoire. Le 11 avril 2011 a consacré le désordre, l’indiscipline, l’insécurité, les enlèvements et les prises d’otages suivies de demandes de rançons, le racket généralisé. C’est l’anarchie totale partout. Les bandes armées de Soro Guillaume ont envahi tous les camps, les brigades et compagnies de Gendarmerie, les commissariats de police, les postes de douane et des eaux et forêts. Indisciplinées et pour la plupart analphabètes, les Frci sont les maîtres d’Abidjan et de plusieurs villes du pays. Ils y ont instauré des méthodes dignes de la guérilla colombienne, spécialiste des enlèvements, des rackets et des rançons. Abandonnés, les Frci sont livrés à eux-mêmes. Au point que le régime n’ait aujourd’hui aucun contrôle sur eux. Ces éléments installent la terreur au sein des citoyens taxés de pro-Gbagbo. Les hommes de Ouattara procèdent partout à des enlèvements des. La sortie médiatique du ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko relative au pseudo coup d’Etat qui serait en préparation, a empiré la situation d’insécurité des militants et sympathisants du Fpi et de Lmp.

Les Frci qui ont finalement le feu vert, se livrent à des arrestations arbitraires et des détentions illégales de plusieurs jeunes de l’opposition qui croupissent dans leurs camps de tortures. Les Frci ont trouvé là, le moyen de se remplir les poches. Le régime pour lequel ils ont combattu ayant refusé de les payer comme cela leur a été promis. Et malheureusement, c’est la population qui paie pour ce deal mal ficelé. Les nombreux commandants Frci qui se sont partagés la ville d’Abidjan, et ceux qui pullulent à l’intérieur du pays, choisissent bien leurs cibles. Ils s’acharnent particulièrement sur les pro-Gbagbo à partir des délations et des dénonciations calomnieuses des militants du Rdr. Et souvent même sans raison.

De fausses accusations sont portées contre d’innocentes personnes qui sont arrêtées et emprisonnées dans des prisons illégales. Yopougon, commune réputée pro-Gbagbo vit ce drame tous les jours. Le jeune nommé Zokou Sery Kevin, agent à la Sotra a été enlevé par les hommes du lieutenant Traoré du 16è arrondissement de police de cette commune. Les maintes négociations de ses parents pour obtenir sa libération, ont buté sur l’intransigeance et le refus catégorique du commandant Traoré qui fait la pluie et le beau temps au 16e arrondissement. Sorti de nulle part, cet élément Frci pur et dur installe constamment un climat de terreur dans la commune de Yopougon. Il a exigé des parents de Zokou, le paiement de la somme d’un million de F.cfa pour que leurs fils respire à nouveau l’air de la liberté. La famille Zokou fait depuis, des pieds et des mains pour rassembler cette somme ces temps de vache très maigre. Cet argent ne va pas évidemment dans les caisses de l’Etat. Les parents de Guédé Roland, eux sont quelque peu soulagés.

Car leur frère et fils a été libéré après 10 jours de détention arbitraire au 16è arrondissement de Yopougon. Aujourd’hui en liberté, Guédé Roland est interdit de fouler le sol de Sicogi marché sur ordre du lieutenant Traoré. A qui les parents de ce jeune pro-Gbagbo ont du verser contre leur gré, la somme de 250.000 Fcfa pour que Roland sorte de prison. Le cas le plus écœurant et choquant se rapporte au président par intérim du Cojep. Enlevé depuis une semaine, Yavo Martial est détenu illégalement par les hommes de Koné Zakaria à Adjamé. Pour sa libération, ces militaires indisciplinés et illégaux exigent du Cojep, la somme de 500 millions Fcfa. A San-pedro, Gagnoa et Sinfra, les parents des personnes enlevées (ndlr : Le temps n°2654 du lundi 25 juin 2012), sont harcelés par les Frci qui leur téléphonent constamment pour exiger d’eux, le paiement d’une certaine somme pour la libération de leurs proches. Idem pour Mimi Ouali qui a été enlevé le dimanche 24 juin 2012, à Yopougon Wassakara par des éléments des Frci aux environs de 16h. Le lundi 25 juin, aux environs de 13h, à Yopougon Yaossehi, un jeune homme a été violemment tabassé sous une forte pluie par des Frci.

Après lui avoir soutiré 15.000 Fcfa de ses poches, elles ont embarqué leur victime dans leur véhicule. Sûrement que sa famille sera contactée en vue de verser des espèces sonnantes et trébuchantes pour sa libération. Lorsque les familles se trouvent incapables ou refusent de les satisfaire, les Frci infligent les pires traitements inhumains à leurs prisonniers.

Désœuvrées et reniées par leurs parrains Ouattara et Soro Guillaume, les Frci utilisent les enlèvements contre paiement de rançons pour se nourrir. Une technique qui rappelle les pratiques des Farc en Colombie et des pirates somaliens. Qui vivent de ces prises d’otages. Les Frci agissent ainsi en toute impunité. Le pouvoir ne peut rien contre elles. Parce que c’est pour lui qu’elles ont pris les armes. Cet autre phénomène de racket des familles des jeunes et des militants pro-Gbagbo enlevés, prospère de plus en plus. Sans que les organisations de défense de droits de l’Homme ne lèvent le petit doigt pour le dénoncer. Mais jusqu’à quand le pouvoir va-t-il laisser faire ses hommes en armes qui persécutent les populations ?

Fabrice Tété
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