Charles Blé Goudé, le leader de la galaxie patriotique, a le sommeil trouble depuis que le Libéria a décidé d’émettre contre lui, un autre mandat d’arrêt international en sus de celui lancé par la Côte d’Ivoire depuis plus d’un an. Paniqué, désorienté et se sentant pris dans la nasse, l’homme est au bord de la déprime.
La fin de la cavale n’est pas loin pour Blé Goudé. L’ancien ministre de la jeunesse de Laurent Gbagbo est gagné par une peur panique qui le déstabilise psychologiquement chaque jour un peu plus. Les déclarations du ‘’président de la rue publique’’ ces derniers temps, sont pour le moins les signes avant-coureurs d’un épuisement moral et de son arrestation imminente. « Je suis prêt à aller à la Cpi parce que je ne me reproche rien ». Voilà ce qu’a déclaré Charles Blé Goudé à un journaliste de l’Afp, qui l’a rencontré le lundi dernier entre le Togo et le Bénin. Peut-on donner du crédit à une telle déclaration quand on sait que Blé Goudé court depuis la fin de la crise postélectorale ? Mieux, l’homme est recherché par la justice ivoirienne depuis plus d’un an. Par ailleurs, le Libéria a lancé tout récemment un autre mandat d’arrêt international contre le leader de la galaxie patriotique. De sources concordantes, Blé Goudé serait aussi dans le point de mire de la Cpi, qui s’apprêterait à délivrer un mandat d’arrêt contre lui ainsi que certains militaires issus de l’ex-rébellion du Nord. La traque et la pression sont énormes pour celui qui a instauré la guerre de la machette à l’école quand il était encore le Secrétaire général de la Fesci. Depuis la dernière attaque dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire pour laquelle il est soupçonné par les autorités libériennes, Blé Goudé a probablement perdu ses protecteurs au niveau du Ghana.
Il vaut mieux se rendre
Blé Goudé vit douloureusement dans la hantise d’une arrestation suivie d’extradition vers la Côte d’Ivoire. Aux jours d’insouciance, sous la protection de quelques voisins indélicats de la Côte d’Ivoire, se sont succédés des jours d’angoisse où Blé Goudé sent sa fin arriver au galop. En effet, le cas Moïse Lida Kouassi risque de faire école. Et cela fait trembler celui que quelques intimes ont surnommé ‘’Zady Gbapê Grégoire’’. Blé Goudé n’a aucune envie de retrouver son pays dans des conditions similaires à celles de Lida. Alors l’homme se justifie sans pouvoir convaincre. « Je ne suis pas un partisan des armes, je n`ai jamais entretenu une seule milice » a-t-il déclaré au journaliste de l’Afp qui l’a rencontré lundi dernier. A-t-il encore en mémoire le souvenir de ses mobilisations devant l’Etat major des armées en vue d’enrôler les jeunes Ivoiriens pour, disait-il, libérer le pays ? N’est-ce pas Charles Blé Goudé qui a organisé les groupes d’auto-défense dans tous les quartiers d’Abidjan ? N’est-ce pas lui encore qui a organisé les étudiants des cités universitaires d’Abobo en miliciens ? Au regard de tout ce qui précède, et aussi de ses déclarations guerrières depuis l’accession de Laurent Gbagbo à la magistrature suprême, jusqu’à son arrestation le 11 avril 2011, il vaudrait mieux pour Charles Blé Goudé de se rendre tout simplement aux autorités de la Cpi. Au journaliste de l’Afp, Blé Goudé a affirmé que « Si pour avoir organisé des marches de protestation, la Cpi veut bien m`inviter, je n`ai aucun problème à comparaître devant la Cpi (…) Je suis prêt à aller à la Cpi pour qu`on sache enfin en Côte d`Ivoire qui a fait quoi ». L’invitation de la Cpi ne peut être qu’un mandat d’arrêt international, pour que le leader de la galaxie patriotique puisse comparaître devant la justice internationale comme son mentor Laurent Gbagbo.
Blé Goudé visité par la sagesse
Entre une solution négociée et la justice internationale, Charles Blé Goudé semble avoir porté son choix sur la première proposition. « Je propose qu`on se rencontre, Banny et moi, en Afrique du Sud pour parler de la Côte d`Ivoire », a-t-il déclaré face au journaliste de l’Afp. Ce n’est pas trop parce que l’Afrique du Sud est devenu « un exemple de réconciliation » après l`apartheid que Blé Goudé y invite le président de la commission Dialogue- vérité et réconciliation. La raison est bien plus profonde que cela. D’abord, il faut comprendre que l’Afrique du Sud fait partie des pays où Blé Goudé peut circuler librement sans être inquiété. On l’a souvent annoncé dans ce pays tout comme au Ghana et en Gambie, où l’homme bénéficierait de protection de certaines autorités. Comme nous l’annoncions dans notre parution d’hier, des pro-Gbagbo qui vivaient jusque-là dans des pays limitrophes de la Côte d’Ivoire, ont décidé de partir loin de là depuis l’extradition de Moïse Lida Kouassi. La Gambie semble de moins en moins encline à protéger cet individu à qui la communauté internationale reproche des actes guerriers au plus fort de la crise postélectorale. Dans ces conditions, l’Afrique du Sud reste la seule terre d’Asile où Blé Goudé peut se sentir encore en paix. Par ailleurs, il faut comprendre que Blé Goudé veut profiter de sa rencontre avec le Premier ministre Banny, si elle a lieu bien sûr, pour négocier sa situation. La récente sortie de Karim Ouattara, Conseiller de Charles Konan Banny, agrée énormément Blé Goudé. Au fond, pendant que le leader de la galaxie patriotique prétend être « prêt à aller à la Cpi », il veut négocier par la même occasion une sortie honorable avec le président Banny. Il faut se souvenir que la Cdvr à travers les déclarations de Karim Ouattara, avait attiré l’attention du pouvoir sur les arrestations dont font l’objet les exilés pro-Gbagbo qui décident de regagner la Côte d’Ivoire. Charles Blé Goudé veut donc se saisir de cette petite friction entre le pouvoir et la commission de Charles Konan Banny, pour obtenir un retour au pays sans heurt. Il veut éviter à la fois la Cpi et la justice ivoirienne sous le couvert de la réconciliation nationale. Va-t-il le réussir ? Attendons pour voir.
Jean Philippe Okann
jus
La fin de la cavale n’est pas loin pour Blé Goudé. L’ancien ministre de la jeunesse de Laurent Gbagbo est gagné par une peur panique qui le déstabilise psychologiquement chaque jour un peu plus. Les déclarations du ‘’président de la rue publique’’ ces derniers temps, sont pour le moins les signes avant-coureurs d’un épuisement moral et de son arrestation imminente. « Je suis prêt à aller à la Cpi parce que je ne me reproche rien ». Voilà ce qu’a déclaré Charles Blé Goudé à un journaliste de l’Afp, qui l’a rencontré le lundi dernier entre le Togo et le Bénin. Peut-on donner du crédit à une telle déclaration quand on sait que Blé Goudé court depuis la fin de la crise postélectorale ? Mieux, l’homme est recherché par la justice ivoirienne depuis plus d’un an. Par ailleurs, le Libéria a lancé tout récemment un autre mandat d’arrêt international contre le leader de la galaxie patriotique. De sources concordantes, Blé Goudé serait aussi dans le point de mire de la Cpi, qui s’apprêterait à délivrer un mandat d’arrêt contre lui ainsi que certains militaires issus de l’ex-rébellion du Nord. La traque et la pression sont énormes pour celui qui a instauré la guerre de la machette à l’école quand il était encore le Secrétaire général de la Fesci. Depuis la dernière attaque dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire pour laquelle il est soupçonné par les autorités libériennes, Blé Goudé a probablement perdu ses protecteurs au niveau du Ghana.
Il vaut mieux se rendre
Blé Goudé vit douloureusement dans la hantise d’une arrestation suivie d’extradition vers la Côte d’Ivoire. Aux jours d’insouciance, sous la protection de quelques voisins indélicats de la Côte d’Ivoire, se sont succédés des jours d’angoisse où Blé Goudé sent sa fin arriver au galop. En effet, le cas Moïse Lida Kouassi risque de faire école. Et cela fait trembler celui que quelques intimes ont surnommé ‘’Zady Gbapê Grégoire’’. Blé Goudé n’a aucune envie de retrouver son pays dans des conditions similaires à celles de Lida. Alors l’homme se justifie sans pouvoir convaincre. « Je ne suis pas un partisan des armes, je n`ai jamais entretenu une seule milice » a-t-il déclaré au journaliste de l’Afp qui l’a rencontré lundi dernier. A-t-il encore en mémoire le souvenir de ses mobilisations devant l’Etat major des armées en vue d’enrôler les jeunes Ivoiriens pour, disait-il, libérer le pays ? N’est-ce pas Charles Blé Goudé qui a organisé les groupes d’auto-défense dans tous les quartiers d’Abidjan ? N’est-ce pas lui encore qui a organisé les étudiants des cités universitaires d’Abobo en miliciens ? Au regard de tout ce qui précède, et aussi de ses déclarations guerrières depuis l’accession de Laurent Gbagbo à la magistrature suprême, jusqu’à son arrestation le 11 avril 2011, il vaudrait mieux pour Charles Blé Goudé de se rendre tout simplement aux autorités de la Cpi. Au journaliste de l’Afp, Blé Goudé a affirmé que « Si pour avoir organisé des marches de protestation, la Cpi veut bien m`inviter, je n`ai aucun problème à comparaître devant la Cpi (…) Je suis prêt à aller à la Cpi pour qu`on sache enfin en Côte d`Ivoire qui a fait quoi ». L’invitation de la Cpi ne peut être qu’un mandat d’arrêt international, pour que le leader de la galaxie patriotique puisse comparaître devant la justice internationale comme son mentor Laurent Gbagbo.
Blé Goudé visité par la sagesse
Entre une solution négociée et la justice internationale, Charles Blé Goudé semble avoir porté son choix sur la première proposition. « Je propose qu`on se rencontre, Banny et moi, en Afrique du Sud pour parler de la Côte d`Ivoire », a-t-il déclaré face au journaliste de l’Afp. Ce n’est pas trop parce que l’Afrique du Sud est devenu « un exemple de réconciliation » après l`apartheid que Blé Goudé y invite le président de la commission Dialogue- vérité et réconciliation. La raison est bien plus profonde que cela. D’abord, il faut comprendre que l’Afrique du Sud fait partie des pays où Blé Goudé peut circuler librement sans être inquiété. On l’a souvent annoncé dans ce pays tout comme au Ghana et en Gambie, où l’homme bénéficierait de protection de certaines autorités. Comme nous l’annoncions dans notre parution d’hier, des pro-Gbagbo qui vivaient jusque-là dans des pays limitrophes de la Côte d’Ivoire, ont décidé de partir loin de là depuis l’extradition de Moïse Lida Kouassi. La Gambie semble de moins en moins encline à protéger cet individu à qui la communauté internationale reproche des actes guerriers au plus fort de la crise postélectorale. Dans ces conditions, l’Afrique du Sud reste la seule terre d’Asile où Blé Goudé peut se sentir encore en paix. Par ailleurs, il faut comprendre que Blé Goudé veut profiter de sa rencontre avec le Premier ministre Banny, si elle a lieu bien sûr, pour négocier sa situation. La récente sortie de Karim Ouattara, Conseiller de Charles Konan Banny, agrée énormément Blé Goudé. Au fond, pendant que le leader de la galaxie patriotique prétend être « prêt à aller à la Cpi », il veut négocier par la même occasion une sortie honorable avec le président Banny. Il faut se souvenir que la Cdvr à travers les déclarations de Karim Ouattara, avait attiré l’attention du pouvoir sur les arrestations dont font l’objet les exilés pro-Gbagbo qui décident de regagner la Côte d’Ivoire. Charles Blé Goudé veut donc se saisir de cette petite friction entre le pouvoir et la commission de Charles Konan Banny, pour obtenir un retour au pays sans heurt. Il veut éviter à la fois la Cpi et la justice ivoirienne sous le couvert de la réconciliation nationale. Va-t-il le réussir ? Attendons pour voir.
Jean Philippe Okann
jus