Les effets de l’obtention par la Côte d’Ivoire du point d’achèvement de l’initiative PPTE (Pays pauvres très endettés) sont en train de se faire ressentir. Après l’annulation de dette de plus de 2000 milliards de Fcfa du Fmi (Fonds monétaire internationale) et de la Banque mondiale, le mercredi dernier, c’est autour du Club de Paris de réagir. Hier, ce club a accordé une annulation quasi-totale de dette à la Côte d’Ivoire dans le cadre de l’initiative renforcée en faveur des pays pauvres très endettés. Les représentants des pays créanciers du Club de Paris et du Gouvernement ivoirien représenté par le ministre de l’Economie et des Finances, Charles Koffi Diby, qui se sont rencontrés hier, ont décidé de cela. Ainsi, afin de contribuer à restaurer la soutenabilité de la dette de la République de Côte d’Ivoire, ces créanciers ont décidé d’annuler 1 771,6 millions de dollars, soit environ 886 milliards de Fcfa. ce qui représente l'effort d’annulation incombant au Club de Paris dans le cadre de l’initiative PPTE renforcée. Les créanciers ont salué l’engagement des autorités ivoiriennes à rechercher un traitement comparable de tous leurs autres créanciers extérieurs bilatéraux et commerciaux (notamment des pays créanciers non membres du Club de Paris). Mieux, les créanciers du Club de Paris ont également confirmé leur volonté d’accorder un allégement de dette additionnel sur une base bilatérale, pour un montant de 4 725 millions de dollars, soit plus de 2362 milliards de Fcfa. Cet accord et les efforts bilatéraux additionnels résulteront en une réduction de la dette de la République de Côte d’Ivoire à l'égard du Club de Paris de 99,5%, soit 6 496,6 millions de dollars. Ce qui équivaut à 3248 milliards 300 millions de Fcfa. Ce qui a réjoui le Club de Paris, selon la note dont nous avons eu copie, c’est que les créanciers ont noté la détermination de la Côte d’Ivoire à continuer à appliquer une stratégie globale de réduction de la pauvreté et à mettre en ?uvre un programme économique ambitieux favorisant une croissance économique soutenue et durable. En plus, la Côte d’Ivoire s’est engagée à utiliser les ressources additionnelles provenant de ce traitement de sa dette pour financer les objectifs prioritaires (santé, éducation et infrastructures de base) identifiés dans sa stratégie de réduction de la pauvreté. La dette extérieure publique de la République de Côte d’Ivoire était estimée à 12,49 milliards de dollars (6245 milliards de Fcfa) fin 2011 (source : rapports FMI et AID). La dette due aux créanciers du Club de Paris était estimée à 6 529,3 millions de dollars (3264 milliards 650 millions de Fcfa) au 1er juin 2012 (source : Club de Paris). Les observateurs à cette réunion étaient des représentants du gouvernement de la Fédération de Russie, ainsi que du Fonds Monétaire International, de l’Association Internationale pour le Développement, de la Banque Africaine de Développement et du Secrétariat de la CNUCED. La délégation ivoirienne était conduite par Charles Koffi Diby, Ministre de l’Economie et des Finances. Quant à la réunion, elle était présidée par Mme Delphine d’Amarzit, Co-Présidente du Club de Paris. Les membres du Club de Paris qui ont participé à la restructuration de la dette de la République de Côte d’Ivoire étaient les représentants des Gouvernements de l'Allemagne, de l’Autriche, de la Belgique, du Canada, de l’Espagne, des Etats-Unis d’Amérique, de la France, de l’Italie, du Japon, de la Norvège, des Pays-Bas, du Royaume-Uni et de la Suisse. Le Brésil a également participé à ce réaménagement de dette. Le Club de Paris (il s’est réuni pour la première fois en 1956) est un groupe informel de créanciers publics dont le rôle est de trouver des solutions coordonnées et durables aux difficultés de paiement de pays endettés. Les créanciers du Club de Paris leur accordent un allègement de dette pour les aider à rétablir leur situation financière. Cet allègement de dette peut être obtenu par un rééchelonnement ou, en cas de traitements concessionnels, une réduction des obligations du service de dettes pendant une période définie (traitements de flux) ou une date fixée (traitements de stock).
Jean Eric ADINGRA
Jean Eric ADINGRA