Au total, 280 dossiers de procédure. Ce chiffre correspond au nombre des Forces républicaines, c’est-à-dire, militaires, gendarmes et policiers poursuivis par le Parquet militaire. C’est le commissaire du gouvernement, Ange Kessy Bernard, qui l’a annoncé hier au cours d’une conférence de presse animée par ses soins à son cabinet, au Plateau. Une occasion au cours de laquelle le Procureur militaire a fait le point des arrestations et plaintes contre les hommes en treillis, depuis la fin de la crise postélectorale. Le conférencier a surtout expliqué que ces poursuites ont été engagées suite à des accusations d’atteinte à la sureté de l’Etat, de violation de consignes militaires, de corruption et de racket, avant de préciser qu’aucun officier général n’a été inculpé par le tribunal militaire. «Des généraux ont comparu devant le juge d’instruction militaire pour être entendus en qualité de témoins, mais aucun n’a été ni arrêté, ni été poursuivi, encore moins inculpé», a-t-il indiqué. Si les officiers généraux observent la déontologie militaire, certains officiers et sous-officiers n’ont pas encore intégré l’éthique du métier des armes. Quatre d’entre eux ont été, en outre, inculpés par le Parquet pour attentat contre la sureté de l’Etat. Il s’agit du Lieutenant-colonel Gnatoa Katé, du Lieutenant N’Zué, du Sergent Brou Serge et du Sergent Zogbo Guero Benoit. « Tous ces éléments ont reconnu au cours de leur audition, les faits d’Atteinte à la sureté de l’Etat qui leur sont reprochés, c’est à dire la préparation en vue de l’exécution d’un complot visant à renverser les institutions en place. L’information judiciaire est en cours pour déterminer les responsabilités et conduire les auteurs devant le tribunal militaire pour être jugé», a révélé Ange Kessy Bernard. Ces militaires proches de l’ancien président, Laurent Gbagbo, faut-il le rappeler, sont impliqués dans le projet de putsch déjoué par les autorités étatiques. Le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko a, en effet, dévoilé en juin dernier, le coup que préparaient en mars les militaires exilés en vue du renversement du régime d’Abidjan et de la prise du pouvoir d’Etat par un ‘’Conseil de souveraineté nationale’’. «Des complices sont recherchés et sont sous le coup d`un mandat d`arrêt», a indiqué le Procureur militaire, sans plus de précision. Avec tous ses dossiers sur sa table, le tribunal militaire ne chômera pas les mois à venir. Les procès qui découleront des poursuites promettent certainement des révélations.
Lacina Ouattara
Lacina Ouattara