Addis Abeba, le 14 juillet 2012
- Excellence Monsieur le Président de l’Union Africaine ;
- Excellences Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine ; Membres du Conseil de Paix et de Sécurité de notre Union ;
- Mesdames et Messieurs les Ministres ;
- Monsieur le Président de la Commission de l’Union Africaine ;
- Monsieur le Commissaire Paix et Sécurité de la Commission de l’Union Africaine ;
Je suis heureux d’être parmi vous, afin d’aborder ensemble, les importants dossiers soumis à cette session du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine.
Mon pays, la Côte d’Ivoire, est honoré d’assumer pour le mois de juillet 2012, la présidence du Conseil de Paix et de Sécurité de notre Union.
Je voudrais donc, au nom du peuple ivoirien et en mon nom propre, adresser mes sincères remerciements et toute ma reconnaissance à la grande famille de l’Union, pour cette marque de confiance faite à mon pays.
En offrant l’occasion à la Côte d’Ivoire d’apporter sa contribution à la tête du Conseil de Paix et de Sécurité, vous témoignez ainsi votre soutien et vos encouragements à mon pays, dans sa participation aux efforts régionaux pour la promotion de la paix et de la sécurité sur notre continent.
Cette marque de solidarité consolide ma foi en une Afrique d’espérance, capable de se transcender et de relever les défis sécuritaires auxquels elle demeure encore confrontée dans sa marche vers plus d’unité et de progrès.
Excellences, Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement, honorables invités ;
Le Conseil de Paix et de Sécurité s’est imposé depuis quelques années, grâce à nos efforts communs, comme la plateforme incontournable de référence dans la gestion des conflits et des crises sur notre continent.
Si beaucoup reste encore à faire dans le domaine de la stabilisation politique de notre continent, je me réjouis de la parfaite collaboration qui existe entre la CEDEAO et l’Union Africaine dans la gestion des crises, notamment les récentes crises au Mali et en Guinée-Bissau.
Je voudrais donc, en ma qualité de Président en exercice de la CEDEAO, vous présenter succinctement l’évolution de la situation au Mali et en Guinée-Bissau, afin que nous puissions identifier de meilleures approches pour accélérer la résolution de ces deux crises.
Le Conseil sera aussi invité à examiner la question de la situation politique entre le Soudan et le Soudan du Sud.
Comme nous le savons tous, depuis la partition en juillet 2011, les deux Soudan ne parviennent pas à s'entendre sur des sujets délicats comme le tracé de la frontière commune, le partage des revenus pétroliers et le statut des zones disputées comme Abyei et Heglig.
A cet égard, nous suivrons ensemble la présentation du rapport du Médiateur de l'Union africaine dans la crise soudanaise, Son Excellence Monsieur Thabo Mbeki, afin d’apprécier l’évolution des négociations en cours entre Khartoum et Juba, suspendues après des combats frontaliers en avril 2012.
Il nous faudra donc, sur ces trois questions prendre ensemble d’importantes décisions dans le sens d’une dynamisation de la gestion de ces crises.
Sur le Mali, nous pouvons dire que depuis le déclenchement de la rébellion du Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA), le 17 janvier 2012 dans le nord du Mali, suivie du coup d’Etat actionné par le Comité National pour le Redressement de la Démocratie et la Restauration de l’Etat (CNRDRE) le 22 mars 2012, la CEDEAO s’est totalement investie et mobilisée avec le soutien de ses partenaires, dans la recherche d’une issue politique et négociée à cette double crise.
Tous les efforts qui ont été déployés ont permis d’obtenir le retour à l’ordre constitutionnel, assortie d’une feuille de route avec des délais précis, pour la conduite d’une période de transition de 12 mois, à l’issue de laquelle sera organisée une élection présidentielle.
Les objectifs qu’il faut atteindre très rapidement dans la deuxième étape sont l’urgence d’aider le Mali à restaurer la structure de commandement au sein de l’Armée, à renforcer l’efficacité opérationnelle des Forces Armées maliennes et à mettre un terme à la rébellion dans le nord, afin de restaurer l’unité et l’intégrité territoriale du pays.
Il faut cependant noter, que la transition est encore perturbée par un groupe de forces sociopolitiques instrumentalisé par des militaires et certains acteurs politiques.
Au nombre des tentatives de déstabilisation initiées pour faire échouer la transition on peut citer l’incitation à la violence et l’agression du Président par intérim le 21 mai 2012; de même que les actes d’intimidation commis par le CNRDRE.
A ces actes de défiance et de provocation, la CEDEAO a opposé sa fermeté dans le maintien des autorités de la transition et dans son refus de reconnaitre le statut d’ancien Chef d’Etat au Capitaine SANOGO.
Depuis la fin du mois de mai 2012, les actes d’obstruction ont diminué, mais il nous faut consolider le processus de transition, et trouver une solution à la situation dans le nord du Mali, occupé par le MNLA et des groupes armés qui s’adonnent à des violations massives des droits de l’Homme et à la destruction du patrimoine culturel du Mali.
Dénonçant l’existence d’un Etat islamique de l’Azawad, la CEDEAO, avec le Médiateur dans la crise malienne, le Président Blaise COMPAORE, a proposé des pourparlers de paix aux groupes rebelles du nord, en réaffirmant sa position de ne pas négocier avec les groupes terroristes.
Par le canal du Président Thomas Boni YAYI, Président en exercice de l’Union Africaine, la CEDEAO a soumis une requête au Conseil de Sécurité des Nations Unies en vue de solliciter l’autorisation et le soutien international au déploiement des troupes de la CEDEAO au Mali, conformément aux dispositions du Chapitre 7 de la Charte des Nations Unies.
Cette requête a été entérinée le 12 juin 2012 par le Conseil de Paix et de sécurité et transmise le 14 juin 2012 aux Nations Unies.
A l’issue de ses travaux le 15 juin 2012, le Conseil de Sécurité des Nations Unies a apporté son soutien politique aux efforts de la CEDEAO et a sollicité des clarifications sur les objectifs, les moyens et les modalités du déploiement envisagé pour lui permettre de prendre une décision sur la question.
Le contexte actuel au Mali reste marqué par l’absence prolongée du Président intérimaire, toujours en convalescence en France, ce qui laisse planer la persistance d’un malaise politique au Mali et pose le problème de la sécurisation des autorités de la transition et du processus transitionnel en cours.
L’emprise des groupes islamistes salafistes, d’Al Qaeda au Maghreb Islamique sur le nord Mali, notamment à Gao, Kidal et Tombouctou, se confirme chaque jour, au détriment d’une rébellion du MNLA victime de ses propres contradictions.
Les 28 et 29 juin 2012, nous avons tenus les travaux du 41ème Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO.
Les décisions prises, pour lesquelles nous souhaitons un plein appui de notre Conseil, portent notamment, sur la nécessité de faciliter le retour rapide au Mali du Président par intérim.
Afin de garantir la réussite du processus de transition, la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO en appelle à l'élargissement de la base du Gouvernement, pour le rendre plus inclusif.
Face à la terreur et l'insécurité dans lesquelles les groupes islamistes maintiennent les populations, la Conférence condamne l'objectif des groupes terroristes de créer, dans le Nord du Mali, un sanctuaire et un centre de coordination pour les réseaux terroristes du continent comme AQMI, MUJAO, BOKO HARAM et AL-SHABAB, qui constituent de sérieuses menaces à la paix et à la sécurité régionales et internationales.
En conséquence, la Conférence a décidé d'accélérer le déploiement de la Mission de la CEDEAO au Mali (MICEMA).
Tout en nous félicitant de l'attention particulière accordée par le Conseil de Sécurité des Nations Unies à la requête de la CEDEAO, je voudrais réitérer ici, l’appel lancé par le Sommet en faveur de l’adoption rapide d’une résolution autorisant le déploiement des troupes au Mali sous le Chapitre 7 de la Charte des Nations Unies.
Excellences, Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement, honorables invités ;
Sur la Guinée-Bissau, je voudrais dire que suite au coup d’Etat du 12 avril 2012, qui a occasionné l’interruption du deuxième tour de l’élection présidentielle, la CEDEAO est restée mobilisée pour la résolution de cette énième crise politique dans ce pays.
Il s’agissait, avec le concours des acteurs internes et de nos partenaires d’assurer très rapidement le rétablissement de l’ordre constitutionnel et d’aider à la mise en œuvre des réformes essentielles et rompre le cycle d’instabilité politique dans ce pays.
Il fallait aussi et surtout veiller à la sécurisation du processus de transition, à travers le déploiement de la Force en attente de la CEDEAO qui devait favoriser le retrait, dans les meilleures conditions de sécurité, de la Mission Angolaise d’Assistance Technique et Militaire (MISSANG), dont la présence constituait une des causes du coup d’Etat mené par la junte.
A l’issue de quatre Sommets consacrés à la Guinée-Bissau, la CEDEAO a pu obtenir l’établissement d’une période de transition de douze mois.
Au terme de négociations soutenues avec les principaux protagonistes, les 15 et 16 mai 2012, les parties ont accepté la décision de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO de confirmer la nomination de Monsieur Manuel Serifo Nhamadjo, ancien Président de l’Assemblée Nationale, en qualité de Président par intérim et celle de Monsieur Rui Duarte de Barros comme Premier Ministre de consensus.
Un gouvernement de transition de large ouverture a été mis en place le 22 mai 2012, avec la participation d’un grand nombre d’acteurs politiques, y compris cinq membres indépendants du PAIGC, même si le plus grand parti s’est officiellement dissocié du processus pour le moment.
En effet, le PAIGC, a boycotté les consultations et rejeté l’Accord entérinant la transition politique en Guinée-Bissau. Le PAIGC insiste sur un impossible rétablissement du gouvernement renversé et la reprise du processus électoral interrompu.
Après la réception d’une requête formelle émanant des nouvelles autorités du pays, la CEDEAO a entamé dès le 17 mai 2012 la première phase du déploiement des 629 éléments de la Force en attente, constituée d’unités de police en provenance du Burkina Faso, du Sénégal et du Nigeria.
Le 18 mai 2012, le Conseil de Sécurité des Nations Unies a adopté la résolution 2048 encourageant la CEDEAO à poursuivre ses efforts de médiation visant à rétablir l’ordre constitutionnel dans le pays, en étroite collaboration avec les Nations Unies, l’Union Africaine et la Communauté des Pays de Langue Portugaise, la CPLP.
Le contexte de cette résolution a été bien perçu par la CEDEAO qui a pris note des divergences d’approche apparues entre la CPLP et la CEDEAO sur la question du rétablissement de l’ordre constitutionnel en Guinée-Bissau.
Des réunions entre la CEDEAO et la CPLP sont prévues dans les prochaines semaines afin de définir la marche à suivre, pour une meilleure coordination des efforts de paix au chevet de la Guinée-Bissau.
Entre temps, la situation socio-politique en Guinée-Bissau retourne progressivement à la normale, grâce aux efforts de tous et particulièrement de la République Fédérale du Nigéria, qui a appuyé financièrement la Guinée-Bissau dans l’exécution de ses dépenses.
Je voudrais saluer et féliciter le Président angolais José Eduardo Dos Santos pour sa contribution au retour de la paix dans ce pays, en facilitant le retrait définitif de la MISSANG, depuis le 11 juin 2012.
Je voudrais également saluer l’esprit de flexibilité et de consensus dont le Portugal, le Brésil et l’Angola, pays membres de la CPLP, font preuve à l’égard des efforts entrepris par la CEDEAO dans la gestion de ce dossier.
Il nous faudra donc, circonscrire très vite certaines ambigüités que pourrait soulever la résolution 2048 du Conseil de Sécurité des Nations Unies sur la Guinée-Bissau, afin d’uniformiser nos positions.
La sécurisation du processus de transition étant indispensable, il faudrait soutenir la CEDEAO dans la mise en œuvre immédiate des réformes du secteur de la Défense et de la Sécurité, ainsi que les réformes constitutionnelles et électorales.
Nous comptons sur l’appui du Conseil de Paix et de Sécurité pour mettre en œuvre une stratégie de mobilisation de ressources afin de renforcer le Bureau du Représentant spécial de la Commission de la CEDEAO à Bissau, soutenir les conditions de vie des troupes déployées, apporter une assistance financière au gouvernement de transition et financer les activités de mise en œuvre des réformes.
Conformément à la Résolution 2048 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, le dernier Sommet de la CEDEAO des 28 et 29 juin 2012 salue les initiatives en cours entre la CEDEAO, la CPLP, l'UA, les NU et les autres partenaires pour parvenir à un consensus international sur la transition.
Notre Conseil pourrait examiner favorablement cette décision du Sommet de la CEDEAO et appuyer tous les efforts pouvant permettre des consultations dans ce sens avec tous les partenaires.
Excellences, Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement, honorables invités ;
Je voudrais pour terminer, réitérer les remerciements de la CEDEAO au Groupe Régional de Contact sur la Guinée Bissau, composé du Benin, du Cap Vert, de la Gambie, de la Guinée, du Nigéria, du Sénégal et du Togo, pour les résultats encourageants obtenus et exprimer notre profonde reconnaissance au Président Goodluck Ebélé JONATHAN du Nigeria pour l'aide financière accordée aux autorités de la Transition afin de leur permettre de faire face aux dépenses urgentes.
Je voudrais aussi, au nom du Conseil de Paix et de Sécurité, féliciter et louer les sacrifices consentis par les différents médiateurs, notamment Son Excellence Monsieur Blaise COMPAORE, Président du Burkina Faso, Médiateur dans la crise malienne, Son Excellence Professeur Alpha CONDE, Président de la République de Guinée, Médiateur dans la crise bissau-guinéenne, et Son Excellence Monsieur Goodluck Ebélé JONATHAN, Président de la République Fédérale du Nigéria, Président du Groupe Régional de Contact de la CEDEAO sur la Guinée-Bissau.
Excellences, Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement, Membres du Conseil,
Voici donc, présentés les différents éléments sur la gestion par la CEDEAO de ces deux situations de crise.
En plus des informations complémentaires que nous disposerons avec la présentation du Commissaire Paix et Sécurité, nous pourrons entreprendre nos délibérations sur les questions du Mali et de la Guinée-Bissau.
Je vous remercie.
- Excellence Monsieur le Président de l’Union Africaine ;
- Excellences Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine ; Membres du Conseil de Paix et de Sécurité de notre Union ;
- Mesdames et Messieurs les Ministres ;
- Monsieur le Président de la Commission de l’Union Africaine ;
- Monsieur le Commissaire Paix et Sécurité de la Commission de l’Union Africaine ;
Je suis heureux d’être parmi vous, afin d’aborder ensemble, les importants dossiers soumis à cette session du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine.
Mon pays, la Côte d’Ivoire, est honoré d’assumer pour le mois de juillet 2012, la présidence du Conseil de Paix et de Sécurité de notre Union.
Je voudrais donc, au nom du peuple ivoirien et en mon nom propre, adresser mes sincères remerciements et toute ma reconnaissance à la grande famille de l’Union, pour cette marque de confiance faite à mon pays.
En offrant l’occasion à la Côte d’Ivoire d’apporter sa contribution à la tête du Conseil de Paix et de Sécurité, vous témoignez ainsi votre soutien et vos encouragements à mon pays, dans sa participation aux efforts régionaux pour la promotion de la paix et de la sécurité sur notre continent.
Cette marque de solidarité consolide ma foi en une Afrique d’espérance, capable de se transcender et de relever les défis sécuritaires auxquels elle demeure encore confrontée dans sa marche vers plus d’unité et de progrès.
Excellences, Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement, honorables invités ;
Le Conseil de Paix et de Sécurité s’est imposé depuis quelques années, grâce à nos efforts communs, comme la plateforme incontournable de référence dans la gestion des conflits et des crises sur notre continent.
Si beaucoup reste encore à faire dans le domaine de la stabilisation politique de notre continent, je me réjouis de la parfaite collaboration qui existe entre la CEDEAO et l’Union Africaine dans la gestion des crises, notamment les récentes crises au Mali et en Guinée-Bissau.
Je voudrais donc, en ma qualité de Président en exercice de la CEDEAO, vous présenter succinctement l’évolution de la situation au Mali et en Guinée-Bissau, afin que nous puissions identifier de meilleures approches pour accélérer la résolution de ces deux crises.
Le Conseil sera aussi invité à examiner la question de la situation politique entre le Soudan et le Soudan du Sud.
Comme nous le savons tous, depuis la partition en juillet 2011, les deux Soudan ne parviennent pas à s'entendre sur des sujets délicats comme le tracé de la frontière commune, le partage des revenus pétroliers et le statut des zones disputées comme Abyei et Heglig.
A cet égard, nous suivrons ensemble la présentation du rapport du Médiateur de l'Union africaine dans la crise soudanaise, Son Excellence Monsieur Thabo Mbeki, afin d’apprécier l’évolution des négociations en cours entre Khartoum et Juba, suspendues après des combats frontaliers en avril 2012.
Il nous faudra donc, sur ces trois questions prendre ensemble d’importantes décisions dans le sens d’une dynamisation de la gestion de ces crises.
Sur le Mali, nous pouvons dire que depuis le déclenchement de la rébellion du Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA), le 17 janvier 2012 dans le nord du Mali, suivie du coup d’Etat actionné par le Comité National pour le Redressement de la Démocratie et la Restauration de l’Etat (CNRDRE) le 22 mars 2012, la CEDEAO s’est totalement investie et mobilisée avec le soutien de ses partenaires, dans la recherche d’une issue politique et négociée à cette double crise.
Tous les efforts qui ont été déployés ont permis d’obtenir le retour à l’ordre constitutionnel, assortie d’une feuille de route avec des délais précis, pour la conduite d’une période de transition de 12 mois, à l’issue de laquelle sera organisée une élection présidentielle.
Les objectifs qu’il faut atteindre très rapidement dans la deuxième étape sont l’urgence d’aider le Mali à restaurer la structure de commandement au sein de l’Armée, à renforcer l’efficacité opérationnelle des Forces Armées maliennes et à mettre un terme à la rébellion dans le nord, afin de restaurer l’unité et l’intégrité territoriale du pays.
Il faut cependant noter, que la transition est encore perturbée par un groupe de forces sociopolitiques instrumentalisé par des militaires et certains acteurs politiques.
Au nombre des tentatives de déstabilisation initiées pour faire échouer la transition on peut citer l’incitation à la violence et l’agression du Président par intérim le 21 mai 2012; de même que les actes d’intimidation commis par le CNRDRE.
A ces actes de défiance et de provocation, la CEDEAO a opposé sa fermeté dans le maintien des autorités de la transition et dans son refus de reconnaitre le statut d’ancien Chef d’Etat au Capitaine SANOGO.
Depuis la fin du mois de mai 2012, les actes d’obstruction ont diminué, mais il nous faut consolider le processus de transition, et trouver une solution à la situation dans le nord du Mali, occupé par le MNLA et des groupes armés qui s’adonnent à des violations massives des droits de l’Homme et à la destruction du patrimoine culturel du Mali.
Dénonçant l’existence d’un Etat islamique de l’Azawad, la CEDEAO, avec le Médiateur dans la crise malienne, le Président Blaise COMPAORE, a proposé des pourparlers de paix aux groupes rebelles du nord, en réaffirmant sa position de ne pas négocier avec les groupes terroristes.
Par le canal du Président Thomas Boni YAYI, Président en exercice de l’Union Africaine, la CEDEAO a soumis une requête au Conseil de Sécurité des Nations Unies en vue de solliciter l’autorisation et le soutien international au déploiement des troupes de la CEDEAO au Mali, conformément aux dispositions du Chapitre 7 de la Charte des Nations Unies.
Cette requête a été entérinée le 12 juin 2012 par le Conseil de Paix et de sécurité et transmise le 14 juin 2012 aux Nations Unies.
A l’issue de ses travaux le 15 juin 2012, le Conseil de Sécurité des Nations Unies a apporté son soutien politique aux efforts de la CEDEAO et a sollicité des clarifications sur les objectifs, les moyens et les modalités du déploiement envisagé pour lui permettre de prendre une décision sur la question.
Le contexte actuel au Mali reste marqué par l’absence prolongée du Président intérimaire, toujours en convalescence en France, ce qui laisse planer la persistance d’un malaise politique au Mali et pose le problème de la sécurisation des autorités de la transition et du processus transitionnel en cours.
L’emprise des groupes islamistes salafistes, d’Al Qaeda au Maghreb Islamique sur le nord Mali, notamment à Gao, Kidal et Tombouctou, se confirme chaque jour, au détriment d’une rébellion du MNLA victime de ses propres contradictions.
Les 28 et 29 juin 2012, nous avons tenus les travaux du 41ème Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO.
Les décisions prises, pour lesquelles nous souhaitons un plein appui de notre Conseil, portent notamment, sur la nécessité de faciliter le retour rapide au Mali du Président par intérim.
Afin de garantir la réussite du processus de transition, la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO en appelle à l'élargissement de la base du Gouvernement, pour le rendre plus inclusif.
Face à la terreur et l'insécurité dans lesquelles les groupes islamistes maintiennent les populations, la Conférence condamne l'objectif des groupes terroristes de créer, dans le Nord du Mali, un sanctuaire et un centre de coordination pour les réseaux terroristes du continent comme AQMI, MUJAO, BOKO HARAM et AL-SHABAB, qui constituent de sérieuses menaces à la paix et à la sécurité régionales et internationales.
En conséquence, la Conférence a décidé d'accélérer le déploiement de la Mission de la CEDEAO au Mali (MICEMA).
Tout en nous félicitant de l'attention particulière accordée par le Conseil de Sécurité des Nations Unies à la requête de la CEDEAO, je voudrais réitérer ici, l’appel lancé par le Sommet en faveur de l’adoption rapide d’une résolution autorisant le déploiement des troupes au Mali sous le Chapitre 7 de la Charte des Nations Unies.
Excellences, Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement, honorables invités ;
Sur la Guinée-Bissau, je voudrais dire que suite au coup d’Etat du 12 avril 2012, qui a occasionné l’interruption du deuxième tour de l’élection présidentielle, la CEDEAO est restée mobilisée pour la résolution de cette énième crise politique dans ce pays.
Il s’agissait, avec le concours des acteurs internes et de nos partenaires d’assurer très rapidement le rétablissement de l’ordre constitutionnel et d’aider à la mise en œuvre des réformes essentielles et rompre le cycle d’instabilité politique dans ce pays.
Il fallait aussi et surtout veiller à la sécurisation du processus de transition, à travers le déploiement de la Force en attente de la CEDEAO qui devait favoriser le retrait, dans les meilleures conditions de sécurité, de la Mission Angolaise d’Assistance Technique et Militaire (MISSANG), dont la présence constituait une des causes du coup d’Etat mené par la junte.
A l’issue de quatre Sommets consacrés à la Guinée-Bissau, la CEDEAO a pu obtenir l’établissement d’une période de transition de douze mois.
Au terme de négociations soutenues avec les principaux protagonistes, les 15 et 16 mai 2012, les parties ont accepté la décision de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO de confirmer la nomination de Monsieur Manuel Serifo Nhamadjo, ancien Président de l’Assemblée Nationale, en qualité de Président par intérim et celle de Monsieur Rui Duarte de Barros comme Premier Ministre de consensus.
Un gouvernement de transition de large ouverture a été mis en place le 22 mai 2012, avec la participation d’un grand nombre d’acteurs politiques, y compris cinq membres indépendants du PAIGC, même si le plus grand parti s’est officiellement dissocié du processus pour le moment.
En effet, le PAIGC, a boycotté les consultations et rejeté l’Accord entérinant la transition politique en Guinée-Bissau. Le PAIGC insiste sur un impossible rétablissement du gouvernement renversé et la reprise du processus électoral interrompu.
Après la réception d’une requête formelle émanant des nouvelles autorités du pays, la CEDEAO a entamé dès le 17 mai 2012 la première phase du déploiement des 629 éléments de la Force en attente, constituée d’unités de police en provenance du Burkina Faso, du Sénégal et du Nigeria.
Le 18 mai 2012, le Conseil de Sécurité des Nations Unies a adopté la résolution 2048 encourageant la CEDEAO à poursuivre ses efforts de médiation visant à rétablir l’ordre constitutionnel dans le pays, en étroite collaboration avec les Nations Unies, l’Union Africaine et la Communauté des Pays de Langue Portugaise, la CPLP.
Le contexte de cette résolution a été bien perçu par la CEDEAO qui a pris note des divergences d’approche apparues entre la CPLP et la CEDEAO sur la question du rétablissement de l’ordre constitutionnel en Guinée-Bissau.
Des réunions entre la CEDEAO et la CPLP sont prévues dans les prochaines semaines afin de définir la marche à suivre, pour une meilleure coordination des efforts de paix au chevet de la Guinée-Bissau.
Entre temps, la situation socio-politique en Guinée-Bissau retourne progressivement à la normale, grâce aux efforts de tous et particulièrement de la République Fédérale du Nigéria, qui a appuyé financièrement la Guinée-Bissau dans l’exécution de ses dépenses.
Je voudrais saluer et féliciter le Président angolais José Eduardo Dos Santos pour sa contribution au retour de la paix dans ce pays, en facilitant le retrait définitif de la MISSANG, depuis le 11 juin 2012.
Je voudrais également saluer l’esprit de flexibilité et de consensus dont le Portugal, le Brésil et l’Angola, pays membres de la CPLP, font preuve à l’égard des efforts entrepris par la CEDEAO dans la gestion de ce dossier.
Il nous faudra donc, circonscrire très vite certaines ambigüités que pourrait soulever la résolution 2048 du Conseil de Sécurité des Nations Unies sur la Guinée-Bissau, afin d’uniformiser nos positions.
La sécurisation du processus de transition étant indispensable, il faudrait soutenir la CEDEAO dans la mise en œuvre immédiate des réformes du secteur de la Défense et de la Sécurité, ainsi que les réformes constitutionnelles et électorales.
Nous comptons sur l’appui du Conseil de Paix et de Sécurité pour mettre en œuvre une stratégie de mobilisation de ressources afin de renforcer le Bureau du Représentant spécial de la Commission de la CEDEAO à Bissau, soutenir les conditions de vie des troupes déployées, apporter une assistance financière au gouvernement de transition et financer les activités de mise en œuvre des réformes.
Conformément à la Résolution 2048 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, le dernier Sommet de la CEDEAO des 28 et 29 juin 2012 salue les initiatives en cours entre la CEDEAO, la CPLP, l'UA, les NU et les autres partenaires pour parvenir à un consensus international sur la transition.
Notre Conseil pourrait examiner favorablement cette décision du Sommet de la CEDEAO et appuyer tous les efforts pouvant permettre des consultations dans ce sens avec tous les partenaires.
Excellences, Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement, honorables invités ;
Je voudrais pour terminer, réitérer les remerciements de la CEDEAO au Groupe Régional de Contact sur la Guinée Bissau, composé du Benin, du Cap Vert, de la Gambie, de la Guinée, du Nigéria, du Sénégal et du Togo, pour les résultats encourageants obtenus et exprimer notre profonde reconnaissance au Président Goodluck Ebélé JONATHAN du Nigeria pour l'aide financière accordée aux autorités de la Transition afin de leur permettre de faire face aux dépenses urgentes.
Je voudrais aussi, au nom du Conseil de Paix et de Sécurité, féliciter et louer les sacrifices consentis par les différents médiateurs, notamment Son Excellence Monsieur Blaise COMPAORE, Président du Burkina Faso, Médiateur dans la crise malienne, Son Excellence Professeur Alpha CONDE, Président de la République de Guinée, Médiateur dans la crise bissau-guinéenne, et Son Excellence Monsieur Goodluck Ebélé JONATHAN, Président de la République Fédérale du Nigéria, Président du Groupe Régional de Contact de la CEDEAO sur la Guinée-Bissau.
Excellences, Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement, Membres du Conseil,
Voici donc, présentés les différents éléments sur la gestion par la CEDEAO de ces deux situations de crise.
En plus des informations complémentaires que nous disposerons avec la présentation du Commissaire Paix et Sécurité, nous pourrons entreprendre nos délibérations sur les questions du Mali et de la Guinée-Bissau.
Je vous remercie.