ABIDJAN - Au moins 11 personnes ont été tuées dans des violences dans la ville de Duékoué, dans l`ouest de la Côte d`Ivoire, et dans un camp de déplacés voisin gardé par l`ONU, a-t-on appris vendredi de sources concordantes.
Dans un communiqué, le représentant spécial des Nations unies dans le pays,
Bert Koenders, a condamné "avec force lattaque perpétrée par environ 300
individus" contre "un camp de personnes déplacées à Nahibly (bien: Nahibly),
dans la préfecture de Duékoué, qui sest soldée par sept morts et 13 blessés".
Plusieurs sources locales interrogées par l`AFP ont parlé de "neuf morts"
découverts dans le camp, largement détruit.
Le camp de déplacés, voisin de Duékoué et abritant surtout des autochtones
d`ethnie guéré, a été attaqué par des jeunes en représailles à la mort de
quatre personnes, tuées durant la nuit par des inconnus à Kôkôma, un quartier
de Duékoué peuplé principalement de Malinké (originaires du nord du pays).
Ces violences, qui auraient été provoquées par un braquage meurtrier,
rappellent que l`Ouest, en proie depuis des années à de graves tensions
ethniques sur fond de conflits fonciers, reste la région ivoirienne la plus
instable plus d`un an après la fin de la crise postélectorale de décembre
2010-avril 2011, qui a fait quelque 3.000 morts, dont des centaines à Duékoué
et dans sa région.
Le camp, d`où les quelque 5.000 personnes déplacées à la suite de la crise
ont dû fuir dans la ville ou la brousse, était sous la protection d`un
contingent de l`Opération des Nations unies en Côte d`Ivoire (Onuci).
M. Koenders n`a pas expliqué pourquoi les Casques bleus n`avaient pu le
défendre. Mais, selon une employée du Haut commissariat de l`ONU aux réfugiés
(HCR) sur place et un journaliste local, les Casques bleus ont été débordés
par la foule, étant "en nombre insuffisant".
"lorsqu`il y a une crise, les ethnies se l`approprient"
-------------------------------------------------------
"Je n`arrive pas à comprendre ce qui a pu se passer pour que l`ONU n`ait
pas réussi à maintenir (à l`extérieur, ndlr) la foule venue se venger", a
confié le père Cyprien Ahouret, curé de la mission catholique de Duékoué. Il a
regretté qu`un "braquage" ait mené à ce drame: "ici, lorsqu`il y a une crise,
les ethnies se l`approprient".
Les Malinké sont considérés comme des soutiens du président Alassane
Ouattara, tandis que les Guéré sont vus comme favorables à l`ex-chef de l`Etat
Laurent Gbagbo, son rival de la crise de 2010-2011.
Selon plusieurs sources, les jeunes qui ont attaqué le camp étaient
accompagnés de militaires ivoiriens des Forces républicaines (FRCI) et de
"dozos", chasseurs traditionnels servant de supplétifs à ces forces de
sécurité. Armes à feu et armes blanches ont été utilisées contre les déplacés,
selon des sources à l`hôpital de Duékoué, qui a pris en charge les blessés.
Après des tirs dans la ville et surtout au camp dans la matinée, le calme
est revenu dans l`après-midi.
Selon des témoins, des Casques bleus se sont déployés dans les quartiers à
majorité guéré de Duékoué et autour de la mission catholique, où se sont
abrités de nombreux déplacés. Les FRCI ont sillonné aussi la ville.
M. Koenders a appelé Abidjan à "plus d`efforts" pour assurer la sécurité
dans cette région meurtrie.
Dans un communiqué publié par leur ambassade à Abidjan, les Etats-Unis ont
de leur côté demandé "instamment" au gouvernement ivoirien ainsi qu`à l`Onuci
de "prendre les mesures immédiates pour assurer la protection des civils dans
la région", et réclamé "l`ouverture immédiate d`une enquête".
Plus au sud, près de la frontière avec le Liberia, plusieurs attaques
contre des villages ont fait début juin plus d`une vingtaine de morts, dont
sept Casques bleus nigériens, et provoqué le déplacement de quelque 13.000
personnes. Le gouvernement de M. Ouattara a accusé des forces pro-Gbagbo
basées au Liberia.
Dans son dernier rapport présenté cette semaine au Conseil de sécurité,
l`ONU a dit observer "avec inquiétude" que "la situation sécuritaire ne cesse
de se dégrader" dans l`Ouest.
Dans un communiqué, le représentant spécial des Nations unies dans le pays,
Bert Koenders, a condamné "avec force lattaque perpétrée par environ 300
individus" contre "un camp de personnes déplacées à Nahibly (bien: Nahibly),
dans la préfecture de Duékoué, qui sest soldée par sept morts et 13 blessés".
Plusieurs sources locales interrogées par l`AFP ont parlé de "neuf morts"
découverts dans le camp, largement détruit.
Le camp de déplacés, voisin de Duékoué et abritant surtout des autochtones
d`ethnie guéré, a été attaqué par des jeunes en représailles à la mort de
quatre personnes, tuées durant la nuit par des inconnus à Kôkôma, un quartier
de Duékoué peuplé principalement de Malinké (originaires du nord du pays).
Ces violences, qui auraient été provoquées par un braquage meurtrier,
rappellent que l`Ouest, en proie depuis des années à de graves tensions
ethniques sur fond de conflits fonciers, reste la région ivoirienne la plus
instable plus d`un an après la fin de la crise postélectorale de décembre
2010-avril 2011, qui a fait quelque 3.000 morts, dont des centaines à Duékoué
et dans sa région.
Le camp, d`où les quelque 5.000 personnes déplacées à la suite de la crise
ont dû fuir dans la ville ou la brousse, était sous la protection d`un
contingent de l`Opération des Nations unies en Côte d`Ivoire (Onuci).
M. Koenders n`a pas expliqué pourquoi les Casques bleus n`avaient pu le
défendre. Mais, selon une employée du Haut commissariat de l`ONU aux réfugiés
(HCR) sur place et un journaliste local, les Casques bleus ont été débordés
par la foule, étant "en nombre insuffisant".
"lorsqu`il y a une crise, les ethnies se l`approprient"
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"Je n`arrive pas à comprendre ce qui a pu se passer pour que l`ONU n`ait
pas réussi à maintenir (à l`extérieur, ndlr) la foule venue se venger", a
confié le père Cyprien Ahouret, curé de la mission catholique de Duékoué. Il a
regretté qu`un "braquage" ait mené à ce drame: "ici, lorsqu`il y a une crise,
les ethnies se l`approprient".
Les Malinké sont considérés comme des soutiens du président Alassane
Ouattara, tandis que les Guéré sont vus comme favorables à l`ex-chef de l`Etat
Laurent Gbagbo, son rival de la crise de 2010-2011.
Selon plusieurs sources, les jeunes qui ont attaqué le camp étaient
accompagnés de militaires ivoiriens des Forces républicaines (FRCI) et de
"dozos", chasseurs traditionnels servant de supplétifs à ces forces de
sécurité. Armes à feu et armes blanches ont été utilisées contre les déplacés,
selon des sources à l`hôpital de Duékoué, qui a pris en charge les blessés.
Après des tirs dans la ville et surtout au camp dans la matinée, le calme
est revenu dans l`après-midi.
Selon des témoins, des Casques bleus se sont déployés dans les quartiers à
majorité guéré de Duékoué et autour de la mission catholique, où se sont
abrités de nombreux déplacés. Les FRCI ont sillonné aussi la ville.
M. Koenders a appelé Abidjan à "plus d`efforts" pour assurer la sécurité
dans cette région meurtrie.
Dans un communiqué publié par leur ambassade à Abidjan, les Etats-Unis ont
de leur côté demandé "instamment" au gouvernement ivoirien ainsi qu`à l`Onuci
de "prendre les mesures immédiates pour assurer la protection des civils dans
la région", et réclamé "l`ouverture immédiate d`une enquête".
Plus au sud, près de la frontière avec le Liberia, plusieurs attaques
contre des villages ont fait début juin plus d`une vingtaine de morts, dont
sept Casques bleus nigériens, et provoqué le déplacement de quelque 13.000
personnes. Le gouvernement de M. Ouattara a accusé des forces pro-Gbagbo
basées au Liberia.
Dans son dernier rapport présenté cette semaine au Conseil de sécurité,
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de se dégrader" dans l`Ouest.
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