Encore des morts, cinq jours seulement après les tueries du camp de Nahibly à Duékoué. Quatre supplétifs des Frci sont tombés sous les balles de leurs frères d`armes, suite à de violents affrontements hier mardi 24 juillet à Abobo. Selon des témoins, les faits se sont produits aux environs de 11h. Les affrontements ont duré près de trois heures, contraignant les riverains à se terrer et les commerçants à fermer boutique, toutes affaires cessantes. Au dire de ceux qui ont vécu les événements, tout est parti d`une descente musclée des hommes du commandant Koné Gaoussou alias Jah Gao, sur un camp où règne un chef de guerre connu sous l`appellation de Fré. Comme bien des supplétifs qui ont combattu auprès des Frci, Fré s`était taillé une réputation de dur, qui lui vaut d`être à la tête d`un groupe d`ex-combattants dans un camp de fortune, situé dans le village d`Anonkoi- Kouté. Dans ce camp où il règne en maître, Fré faisait des prisonniers. C`est ce camp qui a reçu hier la visite peu amicale d`un contingent solidement armé, avec à sa tête le commandant du groupement tactique 9 c`est-à-dire Jah Gao. Objectif : démanteler ce camp annexe, qui était depuis dans le viseur de celui-ci pour s`être rendu tristement célèbre. Ce qui a précipité l`intervention des éléments du commandant d`Abobo, c`est le fait qu`un parent des civils tenus prisonniers dans ce camp, soit venu se plaindre de l`incarcération de son fils. Il n`en fallait pas plus pour que Jah Gao et ses hommes fassent une descente musclée sur le camp tenu par le chef de guerre Fré pour en chasser les occupants et libérer l`espace. Mais ils se heurtent à la farouche résistance des supplétifs pensionnaires dudit camp. Les violents affrontements à l`arme de guerre qui s`ensuivront, vont coûter la vie à quatre éléments de Fré, qui ne sont autres que des ex-combattants ayant combattu comme supplétifs aux côtés des Frci au plus fort de la guerre de mars-avril 2011. Deux éléments des hommes de Jah Gao seront quant à eux grièvement touchés et huit prisonniers libérés. Notons que ces violences entre Frci interviennent trois semaines après l`expiration de l`injonction faite par le ministère de la Défense aux militaires occupant illégalement certains sites, de les libérer. Les affrontements d`Abobo marquent sans doute le début du recours à la force pour déloger les récalcitrants qui semblent défier l`autorité de l`Etat.
Assane NIADA
Assane NIADA