Le patron de la Police militaire, Koné Zackaria est entré dans une phase délicate de sa mission. Celle de démanteler les camps de fortune érigés dans des quartiers d`Abobo et de Yopougon. Faut-il le souligner, Abobo tout comme Yopougon, après la crise post-électorale, abritent des ex-combattants qui ont été regroupés dans des espaces, le temps de leur trouver un point de chute. Par contre, plusieurs de leurs camarades ont eux-mêmes érigé des camps de fortune qui leur sert de lieux de regroupement, mais aussi et surtout de racket et de trafics de toute sorte. Il y a deux mois, des gradés militaires s`étaient réunis à l`état-major pour débattre du sujet des supplétifs. Et les avis étaient partagés sur la question. Si pour des commandants, ces camps n`ont plus leur raison d`être compte tenu du contexte de paix qui prévaut, pour d`autres en revanche, utiliser la force contre les supplétifs créerait des précédents fâcheux pour le pouvoir en place. Les tenants de cette thèse ont montré l`apport déterminant de ces jeunes dans la bataille d`Abidjan, avant de conclure qu`utiliser la force contre eux reviendrait à montrer « l`ingratitude du pouvoir ». A l`issue de la réunion, l`usage de la force a été relégué au second plan et l`option de la sensibilisation des ex-combattants sur la nécessité d`un dépôt volontaire des armes a été privilégiée. Deux mois après, les commandants Koné Gaoussou alias Jah Gao et Koné Zackaria de la police militaire peinent à convaincre les ex-combattants à déposer les armes. Ces supplétifs semblent tirer profit de leurs armes puisqu`ils les utilisent pour abuser d`honnêtes citoyens. Et deux faits ont constitué la goutte d`eau qui a fait déborder le vase. Le premier s`est déroulé le mardi 24 juillet 2012. Ce jour-là, aux environs de 11h, les Forces républicaines de Côte d`Ivoire (FRCI) ont fait une descente musclée dans un camp de fortune des ex-combattants à Anonkoi-Kouté à Abobo, où régnait un certain « commandant Fré ». Le bilan des affrontements est lourd : quatre (4) tués dans le camp des ex-combattants et deux blessés graves dans les rangs des FRCI. « Commandant » Fré, selon les habitants, perturbait leur quiétude et s`était érigé en geôlier. Le jour de son arrestation, il a été découvert dans son camp huit prisonniers, qui ont aussitôt été relâchés. Le second fait s`est produit le vendredi 27 juillet 2012. Toujours à Abobo, un certain commandant Rasta entretenait une troupe dans un édifice public qu`il a d`ailleurs érigé en camp de fortune. Lui aussi rackettait au vu et et au su de tous. Malheureusement pour lui, refusant de libérer le véhicule d`un particulier qui a porté plainte contre lui à la Police criminelle, il a subi la descente musclée de la Police militaire. Deux morts de part et d`autres. « Commandant » Rasta et ses hommes ont tous été embarqués pour le siège de la Police militaire. Ces deux actes forts des militaires contre les « petits » qui les ont pourtant aidés est un signal fort. Tout porte à croire que les FRCI ont décidé de retirer l`ivraie des bons grains. Dans cette optique, elles se sont engagées dans une offensive contre les camps de fortune en vue de les démanteler. Elles lancent un signal fort aux occupants des autres camps, afin que ceux-ci décampent des lieux avant qu`ils ne subissent le même sort que leurs camarades. Dans ce combat contre les faux militaires, les nouveaux treillis, en train d`être acheminés dans les différents camps militaires, seront d`un apport capital. Ils permettront de distinguer le vrai militaire du faux puisqu`ils tranchent avec les treillis auxquels sont habituées les populations.
Y.DOUMBIA
Légende : Koné Zackaria ne veut plus laisser prospérer de faux camps
Y.DOUMBIA
Légende : Koné Zackaria ne veut plus laisser prospérer de faux camps
