ABIDJAN (Côte d`Ivoire), 01 août 2012 (AFP) - Le gouvernement ivoirien a suspendu mercredi une brusque et considérable hausse des frais d`inscription dans les universités, qui avait déclenché un tollé avant la prochaine réouverture des facultés, fermées pour travaux après la crise meurtrière de 2010-2011.
Le Conseil des ministres a décidé de la "suspension de la mesure envisagée d`augmentation des frais d`inscription dans les universités publiques, le temps de poursuivre la réflexion", a indiqué la présidence dans un communiqué.
Cette hausse des frais visait à "permettre un relèvement de la qualité de l`enseignement" en faisant en sorte que "les étudiants puissent contribuer partiellement" au financement des universités, actuellement assumé en totalité par l`Etat, a expliqué après le Conseil le porte-parole du gouvernement, Bruno Koné.
Mais le président Alassane Ouattara, "prenant en compte la situation actuelle de pauvreté de notre pays, a demandé que la mesure soit suspendue", a-t-il ajouté.
Les présidents d`universités avaient annoncé fin juillet que les frais d`inscription, fixés à 6.000 FCFA (9 euros) depuis des années, seraient portés à 100.000 FCFA (150 euros) pour les étudiants en première année, 200.000 FCFA (300 euros) pour le master et 300.000 FCFA (450 euros) pour le doctorat.
Cette décision avait provoqué une vive controverse, beaucoup estimant ces tarifs exorbitants au regard de la situation du pays, où plus de la moitié de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté.
Sans contester le principe d`une hausse, le Front populaire ivoirien (FPI), parti de l`ex-président Laurent Gbagbo, avait dénoncé un taux "scandaleusement excessif", et le Rassemblement des républicains (RDR) de M. Ouattara l`avait jugé "disproportionné", avant de se raviser.
Les universités d`Abidjan doivent rouvrir le 3 septembre après de très lourds travaux de réhabilitation. Ravagées, elles avaient été fermées au sortir de la crise postélectorale de décembre 2010-avril 2011, qui s`est terminée par deux semaines de guerre et a fait quelque 3.000 morts.
Dans un état de grand abandon depuis des années, elles étaient le bastion de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d`Ivoire (Fesci), puissant syndicat et allié du régime Gbagbo durant la décennie 2000.
La Fesci est considérée comme responsable de multiples violences et de racket sur les campus durant cette période - M. Gbagbo lui-même avait parlé d`une "association mafieuse" - et a été marginalisée par le gouvernement Ouattara à la faveur de la fermeture des campus depuis plus d`un an.
Son responsable actuel, Augustin Mian, étudiant de longue date, vient d`être exclu de l`Université avec de nombreux autres "étudiants de carrière", selon l`expression du quotidien d`Etat Fraternité-Matin.
tmo/ai
Le Conseil des ministres a décidé de la "suspension de la mesure envisagée d`augmentation des frais d`inscription dans les universités publiques, le temps de poursuivre la réflexion", a indiqué la présidence dans un communiqué.
Cette hausse des frais visait à "permettre un relèvement de la qualité de l`enseignement" en faisant en sorte que "les étudiants puissent contribuer partiellement" au financement des universités, actuellement assumé en totalité par l`Etat, a expliqué après le Conseil le porte-parole du gouvernement, Bruno Koné.
Mais le président Alassane Ouattara, "prenant en compte la situation actuelle de pauvreté de notre pays, a demandé que la mesure soit suspendue", a-t-il ajouté.
Les présidents d`universités avaient annoncé fin juillet que les frais d`inscription, fixés à 6.000 FCFA (9 euros) depuis des années, seraient portés à 100.000 FCFA (150 euros) pour les étudiants en première année, 200.000 FCFA (300 euros) pour le master et 300.000 FCFA (450 euros) pour le doctorat.
Cette décision avait provoqué une vive controverse, beaucoup estimant ces tarifs exorbitants au regard de la situation du pays, où plus de la moitié de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté.
Sans contester le principe d`une hausse, le Front populaire ivoirien (FPI), parti de l`ex-président Laurent Gbagbo, avait dénoncé un taux "scandaleusement excessif", et le Rassemblement des républicains (RDR) de M. Ouattara l`avait jugé "disproportionné", avant de se raviser.
Les universités d`Abidjan doivent rouvrir le 3 septembre après de très lourds travaux de réhabilitation. Ravagées, elles avaient été fermées au sortir de la crise postélectorale de décembre 2010-avril 2011, qui s`est terminée par deux semaines de guerre et a fait quelque 3.000 morts.
Dans un état de grand abandon depuis des années, elles étaient le bastion de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d`Ivoire (Fesci), puissant syndicat et allié du régime Gbagbo durant la décennie 2000.
La Fesci est considérée comme responsable de multiples violences et de racket sur les campus durant cette période - M. Gbagbo lui-même avait parlé d`une "association mafieuse" - et a été marginalisée par le gouvernement Ouattara à la faveur de la fermeture des campus depuis plus d`un an.
Son responsable actuel, Augustin Mian, étudiant de longue date, vient d`être exclu de l`Université avec de nombreux autres "étudiants de carrière", selon l`expression du quotidien d`Etat Fraternité-Matin.
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