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Art et Culture Publié le vendredi 17 août 2012 | Le Nouveau Réveil

Invité de la "Tribune du Gepci", hier / Maurice Bandaman (ministre de la Culture) : «En un an, 144.899.785 Fcfa ont été repartis aux artistes»

© Le Nouveau Réveil Par Nathan Koné
Le Ministre de la culture reçoit l`équipe de la série "Teenager" après leur sacre au Canada
Abidjan, Mardi 15 Mai 2012, La Côté d`ivoire honorée à travers la culture. La série télévisée "Teenager" à remporter le prix de l`OIF de la meilleure série télévisé à Montréal au Canada au festival vue d Afrique. Jean Hubert Nakam, directeur général de Martika Production et les acteurs de "Teenager" ont présenté leur Prix au Ministre de la culture et de la francophonie Maurice Bandaman qui s`est dit très honoré.
Le ministre de la Culture et de la francophonie était l’invité de la tribune du Gepci (Groupement des éditeurs de presse). Cette tribune lui a permis de revisiter les sillons de ses actions pour valoriser la culture et la francophonie autour de «07 objectifs spécifiques». Il s’agit pour Maurice Bandaman de « renforcer l’unité nationale et de la cohésion sociale à travers la culture et les arts ; sauvegarder, protéger le patrimoine culturel matériel et immatériel ; structurer et développer les industries culturelles ; procéder à un aménagement culturel du territoire et redynamiser la vie artistique et culturelle nationale ; repositionner la Côte d’Ivoire dans le monde francophone et affirmer sa présence dynamique dans le concert des nations ; promouvoir la bonne gouvernance et la professionnalisation du secteur des arts et de la culture et améliorer la qualité de service, la visibilité et les performances du ministère de la culture et de la francophonie ». Avant de dérouler ses stratégies pour la valorisation des arts et de la culture, le ministre Maurice Bandaman a fait l’était des lieux à partir de 1990, «année de rupture».

Etat des lieux : les signaux au rouge
«Le ministère de la Culture et de la francophonie s’inscrivait dans une dynamique pleine de promesses, surtout au début des années 1990 lorsque, sous la direction de Monsieur Alassane Ouattara, Premier ministre d’alors, Mme Henriette Diabaté était aux affaires». C’est sur cette période dite charnière que le ministre Maurice Bandaman a adossé son bilan des actions en faveur de la promotion des arts et de la culture tant pour lui, la dynamique enclenchée par le Gouvernement d’alors s’est estompée pour s’aménuiser au fil des ans.
C’est un tableau plutôt sombre que le ministre Maurice Bandaman a peint dans son discours-bilan. Pour lui, les piliers de l’action culturelle en Côte d’Ivoire s’étaient effrités par des années de longues crises. «Les arts visuels» par exemple étaient laissés en bordure de route et réduit au silence. «Les "grapholies" avaient été supprimées, les galeries étaient mal en point, le musée des civilisations de Côte d’Ivoire avait fait l’objet d’un saccage et d’un pillage systématique. Une part de ses pièces importantes a été emportée. Le bâtiment du Musée lui-même tombait en ruine». Il n’a pas oublié d’évoquer le cas de plus en plus désespérant du cinéma dont «les productions se sont raréfiées du fait du mauvais environnement, obligeant de nombreux cinéastes talentueux au silence». Les arts de la scène, notamment le théâtre, était au point mort, selon le conférencier. Plus que tout, les signaux étaient au point mort, selon lui, au niveau des arts de la parole et de l’écrit. Le secteur du livre était sinistré avec à la clé la fermeture de nombreuses librairies. Le signe patent de cette détérioration de l’univers du livre est l’état de dégradation de la Bibliothèque nationale qui s’écroule faute d’entretien. Le ministre de la Culture a aussi regretté la fermeture de nombreux édifices culturels et du saccage du Palais de la culture et du Centre culturel Jacques Aka de Bouaké. Enfin, la crise au Bureau ivoirien du droit d’auteur (Burida) n’a pas permis une protection littéraire et artistique efficiente. Face à cette décrépitude du monde des arts et de la culture, le ministre de la Culture et de la francophonie a dit avoir adopté des stratégies, mené des actions et activités conçues et mises en œuvre pour lui redonner un souffle nouveau.

Le soleil des arts et de la culture
Le ministre de la Culture et de francophonie, Maurice Bandaman, pour favoriser un nouveau soleil des arts et de la culture a dit avoir élaboré une matrice d’action adoptée par le Gouvernement. C’est dans la mise en œuvre de cette matrice que Maurice Bandaman entend rebâtir les piliers des arts et de la culture en Côte d’Ivoire. Ainsi, la structuration et la réglementation du secteur des arts et de la culture engagées selon le ministre devra déboucher sur «la professionnalisation du secteur». Dans cette optique, des actions telles que «la loi portant développement des industries culturelles, le projet de « loi dite 1% artiste », la loi portant copie privée et les textes de loi portant réforme du Burida, du palais de la culture, etc.» sont en cours de réalisation. Il a dit agir aussi au niveau de la mise en œuvre d’un important programme de construction, à travers le Plan national de développement (Pnd), pour de nouveaux édifices dédiés à l’art, notamment «12 centres culturels intégrés dans diverses régions, 9 centres des arts appliqués». C’est à travers ce plan qu’il a annoncé qu’une réflexion est menée pour la construction du nouveau Musée et de la nouvelle Bibliothèque nationale d’un coût global de 20 milliards Fcfa. Des édifices seront aussi réhabilités. L’Office national du cinéma (Onac-ci) institué a pour objectif de «conduire une politique dynamique en faveur de la relance du cinéma» avec un fonds de garantie pour soutenir les professionnels du secteur. En outre, la réforme du Bureau ivoirien du droit d’auteur (Burida) a été aussi, selon le ministre, au centre de ses actions. Cette réforme a permis, au dire du ministre, de «verser aux auteurs, à mi-parcours de l’exercice 2012, la somme de 99.509.755 Fcfa». Il a même révélé qu’en un an de suivi et de mesure d’assainissement du Burida c’est «une somme totale de 144.899.785 Fcfa qui ont été repartis pour un montant de 350.312.583 Fcfa mobilisés en faveur des artistes». Pour lui, cela est largement au-dessus des 50 millions repartis durant ces dernières années. Pour plus de vigueur à l’action pour la promotion et la valorisation des arts et de la culture, un «Fonds de soutien à la culture et à la création artistique» a été institué. Avec ce fonds, d’importants projets ont été financés. Au titre de l’économie de la culture, des infrastructures ont été identifiées sur l’étendue du territoire. Des réformes ont été réalisées également au niveau de l’Agence ivoirienne de la coopération francophone (Aicf). Un programme de décentralisation de la culture est aussi mis en route. Bien d’autres actions d’envergure sont en cours de réalisation, selon Maurice Bandaman, pour asseoir un rayonnement de la culture et des arts ivoiriens à l’intérieur et à l’extérieur de la Côte d’Ivoire. Des perspectives permettent au ministre de regarder le futur culturel de la Côte d’Ivoire avec l’espoir.
FRANÇOIS KONAN
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