rrêté depuis le mardi 14 août dernier à quelques encablures de l`Université d`Abobo-Adjamé par des éléments des Forces républicaines de Côte d`Ivoire, et placé depuis lors en garde à vue dans les locaux de la police judiciaire, Brou Malan, Pca de l’Union des coopératives agricoles Yafa de Côte d’Ivoire, (UCAY-CI),pourrait se retrouver aujourd’hui à la Maca.
Le samedi 18 août 2012, sur information d’une source à la police judiciaire, nous nous sommes rendus dans les locaux de ce service public pour en savoir d’avantage sur les motifs de l’arrestation de cet homme. Là, nous avons pu rencontrer le malheureux, très affaibli, qui nous a conté sa mésaventure.
Un bel enlèvement !
«Je suis ici sans une convocation après mon interpellation par des éléments des FRCI qui se trouvaient au niveau de Filtisac à Abobo, le mardi dernier. C’est arrivé ici dans les locaux de la police que j’ai appris que c’est sur ordre du responsable de Sivimex et son associé, un Russe. Cela fait plusieurs mois qu`ils me recherchent. Ma traque a commencé le jeudi 2 mars 2012. Ce jour-là, j’avais rendez-vous avec monsieur Jacques A. Pca d’une coopérative de cacao à Agboville. Il était environ 12heures 30 minutes quand je suis arrivé sur le lieu du rendez-vous à la gare de Grand Bassam, à Treichville. Alors que je cherchais à contacter Jacques par téléphone, survient un inconnu qui m’aborde et m’intime l’ordre de monter dans un véhicule stationné juste à notre niveau, sans faire le moindre bruit. J’ai obéi en lui expliquant que j’avais rendez-vous en ce lieu avec quelqu’un d’autre que lui. Je lui ai demandé d’appeler celui que j’attendais pour lui dire qu’il partait avec moi. Sans un mot, il l’a fait de son téléphone. C’est alors que Jacques est arrivé. Et nous sommes tous montés dans la voiture. En cours de route, je leur ai demandé où nous amenaient-ils ? « Au bureau de SIVIMEX », m’ont-ils répondu, alors que nous étions déjà non loin d’Abobo, et que le siège de la société en question est au Plateau. Je découvrirai plus tard qu’il s’agissait des hommes du directeur général de la SIVIMEX, une société d’import-export avec laquelle nous avons passé un contrat de partenariat portant sur la vente de Cacao. Arrivés sur le site de l`université d`Abobo-Adjamé, celui qui m`a accosté m’a dit d’un air menaçant que j’avais fait perdre de l’argent au responsable de SIVIMEX, monsieur Tapé Jackson Parfait, en lui donnant de mauvais conseils sur la commercialisation du Cacao, et que je dois rembourser cet argent remis aux différentes coopératives pour l’achat du produit. Entre temps il avait libéré Jacques qui est rentré chez lui. Je suis resté avec eux. Ils m’ont fait remonter dans la voiture et m’ont conduit à l’autre entrée du site du côté de l’Hôpital militaire d’Abidjan (HMA). Quelques instants plus tard, ils sont revenus en compagnie de Tapé Parfait et son associé Russe, Kadimov Tamirlan. Dès leur arrivée, monsieur Tapé m’a demandé quand est-ce que je paie leur argent remis aux coopératives pour l’achat des produits ? Je leur ai alors demandé de me laisser rencontrer toutes les coopératives afin qu’elles arrêtent des stratégies de remboursement elles-mêmes, mais Tapé et le Russe ont refusé. Finalement, Tapé m’a proposé de mettre notre maison familiale d’Abidjan en garantie, le temps de réunir la totalité de l’argent, ce que j’ai refusé. Alors, ils sont partis en me laissant aux mains de ceux qui m’avaient enlevé. Ces derniers m’ont alors demandé de les suivre. Et ils m’ont enfermé dans un bâtiment construit pour installer des transformateurs d’électricité ou de télécommunication. Mais je réussirai à m’enfuir pour regagner mon village Ayamé, à Aboisso. Et depuis lors, Je ne suivais plus les activités de notre partenariat. C`est la SIVIMEX, elle-même qui procédait à l`enlèvement du produit auprès des coopératives puisque nous ne sommes pas parvenus à nous accorder sur la résolution du différend avec les différentes coopératives. Et c’est dans cette situation que, le mardi 14 août dernier, en provenance du village d’Ayamé, alors que je partais à la rencontre d’un cousin à Abobo, j’ai été arrêté au niveau de Filtisac sur la route d’Abobo, par les FRCI. Ces éléments m’ont appris qu’il y a un avis de recherche émis sur plainte d’un Russe contre ma personne. Voilà comment je me suis retrouvé détenu ici depuis le mardi 14 août 2012. »
Au début, un beau partenariat…
Après la crise post-électorale, les responsables de la société d’import-export SIVIMEX, cherchaient à trouver un partenaire bien au fait des questions de cacao afin de pouvoir travailler avec ce dernier sur leur projet d’achat de cacao. Ils sont alors orientés vers l’Union de coopérative agricole Yafa de Côte d’Ivoire-UCAY-CI, ayant son siège à Abidjan. Le président du conseil d’administration de cette union de coopératives, Brou Malan, étant à Aboisso, les responsables de SIVIMEX y effectuent le déplacement pour le convaincre de signer un contrat de partenariat, dans le cadre de ce projet d’achat de cacao. Le 23 décembre 2011 à Abidjan, une convention de partenariat est signée entre les parties. «La SIVIMEX dans le cadre de ses activités commerciales a approché l’UCAY-CI en vue d’entretenir avec elle, une relation d’affaires. L’UCAY-CI, accepte la demande de SIVIMEX et se dit prête à mener toutes les actions susceptibles de contribuer à l’approvisionnement de la SIVIMEX en cacao (…) La SIVIMEX s’oblige enfin à produire à l’avenir, pour les besoins de son activité, le matériel d’analyse et de récupération du cacao par l’UCAY-CI…». Peut-on lire dans cette convention dont nous avons obtenu copie. La rémunération de l’UCAY-CI est fixée à l’article 4 : «Le prix du kilogramme de cacao fourni sera celui de la SIVIMEX et naturellement accepté par l’UCAY-CI. Le prix de la prestation de l’UCAY-CI est fixé à 10FCFA par kilogramme de cacao fourni dans les conditions et modalités prévues au présent contrat...». Le contrat signé, les prestations peuvent démarrer avec la mise à disposition des fonds aux différentes coopératives pour l’approvisionnement de la société en cacao. «Ce sont les coopératives elles-mêmes qui ont directement perçu les fonds et non L`UCAY-YA, elle n`a servi que d’intermédiaire », précise un des membres de l`Union rencontré dans la cour de la Police Judiciaire. Mais, un mois après, en janvier 2012, les responsables de SIVIMEX, reviennent à la charge en proposant à l’UCAY-Ci, la signature d’un avenant au contrat de partenariat passé le 23 décembre 2011, portant sur le prix de la prestation qui était fixé à 10FCFA le Kilo. Les raisons évoquées : «Certains paramètres qui viennent bouleverser la bonne marche de la SIVIMEX, le client propose au prestataire de revoir, non seulement les conditions financières prévues à l’article 4 du contrat de partenariat intervenu entre eux, mais aussi, d’insérer une clause de garantie. L’UCAY-CI percevra comme redevance la somme de 5FCFA par kilogramme de cacao fourni…».
« Je viens de célébrer mon mariage… »
Il se trouve que la SIVIMEX, avant même de procéder à l’enlèvement des produits collectés devrait verser la commission de l’UCAY-CI. Ce qui n’a jamais été fait.
Le 24 février 2012, après seulement deux mois de coopération, la SIVIMEX, fera signer à Brou Malan, une reconnaissance de dette portant sur la somme de 46. 952.000FCFA remis aux différentes coopératives pour la livraison du cacao. Raisons avancées : «Retard dans la livraison du cacao». Mais selon les producteurs, la SIVIMEX en l`absence de l’intermédiaire en la personne du signataire de la reconnaissance de dette, procédera à l’enlèvement de plusieurs tonnes de cacao d’une valeur totale de près de 14 millions de FCFA. «Comment peut-elle, en dépit de la reconnaissance de dette, procéder à l`enlèvement des produits sans la présence du signataire ? Mieux comment explique-t-elle, le fait que nous n`avons pas encore perçu les commissions prévues dans le contrat ?», s`interrogent des membres de l’Union des coopératives qui ne comprennent rien à la tournure que les événements ont prise. Il n’en faut pas plus pour qu’ils s’indignent : «Nous disons qu`il s`agit ici d`un abus de pouvoir de la part de SIVIMEX et la détention du PCA est totalement abusive puisqu’il a signé une reconnaissance de dette au nom de toutes les coopératives, lesquelles ont directement touché l’argent et peuvent livrer le produit restant pour couvrir ce qu’elles doivent à la SIVIMEX».
Joint au téléphone par « L’Eléphant » pour savoir sa version des faits, le représentant légal de SIVIMEX, Tapé Jackson a fait dire à «L’Eléphant» par ses collaborateurs qu’il venait de convoler en justes noces et que l’instant était trop chargé d’émotions pour qu’il le gâche avec une histoire de justice. Et que de toutes les façons, il avait fait sa déposition à la police. Quant à Brou Malan, ce matin, il sera présenté à un substitut du procureur qui décidera de son sort. Va-t-il se retrouver à la Maca? Le suspense est intenable !
HERVE MAKRE
Le samedi 18 août 2012, sur information d’une source à la police judiciaire, nous nous sommes rendus dans les locaux de ce service public pour en savoir d’avantage sur les motifs de l’arrestation de cet homme. Là, nous avons pu rencontrer le malheureux, très affaibli, qui nous a conté sa mésaventure.
Un bel enlèvement !
«Je suis ici sans une convocation après mon interpellation par des éléments des FRCI qui se trouvaient au niveau de Filtisac à Abobo, le mardi dernier. C’est arrivé ici dans les locaux de la police que j’ai appris que c’est sur ordre du responsable de Sivimex et son associé, un Russe. Cela fait plusieurs mois qu`ils me recherchent. Ma traque a commencé le jeudi 2 mars 2012. Ce jour-là, j’avais rendez-vous avec monsieur Jacques A. Pca d’une coopérative de cacao à Agboville. Il était environ 12heures 30 minutes quand je suis arrivé sur le lieu du rendez-vous à la gare de Grand Bassam, à Treichville. Alors que je cherchais à contacter Jacques par téléphone, survient un inconnu qui m’aborde et m’intime l’ordre de monter dans un véhicule stationné juste à notre niveau, sans faire le moindre bruit. J’ai obéi en lui expliquant que j’avais rendez-vous en ce lieu avec quelqu’un d’autre que lui. Je lui ai demandé d’appeler celui que j’attendais pour lui dire qu’il partait avec moi. Sans un mot, il l’a fait de son téléphone. C’est alors que Jacques est arrivé. Et nous sommes tous montés dans la voiture. En cours de route, je leur ai demandé où nous amenaient-ils ? « Au bureau de SIVIMEX », m’ont-ils répondu, alors que nous étions déjà non loin d’Abobo, et que le siège de la société en question est au Plateau. Je découvrirai plus tard qu’il s’agissait des hommes du directeur général de la SIVIMEX, une société d’import-export avec laquelle nous avons passé un contrat de partenariat portant sur la vente de Cacao. Arrivés sur le site de l`université d`Abobo-Adjamé, celui qui m`a accosté m’a dit d’un air menaçant que j’avais fait perdre de l’argent au responsable de SIVIMEX, monsieur Tapé Jackson Parfait, en lui donnant de mauvais conseils sur la commercialisation du Cacao, et que je dois rembourser cet argent remis aux différentes coopératives pour l’achat du produit. Entre temps il avait libéré Jacques qui est rentré chez lui. Je suis resté avec eux. Ils m’ont fait remonter dans la voiture et m’ont conduit à l’autre entrée du site du côté de l’Hôpital militaire d’Abidjan (HMA). Quelques instants plus tard, ils sont revenus en compagnie de Tapé Parfait et son associé Russe, Kadimov Tamirlan. Dès leur arrivée, monsieur Tapé m’a demandé quand est-ce que je paie leur argent remis aux coopératives pour l’achat des produits ? Je leur ai alors demandé de me laisser rencontrer toutes les coopératives afin qu’elles arrêtent des stratégies de remboursement elles-mêmes, mais Tapé et le Russe ont refusé. Finalement, Tapé m’a proposé de mettre notre maison familiale d’Abidjan en garantie, le temps de réunir la totalité de l’argent, ce que j’ai refusé. Alors, ils sont partis en me laissant aux mains de ceux qui m’avaient enlevé. Ces derniers m’ont alors demandé de les suivre. Et ils m’ont enfermé dans un bâtiment construit pour installer des transformateurs d’électricité ou de télécommunication. Mais je réussirai à m’enfuir pour regagner mon village Ayamé, à Aboisso. Et depuis lors, Je ne suivais plus les activités de notre partenariat. C`est la SIVIMEX, elle-même qui procédait à l`enlèvement du produit auprès des coopératives puisque nous ne sommes pas parvenus à nous accorder sur la résolution du différend avec les différentes coopératives. Et c’est dans cette situation que, le mardi 14 août dernier, en provenance du village d’Ayamé, alors que je partais à la rencontre d’un cousin à Abobo, j’ai été arrêté au niveau de Filtisac sur la route d’Abobo, par les FRCI. Ces éléments m’ont appris qu’il y a un avis de recherche émis sur plainte d’un Russe contre ma personne. Voilà comment je me suis retrouvé détenu ici depuis le mardi 14 août 2012. »
Au début, un beau partenariat…
Après la crise post-électorale, les responsables de la société d’import-export SIVIMEX, cherchaient à trouver un partenaire bien au fait des questions de cacao afin de pouvoir travailler avec ce dernier sur leur projet d’achat de cacao. Ils sont alors orientés vers l’Union de coopérative agricole Yafa de Côte d’Ivoire-UCAY-CI, ayant son siège à Abidjan. Le président du conseil d’administration de cette union de coopératives, Brou Malan, étant à Aboisso, les responsables de SIVIMEX y effectuent le déplacement pour le convaincre de signer un contrat de partenariat, dans le cadre de ce projet d’achat de cacao. Le 23 décembre 2011 à Abidjan, une convention de partenariat est signée entre les parties. «La SIVIMEX dans le cadre de ses activités commerciales a approché l’UCAY-CI en vue d’entretenir avec elle, une relation d’affaires. L’UCAY-CI, accepte la demande de SIVIMEX et se dit prête à mener toutes les actions susceptibles de contribuer à l’approvisionnement de la SIVIMEX en cacao (…) La SIVIMEX s’oblige enfin à produire à l’avenir, pour les besoins de son activité, le matériel d’analyse et de récupération du cacao par l’UCAY-CI…». Peut-on lire dans cette convention dont nous avons obtenu copie. La rémunération de l’UCAY-CI est fixée à l’article 4 : «Le prix du kilogramme de cacao fourni sera celui de la SIVIMEX et naturellement accepté par l’UCAY-CI. Le prix de la prestation de l’UCAY-CI est fixé à 10FCFA par kilogramme de cacao fourni dans les conditions et modalités prévues au présent contrat...». Le contrat signé, les prestations peuvent démarrer avec la mise à disposition des fonds aux différentes coopératives pour l’approvisionnement de la société en cacao. «Ce sont les coopératives elles-mêmes qui ont directement perçu les fonds et non L`UCAY-YA, elle n`a servi que d’intermédiaire », précise un des membres de l`Union rencontré dans la cour de la Police Judiciaire. Mais, un mois après, en janvier 2012, les responsables de SIVIMEX, reviennent à la charge en proposant à l’UCAY-Ci, la signature d’un avenant au contrat de partenariat passé le 23 décembre 2011, portant sur le prix de la prestation qui était fixé à 10FCFA le Kilo. Les raisons évoquées : «Certains paramètres qui viennent bouleverser la bonne marche de la SIVIMEX, le client propose au prestataire de revoir, non seulement les conditions financières prévues à l’article 4 du contrat de partenariat intervenu entre eux, mais aussi, d’insérer une clause de garantie. L’UCAY-CI percevra comme redevance la somme de 5FCFA par kilogramme de cacao fourni…».
« Je viens de célébrer mon mariage… »
Il se trouve que la SIVIMEX, avant même de procéder à l’enlèvement des produits collectés devrait verser la commission de l’UCAY-CI. Ce qui n’a jamais été fait.
Le 24 février 2012, après seulement deux mois de coopération, la SIVIMEX, fera signer à Brou Malan, une reconnaissance de dette portant sur la somme de 46. 952.000FCFA remis aux différentes coopératives pour la livraison du cacao. Raisons avancées : «Retard dans la livraison du cacao». Mais selon les producteurs, la SIVIMEX en l`absence de l’intermédiaire en la personne du signataire de la reconnaissance de dette, procédera à l’enlèvement de plusieurs tonnes de cacao d’une valeur totale de près de 14 millions de FCFA. «Comment peut-elle, en dépit de la reconnaissance de dette, procéder à l`enlèvement des produits sans la présence du signataire ? Mieux comment explique-t-elle, le fait que nous n`avons pas encore perçu les commissions prévues dans le contrat ?», s`interrogent des membres de l’Union des coopératives qui ne comprennent rien à la tournure que les événements ont prise. Il n’en faut pas plus pour qu’ils s’indignent : «Nous disons qu`il s`agit ici d`un abus de pouvoir de la part de SIVIMEX et la détention du PCA est totalement abusive puisqu’il a signé une reconnaissance de dette au nom de toutes les coopératives, lesquelles ont directement touché l’argent et peuvent livrer le produit restant pour couvrir ce qu’elles doivent à la SIVIMEX».
Joint au téléphone par « L’Eléphant » pour savoir sa version des faits, le représentant légal de SIVIMEX, Tapé Jackson a fait dire à «L’Eléphant» par ses collaborateurs qu’il venait de convoler en justes noces et que l’instant était trop chargé d’émotions pour qu’il le gâche avec une histoire de justice. Et que de toutes les façons, il avait fait sa déposition à la police. Quant à Brou Malan, ce matin, il sera présenté à un substitut du procureur qui décidera de son sort. Va-t-il se retrouver à la Maca? Le suspense est intenable !
HERVE MAKRE