En mars 2009, quand le régime de Laurent Gbagbo a arrêté notre confrère, le journaliste Gnamantêh Nanankoua, du groupe de presse « Le Réveil », nous nous sommes dressés contre le bâillonnement de la presse. Hier, quand les « jeunes patriotes », du pouvoir en place, déchiraient les journaux, jugés proches de l’opposition d’alors, nous avons revendiqué notre droit à une presse libre pour servir la démocratie en Côte d’Ivoire. Hier, sous Gbagbo, quand des éléments de la Fédération estudiantine et scolaire (Fesci) et des individus encagoulés et manipulés faisaient des descentes musclées dans les journaux jugés proches de l’opposition pour casser, brûler les rédactions, et violenter le personnel de ces journaux, nous avons crié, haut et fort, notre indignation et notre aversion contre les ennemis de la liberté de la presse. Nous sommes, aujourd’hui, dans les mêmes dispositions d’esprit. Nous condamnons avec la dernière énergie cette attaque contre les locaux du groupe de presse « Cyclone » par d’individus non encore identifiés. Il faut laisser le journaliste faire son travail dans la tranquillité et dans la sérénité. L’Etat de Côte d’Ivoire, en association avec les organisations de presse, s’est doté de moyens de contrôle, de coercition et de répression, dont le Conseil national de la presse (Cnp) contre les journaux qui ne respectent pas la déontologie du métier de journaliste. Inutile, donc, de brigander le pauvre journaliste qui, parfois, ne sert que de relais. On ne sert pas la liberté en tuant la liberté. Et, ce n’est point rendre service au pouvoir en place que de vouloir museler l’un des maillons essentiels de la démocratie. Même si en 2004 et 2011 notre confrère César Etou, aujourd’hui porte-parole des journaux bleus, se réjouissait des attaques contre nos rédactions. On se rappelle qu’il a traité « Le Nouveau Réveil » de torchon qui ne récoltait que ce qu’il méritait. Il livrait ainsi les journalistes de cet organe à la vindicte populaire. A « Le Nouveau Réveil », nous ne sommes pas dans ces dispositions de rejet, de méchanceté et de haine. Quand un journal et/ou un journaliste est en danger, nous nous sentons, nous aussi, en danger, et dès lors interpellé. Encore une fois, nous condamnons, comme nous l’avons fait hier, cette attaque contre Cyclone d’où qu’elle provienne, et exprimons notre solidarité aux confrères des journaux édités par le groupe Cyclone.
Denis Kah Zion
Pdg du groupe « Le Réveil »
Pca de La Poste de Côte d’Ivoire
Abidjan Côte d’Ivoire
Denis Kah Zion
Pdg du groupe « Le Réveil »
Pca de La Poste de Côte d’Ivoire
Abidjan Côte d’Ivoire