La surenchère ! C’est l’art dans laquelle excelle le Front populaire ivoirien. Le parti de Laurent Gbagbo a toujours ainsi fonctionné. Pour l’ex-parti au pouvoir, toutes les occasions sont bonnes pour en tirer profit. Même les plus anodines et banales. La dernière en date. Un fait divers dans lequel le FPI est à la fois acteur, commanditaire … et victime. La prétendue attaque de son siège par des hommes armés proches du RDR. Un épiphénomène monté de toutes pièces dans les officines obscures de ce parti champion dans les mises en scène de film de série C. Des hommes armés de gourdins, de machettes et de fusils de…chasse, nous dit-on, sont venus mettre à sac le seul siège viable qui reste au parti qui a dirigé pendant dix ans la Côte d’Ivoire. Ces derniers dans leur expédition rocambolesque auraient égratigné au passage trois pelés et quatre tondus présents au moment de la « visite de courtoisie ». Dans la même foulée, le même jour, Alphonse Douaty se fait épingler après un aller-retour plus que douteux sur Agboville. Et coïncidence pour coïncidence, les responsables du journal « Le Temps », quelques heures après, condamne l’attaque du siège du quotidien pro-Gbagbo. Depuis, la République ne dort plus. On n’entend que les cris d’orfraie fusés de la nébuleuse bleue et ses ramifications. « On veut tuer le FPI », pleurniche-t-on du côté du Comité central du parti à la Rose. Depuis quand veut-on assassiner le FPI ? Comment peut-on tirer sur un cadavre ? Pourquoi vouloir la mort d’un parti qui est l’ombre de lui-même depuis la capture de Laurent Gbagbo, le 11 avril 2011 ? La vérité est que l’ancien parti au pouvoir en ce moment en perte de vitesse, cherche un nouveau souffle. La vraie-fausse attaque de son siège et l’interpellation de son secrétaire général adjoint sont devenus le nouveau fonds de commerce. Comme un naufragé qui cherche à s’agripper à une hypothétique bouée de sauvetage, le FPI se démène comme un beau diable pour attirer l’attention sur lui. Il crie à tue-tête pour une éraflure que lui-même s’est causée. Et comme en pareille circonstance, l’émotion précède bien souvent la raison et le discernement, le parti de Laurent Gbagbo semble avoir réussi son affaire. Car aujourd’hui, une sorte de chaine de solidarité est en train de se mettre en place pour apporter soutien et aide à un parti moribond qui n’attendait pas mieux que ce qui se passe en ce moment. Certaines organisations de défense des droits de l’Homme et quelques tabloïds se sont mis en branle pour condamner ce qu’elles appellent des atteintes aux libertés individuelles et publiques. Le FPI cherchait par tous les moyens, après la chaotique gestion de l’après élection présidentielle, à obtenir un regard plus clément de la part de l’opinion internationale. Il est persuadé d’avoir trouvé le bouton sur lequel il fallait appuyer pour se faire passer pour une victime en vue de bénéficier de la mansuétude d’une partie des acteurs de société civile internationale, pas toujours au fait des réalités du terrain. Actuellement, c’est sur ces faiblesses que Miaka Oureto et ses camarades entendent surfer pour retourner la situation en leur faveur. Avec ces nouveaux épiphénomènes, le nouveau fonds de commerce est tout trouvé. Portera-t-il vraiment ses fruits ou s’effritera-t-il de lui-même après que la vérité, dans toute sa clarté, sur les noirs desseins de ce parti foncièrement ténébreux.
Jean-Claude Coulibaly
Jean-Claude Coulibaly