Notre Voie, Le Temps, LG Infos, le Nouveau Courrier, Le Quotidien d’Abidjan et Aujourd’hui ne seront pas dans les kiosques à journaux demain vendredi et le samedi. C’est la principale information livrée par les responsables desdites publications hier lors d’une conférence de presse au siège du Groupe Notre Voie à la Riviera Palmeraie en réaction à l’attaque du siège du quotidien Le Temps, le samedi dernier. Ci-dessous, la déclaration lue par César Etou, président du Collectif.
Mesdames et Messieurs,
Chers amis de la presse,
Chers consoeurs et confrères,
Les vendredi 24 et samedi 25 août 2012, les journaux pro-Gbagbo, membres de l’organisation dénommée les JV11, créée le 5 juillet 2011, ne paraitront pas. Réunis en assemblée extraordinaire le lundi 20 août 2012, les responsables de ces rédactions ont décidé, à l’unanimité de ces deux journées dites « Journaux Presse Morte », en guise de protestation contre les lourdes sanctions ciblées, les menaces et maintenant les agressions dont ils sont victimes depuis le 11 avril 2011. Il s’agit enfin pour eux d’alerter l’opinion nationale et internationale sur le danger de mort qui plane sur la vie de leurs journalistes et travailleurs.
Vendredi et samedi prochain donc, les journaux Notre Voie, Le Temps, LG Infos, Aujourd’hui, Le Nouveau Courrier et Le Quotidien d’Abidjan seront tous absents dans les kiosques à journaux.
Bien entendu, si d’autres journaux pro-Gbagbo existent, même s’ils ne sont pas cités parce qu’ils n’ont pas encore adhéré aux JV11, dès lors qu’ils partagent nos angoisses, nous leur demandons de se joindre à nous pour marquer ensemble ces deux «Journées Presse Morte».
Enfin aux autres rédactions qui ne sont pas affichés ou traités de Pro-Gbagbo, s’ils veulent marquer leur solidarité face à nos angoisses, nous les invitons à se joindre à nous.
Chers consoeurs et confrères,
Vous le savez tous, dans la nuit du samedi 17 au dimanche 18 août 2012, aux environs de minuit, six individus armés de machettes, de barres de fer et de gourdins ont investi le siège du Groupe Cyclone, éditeur des quotidiens Le Temps, LG Infos et du magazine Prestige Mag. Après avoir bastonné le gardien en précisant qu’ils cherchaient à «tuer les pro-Gbagbo», ils ont forcé les portes et les grilles du bâtiment, mis le feu au rez-de-chaussée et saccagé les mobiliers de bureau au 1er étage. Enfin, les agresseurs ont emporté des ordinateurs péniblement acquis pour la reprise du travail des journalistes du Groupe Cyclone dans ce siège qui est resté inopérant depuis son pillage, le 11 avril 2011, suite à la crise postélectorale.
C’est cette agression de trop qui est à la base de notre décision de deux Journées Presse Morte. Car, depuis le 11 avril 2011, les JV11 vivent une situation sécuritaire insupportable. Au nombre des faits les plus saillants, retenons :
- L’occupation pendant six mois du siège du quotidien Notre Voie transformé camp militaire par les Forces pro-Ouattara, suivie du pillage et du saccage systématique de tout le matériel de travail et de production, y compris la rotative du journal et la machine offset du groupe ;
- Les coups de feu des FRCI essuyés, le 27 avril 2011, par les travailleurs de Notre Voie au siège dudit journal, en présence d’une délégation du GEPCI conduite par son président à l’époque des faits, notre confrère Denis Kah Zion ;
- Le pillage, le saccage et la mise sous surveillance militaire pro-Ouattara des sièges des journaux Le Temps, Le Nouveau Courrier et Le Quotidien d’Abidjan ;
- La détention pendant 13 jours de trois journalistes du quotidien Notre Voie, jugés et libérés pour délits non constitués en novembre-décembre 2011, doublée de la convocation récurrente des responsables dudit quotidien par 4 fois à l’état-major des FRCI, au camp Galliéni et par 1 fois au Service de Renseignements ;
- Les arrestations successives, d’abord au mois de mai 2011, de Mme Yrène Bolou, responsable administrative du quotidien Le Temps qui s’était rendue au siège du journal pour constater l’ampleur des pillages, puis au mois de juin 2012, de M. Ousmane Sy Savané, DG de Cyclone qui, revenu d’exil, s’organisait pour réhabiliter le siège saccagé. Ce dernier est toujours en prison ;
- Les menaces de mort par SMS, coups de fils anonymes et par courriers électroniques ;
- Les menaces et intimidations doublées de lourdes sanctions ciblées du Conseil national de la Presse (CNP) uniquement contre les journaux pro-Gbagbo. Ainsi, en quinze mois sous le régime Ouattara :
• Le quotidien Le Temps a été suspendu 6 fois, soit une suspension tous les 2 mois. Deux de ses journalistes ont écopé l’un de deux mois de suspension et l’autre de 1 mois de suspension ;
• Le quotidien Aujourd’hui a été suspendu 4 fois dont 2 suspensions de 26 parutions et 2 de 12 parutions ;
• Le quotidien Notre Voie a été suspendu 1 fois, mais ses responsables font l’objet de fréquentes convocations au CNP pour des menaces souvent suivies de propos injurieux, comme ce fut le cas le jeudi 16 août dernier au siège du Conseil ; etc.
Chers Consoeurs et Confrères,
Ces évènements que nous venons de rappeler sont en violente contradiction avec les promesses électoralistes du candidat Alassane Ouattara. Souvenez-vous, à l’étape de Vavoua, lors de la campagne présidentielle, suite à l’arrestation des journalistes du Nouveau Courrier, le candidat Alassane Ouattara, bandeau noir autour du bras en signe de solidarité avec les journalistes incarcérés, avait promis une totale liberté d’opinion à tous les journalistes ivoiriens. En quinze mois de pouvoir, c’est plutôt la mort qui rode autour des rédactions JV11.
Face à toutes ces atteintes qui se traduisent désormais par des attaques contre nos journaux, et peut-être bientôt par des atteintes à l’intégrité physique de nos journalistes et travailleurs, nous décrétons ces deux Journaux Presse Morte pour :
-1°)- Elever une vive protestation contre ces pratiques qui nous font reculer au-delà des années de parti unique en Côte d’Ivoire ;
- 2°)- Prendre l’opinion nationale et internationale à témoin et sonner l’alerte sur les graves violations de la liberté de la presse en Côte d’Ivoire depuis le 11 avril 2011 ;
- 3°)- Demander au chef de l’Etat, Alassane Ouattara, de tenir sa promesse faite à Vavoua d’une presse totalement libre en Côte d’Ivoire ;
- Exiger du gouvernement la prise de mesures fermes pour assurer la protection de toutes nos entreprises, de tous nos journalistes et taravailleurs.
Fait à Abidjan, le 22 août 2012
Pour les JV11
Le Président
César Etou
Mesdames et Messieurs,
Chers amis de la presse,
Chers consoeurs et confrères,
Les vendredi 24 et samedi 25 août 2012, les journaux pro-Gbagbo, membres de l’organisation dénommée les JV11, créée le 5 juillet 2011, ne paraitront pas. Réunis en assemblée extraordinaire le lundi 20 août 2012, les responsables de ces rédactions ont décidé, à l’unanimité de ces deux journées dites « Journaux Presse Morte », en guise de protestation contre les lourdes sanctions ciblées, les menaces et maintenant les agressions dont ils sont victimes depuis le 11 avril 2011. Il s’agit enfin pour eux d’alerter l’opinion nationale et internationale sur le danger de mort qui plane sur la vie de leurs journalistes et travailleurs.
Vendredi et samedi prochain donc, les journaux Notre Voie, Le Temps, LG Infos, Aujourd’hui, Le Nouveau Courrier et Le Quotidien d’Abidjan seront tous absents dans les kiosques à journaux.
Bien entendu, si d’autres journaux pro-Gbagbo existent, même s’ils ne sont pas cités parce qu’ils n’ont pas encore adhéré aux JV11, dès lors qu’ils partagent nos angoisses, nous leur demandons de se joindre à nous pour marquer ensemble ces deux «Journées Presse Morte».
Enfin aux autres rédactions qui ne sont pas affichés ou traités de Pro-Gbagbo, s’ils veulent marquer leur solidarité face à nos angoisses, nous les invitons à se joindre à nous.
Chers consoeurs et confrères,
Vous le savez tous, dans la nuit du samedi 17 au dimanche 18 août 2012, aux environs de minuit, six individus armés de machettes, de barres de fer et de gourdins ont investi le siège du Groupe Cyclone, éditeur des quotidiens Le Temps, LG Infos et du magazine Prestige Mag. Après avoir bastonné le gardien en précisant qu’ils cherchaient à «tuer les pro-Gbagbo», ils ont forcé les portes et les grilles du bâtiment, mis le feu au rez-de-chaussée et saccagé les mobiliers de bureau au 1er étage. Enfin, les agresseurs ont emporté des ordinateurs péniblement acquis pour la reprise du travail des journalistes du Groupe Cyclone dans ce siège qui est resté inopérant depuis son pillage, le 11 avril 2011, suite à la crise postélectorale.
C’est cette agression de trop qui est à la base de notre décision de deux Journées Presse Morte. Car, depuis le 11 avril 2011, les JV11 vivent une situation sécuritaire insupportable. Au nombre des faits les plus saillants, retenons :
- L’occupation pendant six mois du siège du quotidien Notre Voie transformé camp militaire par les Forces pro-Ouattara, suivie du pillage et du saccage systématique de tout le matériel de travail et de production, y compris la rotative du journal et la machine offset du groupe ;
- Les coups de feu des FRCI essuyés, le 27 avril 2011, par les travailleurs de Notre Voie au siège dudit journal, en présence d’une délégation du GEPCI conduite par son président à l’époque des faits, notre confrère Denis Kah Zion ;
- Le pillage, le saccage et la mise sous surveillance militaire pro-Ouattara des sièges des journaux Le Temps, Le Nouveau Courrier et Le Quotidien d’Abidjan ;
- La détention pendant 13 jours de trois journalistes du quotidien Notre Voie, jugés et libérés pour délits non constitués en novembre-décembre 2011, doublée de la convocation récurrente des responsables dudit quotidien par 4 fois à l’état-major des FRCI, au camp Galliéni et par 1 fois au Service de Renseignements ;
- Les arrestations successives, d’abord au mois de mai 2011, de Mme Yrène Bolou, responsable administrative du quotidien Le Temps qui s’était rendue au siège du journal pour constater l’ampleur des pillages, puis au mois de juin 2012, de M. Ousmane Sy Savané, DG de Cyclone qui, revenu d’exil, s’organisait pour réhabiliter le siège saccagé. Ce dernier est toujours en prison ;
- Les menaces de mort par SMS, coups de fils anonymes et par courriers électroniques ;
- Les menaces et intimidations doublées de lourdes sanctions ciblées du Conseil national de la Presse (CNP) uniquement contre les journaux pro-Gbagbo. Ainsi, en quinze mois sous le régime Ouattara :
• Le quotidien Le Temps a été suspendu 6 fois, soit une suspension tous les 2 mois. Deux de ses journalistes ont écopé l’un de deux mois de suspension et l’autre de 1 mois de suspension ;
• Le quotidien Aujourd’hui a été suspendu 4 fois dont 2 suspensions de 26 parutions et 2 de 12 parutions ;
• Le quotidien Notre Voie a été suspendu 1 fois, mais ses responsables font l’objet de fréquentes convocations au CNP pour des menaces souvent suivies de propos injurieux, comme ce fut le cas le jeudi 16 août dernier au siège du Conseil ; etc.
Chers Consoeurs et Confrères,
Ces évènements que nous venons de rappeler sont en violente contradiction avec les promesses électoralistes du candidat Alassane Ouattara. Souvenez-vous, à l’étape de Vavoua, lors de la campagne présidentielle, suite à l’arrestation des journalistes du Nouveau Courrier, le candidat Alassane Ouattara, bandeau noir autour du bras en signe de solidarité avec les journalistes incarcérés, avait promis une totale liberté d’opinion à tous les journalistes ivoiriens. En quinze mois de pouvoir, c’est plutôt la mort qui rode autour des rédactions JV11.
Face à toutes ces atteintes qui se traduisent désormais par des attaques contre nos journaux, et peut-être bientôt par des atteintes à l’intégrité physique de nos journalistes et travailleurs, nous décrétons ces deux Journaux Presse Morte pour :
-1°)- Elever une vive protestation contre ces pratiques qui nous font reculer au-delà des années de parti unique en Côte d’Ivoire ;
- 2°)- Prendre l’opinion nationale et internationale à témoin et sonner l’alerte sur les graves violations de la liberté de la presse en Côte d’Ivoire depuis le 11 avril 2011 ;
- 3°)- Demander au chef de l’Etat, Alassane Ouattara, de tenir sa promesse faite à Vavoua d’une presse totalement libre en Côte d’Ivoire ;
- Exiger du gouvernement la prise de mesures fermes pour assurer la protection de toutes nos entreprises, de tous nos journalistes et taravailleurs.
Fait à Abidjan, le 22 août 2012
Pour les JV11
Le Président
César Etou