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Société Publié le jeudi 23 août 2012 | Nord-Sud

A 10 jours de la rentrée/ Universités : des inquiétudes demeurent

© Nord-Sud Par DR
Travaux de réfection des universités publiques : le ministre Cissé Ibrahima a reçu l`Ambassadeur de France, SEM Georges Serre sur les chantiers
Jeudi 9 août 2012. Abidjan. Le ministre de l`Enseignement supérieur et de la recherche, M. Cissé Ibrahima Bacongo fait visiter les chantiers des universités publiques à l`Ambassadeur de France, SEM Georges Serre
La rentrée universitaire est fixée au 3 septembre. A dix jours de cette date, des préoccupations persistent. Toutes les conditions sont-elles réunies pour une réouverture réussie ? Nord-Sud a cherché des réponses.


Les universités publiques sont-elles prêtes pour le début des cours ? Des inquiétudes demeurent toujours. Face à cette situation, le président de l’université Alassane Ouattara de Bouaké, Pr Lazare Poamé, se veut clair : «La question de la date exacte du début des cours n’est pas encore à l’ordre du jour.» Selon lui, pour qu’il y ait un début des cours, il faut des conseils d’Unités de formation et de recherche (Ufr) et un conseil d’université. Et aucun conseil n’a encore été tenu à Bouaké. «La réforme Lmd exige qu’on fasse un découpage de l’année. Et, ce découpage doit être suivi à la lettre. Nous sommes toujours à la révision des curricula des matières à enseigner. En outre, la réhabilitation de l’université n’est pas encore terminée et nous avons encore des amphithéâtres décoiffés. Nous aurons plus de visibilité dans une dizaine de jours», explique-t-il. Nous l’avons joint, jeudi, par téléphone. Le vice-président de l’université d’Abobo-Adjamé note que les cours ne débuteront pas le 3 septembre. «Dans mon institution, nous pourrons dire que le 4 il peut y avoir cours si les festivités prennent fin. Le 3 septembre, ce sera l’ouverture des inscriptions universitaires», souligne-t-il.
La réforme Licence master doctorat (Lmd) est la pierre angulaire de cette rentrée universitaire. Cette innovation vise, entre autres, à renforcer la professionnalisation pour répondre aux exigences du monde du travail d’une part, et permettre une bonne articulation entre la recherche et la formation d’autre part. Mais là aussi, il y a des soucis. A Abobo-Adjamé, tout comme dans les autres universités, toutes les mesures d’accompagnement au plan didactique ne sont pas prêtes. Toutefois, vu les efforts déployés par le gouvernement, les responsables affirment faire tout pour que la mise en place de cette réforme soit effective. «L’idéal, est que nous ayons tout, mais si nous ne l’avons pas en rentrant, tout suivra progressivement», confie le vice-président de l’université d’Abobo-Adjamé. Il ajoute aussi que le ratio enseignant-étudiant était très loin des normes Unesco (un enseignant pour 25 étudiants), bien avant l’arrivée des trois vagues de bacheliers. Il annonce cependant que la mise en œuvre du système Lmd pourra pallier le déséquilibre. «Les ressources humaines sont insuffisantes, mais elles peuvent permettre de piloter le système le temps que l’Etat procède à de nouvelles embauches», signifie-t-il. A l’université de Cocody, Ly Ramata Bakayoko, la présidente intérimaire de l’institution indique que 400 tuteurs (doctorants-encadreurs) sont en formation. Ces derniers aideront les nouveaux à intégrer plus facilement le milieu estudiantin. Le tutorat, c’est l’un des principes fondamentaux de cette réforme. C’est un dispositif d’accompagnement méthodologique, pédagogique et psychologique s’adressant aux nouveaux étudiants qui s’inscrivent en première année de licence (L1) dans une institution universitaire. Il s’exerce sous forme de conseils apportés à l’étudiant pour l’aider à s’orienter et pour organiser son travail, selon la méthode qui lui convient le mieux.
La rentrée se fera aussi avec les anciens étudiants au nombre de 89.000 et 25.000 nouveaux bacheliers qui frappent à la porte de l’enseignement supérieur. Dans un entretien qu’il nous a accordé mardi, le Directeur de l’enseignement supérieur, Fulgence Nindjin Aka signalait qu’environ15.000 nouveaux bacheliers devront être absorbés par des structures étatiques de formation-emploi comme les Cafop, l’Infs, l’Infas. Mais rien n’est encore sûr.


Adélaïde Konin
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