On pourrait croire que les chauffeurs de taxis-compteurs ont volontairement poursuivi leur grève de 72 heures entamée depuis le mardi à l’appel de leur association, l’Actc, et cela, au mépris de l’accord signé mardi et mercredi avec leurs ministères de tutelle. Car, la reprise effective du travail, telle qu’annoncée, n’a pas eu lieu, hier, jeudi. Coulibaly Brahima, le deuxième vice-président de l’Association des conducteurs des taxis-compteurs (Actc) et également porte-parole, que nous avons joint au téléphone, s’en est expliqué. «Au sortir des négociations du mercredi avec le ministère des Transports, nous devions reprendre effectivement le travail jeudi matin. Le District d’Abidjan a même tenu parole en mettant sur pied un dispositif de contrôle pour nous permettre de rouler. Mais nous n’avons pas la tâche facile», a-t-il déclaré. Avant de faire des révélations : «Comprenez que nous enlevons du pain de la bouche de nos concurrents chauffeurs de wôrô-wôrô. Des organisations syndicales issues de leurs rangs nous ont empêchés de travailler ce jeudi matin, alors que nous étions tous disposés à le faire, puisque le message de la reprise est largement passé entre nous. Ces syndicats agressent physiquement nos camarades et créent des incidents d’affrontement sur les routes. Certains de nos camarades ont même été blessés, certains véhicules de nos camarades ont été cassés». Selon le porte-parole Coulibaly Brahima, ce sont donc les chauffeurs des wôrô-wôrô qui commanditent en ce moment les agressions physiques contre ses camarades et contre leurs taxis en créant sur les routes des incidents de terreur. «Le préfet de police que nous avons alerté fait des pieds et des mains actuellement pour rétablir le calme et l’ordre afin de nous permettre de travailler dans les plus brefs délais, sans être inquiétés par nos concurrents», a-t-il indiqué.
SYLVAIN TAKOUE
SYLVAIN TAKOUE