Le système bancaire ivoirien qui compte 20 banques et établissements financiers, est le plus important de la zone Uemoa (Union économique et monétaire ouest africaine). Il comprend à la fois, une composante importante de banques filiales d’institutions étrangères, mais aussi des banques locales et d’autres spécialisées dans des secteurs d’activités bien précis. Comme le disent les économistes, l’épargne motive l’investissement. Cette assertion semble avoir des limites quand on sait que l’obtention d’un crédit bancaire pour la réalisation d’un projet d’investissement, est un véritable casse-tête. En effet, au sujet de la situation des crédits au profit du secteur privé, notons qu’ils sont passés de 1216 milliards Fcfa en 2002 à 1190 milliards Fcfa en 2005. Il est bon de préciser cependant que cette baisse constatée au niveau du financement de l’économie n’est pas forcément liée aux nombreuses crises auxquelles était confrontée la Côte d’Ivoire. L’on pourrait dire que cette attitude des banquiers est adoptée à dessein. Car ces structures financières ont toujours manifesté, une préférence pour le financement à court terme afin de réduire surtout les risques. En espèce, les établissements qui ont le taux d’intérêt le plus élevé en Cote d’Ivoire sont, la Bicici et Access Bank. Leur taux se situe à 11%. A la Bicici, les taux d’intérêt s’appliquent différemment. Pour la catégorie A, il est de 3.75% et de 4% pour la catégorie B. Quant aux catégories C et D, les taux d’intérêt sont respectivement de 4.25% et 4.5%. A ces différents taux, il faut ajouter une commission ‘’d’engagement ‘’ de 0.5%. Les taux les plus bas appliqués sur le territoire national sont de 10% et 10.25%. Ils sont respectivement pratiqués par la Banque national d’investissement (Bni) et la Bank of africa (Boa). La politique de crédit adoptée par la Bni consiste à attribuer un prêt en fonction des mouvements des comptes. L’obtention du crédit s’accompagne de frais d’engagement. Il s’agit notamment de la caution d’appel d’offre (1% par trimestre), la caution définitive (2% par trimestre) et une avance sur Dépôt à terme (Dat), auquel on applique un taux égal au taux du Dat plus un point. Sans oublier l’assurance, les commissions d’engagement et les frais de dossier. Tout ceci contribue visiblement au recul de l’investissement, quand on sait qu’il est très difficile de réaliser des investissements sur fonds propres. Le président Alassane Ouattara a promis 200 000 emplois par an. Et nul n’ignore que cela ne peut être possible que par une contribution remarquable du secteur privé. Alors, il est question que les autorités réfléchissent sur la question des prêts bancaires s’ils veulent soutenir et encourager l’initiative privée.
Lazare Kouadio
Lazare Kouadio