Le Collectif des victimes en Côte d’Ivoire(CVCI) n’approuvent pas la présence de corps comme on le voit encore dans des quartiers. Dans cet entretien, son président, Issiaka Diaby fait cas des exhumations en vue.
Le Patriote : Plus d’un an après la crise postélectorale, des fosses communes et de tombes individuelles existent encore dans certains quartiers d’Abidjan…
Issiaka Diaby : Le Collectif des victimes en Côte d’Ivoire(CVCI) qui a des sections partout en Côte d’Ivoire reçoit constamment des informations de ses démembrements. De façon récurrente, les sections nous font remonter l’information de ce que des fosses communes ou des tombes isolées existent encore en Côte d’Ivoire. Actuellement nous sommes sur le dossier du District d’Abidjan. Nous sommes en train de les identifier, de les rechercher. Pour le moment, nous sommes à près de 300 corps enfouis signalés dans différents sites sur le District d’Abidjan. Actuellement nous sommes à Yopougon, où nous avons identifié et localisé cinq fosses communes et plusieurs tombes isolées comprenant 212 corps. Ces personnes ont été massacrées à la suite de représailles des miliciens pro-Gbagbo contre les supposés proches du RHDP à la suite de l’arrestation de leur mentor le 11 et 12 avril 2011.
LP : Où se trouvent ces fosses ?
ID : Dans les quartiers, sur les aires de jeu des enfants, dans les cours, dans les mosquées attaquées, etc.
LP : Comment trouvez-vous la proximité le la population avec ces corps ?
ID : La présence de ces corps est gênante pour les populations pour plusieurs raisons. Du point de vu sécuritaire, celui qui se réveille le matin et voit que son parent assassiné est là, il devient agressif vis-à-vis de ceux qu’on indexe d’avoir posé ces actes. A côté de cet aspect, il y a le côté environnemental, hygiénique et social. Il faut qu’on enlève ces corps parce que ce sont des vestiges que nous exposons aux enfants. Ces vestiges sont la preuve de la violence des aînés. Si les enfants grandissent et voient cela, ce n’est pas bon. Quand les enfants voient des fosses communes sur leur aire de jeu, ce n’est pas bien. Et puis il y a le côté juridique, ces gens ont été tués par balles. Si on les laisse pendant longtemps, on aura plus de preuves matérielles des circonstances de leur décès alors que ce sont des choses sur lesquelles des juridictions sont en train de travailler. Le jour qu’on va exhumer les corps, s’il n’ya plus de traces, les gens ne pourront pas prouver au plan juridique que ces personnes ont été tuées par balles ou autrement.
LP : Quelles réactions face à cette situation ?
ID : Le Collectif des victimes en Côte d’Ivoire s’est engagé résolument à faire exhumer ces corps.
LP : A quel niveau êtes-vous ?
ID : Certaines personnes avaient opté pour une exhumation d’ensemble. Nous avons décidé de faire le travail par tranche. On a identifié 69 corps dans un certain nombre de fosses communes et de tombes individuelles qu’on s’apprête à exhumer.
LP : Remplissez-vous les conditions requises pour effectuer ce travail ?
ID : Des autorisations ont été déjà données. Mais même s’il n’y en avait pas, les victimes et leurs parents allaient se battre pour en obtenir. Je pense que c’est un problème d’ordre financier qui bloque les choses. Mais, je pense qu’on va tout faire pour que l’enlèvement et l’exhumation soient faits.
LP : Comment se fait le travail ?
ID : Il faut dire qu’il y a plusieurs intervenants. Il y a le District d’Abidjan qui intervient pour nous trouver le local où on doit les enterrer. Il y a l’Institut d’Hygiène qui est là pour faire le traitement du sol après l’exhumation et apporter son assistance ensuite. Il y a le procureur de la République qui a déjà donné une réquisition à cet effet. Dès qu’on enlève les corps, il y a les médecins légistes qui vont procéder à des autopsies avant l’enterrement. Ivosep va se charger de l’exhumation des corps et de leur enterrement après. Le CVCI, quant à lui, représente les parents des victimes.
LP : Quelles sont les attentes du CVCI ?
ID : Les enfants ont le droit de grandir dans un environnement sain et les corps des victimes doivent êtres aussi inhumés dignement. Tant que des droits seront violés, le CVCI se battra pour rétablir les victimes dans leurs droits. Et puis vous savez qu’on parle de réconciliation, on ne peut pas en parler pendant que les gens vivent avec les tombes de leurs parents. Nous avons pris le dossier à bras le corps et nous allons nous battre pour faire exhumer ces corps.
LP : Quelles dispositions à prendre après l’exhumation des corps…
ID : Après l’exhumation, il faut traiter les endroits concernés. Nous avons pris contact avec l’Institut national d’hygiène à ce sujet. Il faut traiter le corps pour protéger l’endroit de toute contamination. Après ça, nous nous battons pour aller les enterrer dignement. Actuellement nous nous battons pour avoir un carré des martyrs à Yopougon pour leur inhumation. Parce que 80% des victimes de ces fosses se trouvent à Yopougon.
Réalisé par C.Z.
Le Patriote : Plus d’un an après la crise postélectorale, des fosses communes et de tombes individuelles existent encore dans certains quartiers d’Abidjan…
Issiaka Diaby : Le Collectif des victimes en Côte d’Ivoire(CVCI) qui a des sections partout en Côte d’Ivoire reçoit constamment des informations de ses démembrements. De façon récurrente, les sections nous font remonter l’information de ce que des fosses communes ou des tombes isolées existent encore en Côte d’Ivoire. Actuellement nous sommes sur le dossier du District d’Abidjan. Nous sommes en train de les identifier, de les rechercher. Pour le moment, nous sommes à près de 300 corps enfouis signalés dans différents sites sur le District d’Abidjan. Actuellement nous sommes à Yopougon, où nous avons identifié et localisé cinq fosses communes et plusieurs tombes isolées comprenant 212 corps. Ces personnes ont été massacrées à la suite de représailles des miliciens pro-Gbagbo contre les supposés proches du RHDP à la suite de l’arrestation de leur mentor le 11 et 12 avril 2011.
LP : Où se trouvent ces fosses ?
ID : Dans les quartiers, sur les aires de jeu des enfants, dans les cours, dans les mosquées attaquées, etc.
LP : Comment trouvez-vous la proximité le la population avec ces corps ?
ID : La présence de ces corps est gênante pour les populations pour plusieurs raisons. Du point de vu sécuritaire, celui qui se réveille le matin et voit que son parent assassiné est là, il devient agressif vis-à-vis de ceux qu’on indexe d’avoir posé ces actes. A côté de cet aspect, il y a le côté environnemental, hygiénique et social. Il faut qu’on enlève ces corps parce que ce sont des vestiges que nous exposons aux enfants. Ces vestiges sont la preuve de la violence des aînés. Si les enfants grandissent et voient cela, ce n’est pas bon. Quand les enfants voient des fosses communes sur leur aire de jeu, ce n’est pas bien. Et puis il y a le côté juridique, ces gens ont été tués par balles. Si on les laisse pendant longtemps, on aura plus de preuves matérielles des circonstances de leur décès alors que ce sont des choses sur lesquelles des juridictions sont en train de travailler. Le jour qu’on va exhumer les corps, s’il n’ya plus de traces, les gens ne pourront pas prouver au plan juridique que ces personnes ont été tuées par balles ou autrement.
LP : Quelles réactions face à cette situation ?
ID : Le Collectif des victimes en Côte d’Ivoire s’est engagé résolument à faire exhumer ces corps.
LP : A quel niveau êtes-vous ?
ID : Certaines personnes avaient opté pour une exhumation d’ensemble. Nous avons décidé de faire le travail par tranche. On a identifié 69 corps dans un certain nombre de fosses communes et de tombes individuelles qu’on s’apprête à exhumer.
LP : Remplissez-vous les conditions requises pour effectuer ce travail ?
ID : Des autorisations ont été déjà données. Mais même s’il n’y en avait pas, les victimes et leurs parents allaient se battre pour en obtenir. Je pense que c’est un problème d’ordre financier qui bloque les choses. Mais, je pense qu’on va tout faire pour que l’enlèvement et l’exhumation soient faits.
LP : Comment se fait le travail ?
ID : Il faut dire qu’il y a plusieurs intervenants. Il y a le District d’Abidjan qui intervient pour nous trouver le local où on doit les enterrer. Il y a l’Institut d’Hygiène qui est là pour faire le traitement du sol après l’exhumation et apporter son assistance ensuite. Il y a le procureur de la République qui a déjà donné une réquisition à cet effet. Dès qu’on enlève les corps, il y a les médecins légistes qui vont procéder à des autopsies avant l’enterrement. Ivosep va se charger de l’exhumation des corps et de leur enterrement après. Le CVCI, quant à lui, représente les parents des victimes.
LP : Quelles sont les attentes du CVCI ?
ID : Les enfants ont le droit de grandir dans un environnement sain et les corps des victimes doivent êtres aussi inhumés dignement. Tant que des droits seront violés, le CVCI se battra pour rétablir les victimes dans leurs droits. Et puis vous savez qu’on parle de réconciliation, on ne peut pas en parler pendant que les gens vivent avec les tombes de leurs parents. Nous avons pris le dossier à bras le corps et nous allons nous battre pour faire exhumer ces corps.
LP : Quelles dispositions à prendre après l’exhumation des corps…
ID : Après l’exhumation, il faut traiter les endroits concernés. Nous avons pris contact avec l’Institut national d’hygiène à ce sujet. Il faut traiter le corps pour protéger l’endroit de toute contamination. Après ça, nous nous battons pour aller les enterrer dignement. Actuellement nous nous battons pour avoir un carré des martyrs à Yopougon pour leur inhumation. Parce que 80% des victimes de ces fosses se trouvent à Yopougon.
Réalisé par C.Z.