Commencés avec célérité en mai, les travaux de réhabilitation du campus de Bouaké avancent. Mais quelques inquiétudes subsistent.
A quelques heures de la livraison de l’université de Bouaké, de petits soucis demeurent. La dernière pluie a emporté un pan du mur de la clôture. Contrairement au campus 1 où les travaux sont bouclés, le Campus 2 connaît un petit retard. Un ouvrier nous confie que cette lenteur est liée à un manque de matériel qu’il a fallu vite combler. A l’intérieur des bâtiments couverts et crépis, plusieurs salles ne sont pas encore électrifiées, le problème d’eau courante et des lavabos n’est pas encore résolu. Concernant les rotondes et les petits amphis, il y a aussi des inquiétudes. Les travaux ne sont pas encore achevés. Toutefois, l’on reste optimiste sur la tenue des délais.
Les étudiants de cette université créée en 1992 et rebaptisée Université Alassane Ouattara sont cependant prudents. Ils disent attendre beaucoup de cette rentrée. La première attente, d’ordre sécuritaire, est ce que Konaté Zoda, étudiant en lettres modernes, appelle «le retour à la normalité universitaire». Il s’agit de l’accalmie et de la sécurité sur le campus. Pour bon nombre d’étudiants rencontrés dans la zone universitaire, désormais ils doivent pouvoir effectuer une rentrée en septembre et l’achever au mois de juin de l’année suivante. Et ils veulent que le président de la République veille à cela. «Il faut qu’on finisse avec les années en dents de scie. Cela suppose que les grèves intempestives au niveau des étudiants et des enseignants doivent cesser», préconise Kouadio Lucien, étudiant en licence de droit. D’autres vont plus loin en préconisant la «mise en veilleuse des syndicats» sur le campus. «Vous voyez tout cet investissement important qui est en train d’être fait. Si on n’y prend garde, des syndicats comme la Fesci vont mettre tout à mal. Il faut donc interdire le syndicalisme pour un moment dans la vie universitaire. On sait tous ce que cela a provoqué dans ce pays. Mais personne n’est assez courageux pour le dire», se convainc un étudiant en fin de cycle. Côté académique, les étudiants de Bouaké apprécient l’arrivée du système LMD. «Mais il faut qu’on nous l’explique avant la rentrée des classes» indique Soro G. Les étudiants souhaitent aussi avoir des professeurs propres à leurs écoles. En clair, ils souhaitent que cesse le phénomène des vacations. Ceci a le mérite de rendre plus dynamique et compétitive l’université. Cette préoccupation est, semble-t-il, déjà prise en compte. Le gouvernement, selon des sources proches de la présidence de l’université, va recruter 300 enseignants pour la fac de Bouaké. Le contenu des évaluations ainsi que les modalités de passage en année supérieure doivent préalablement faire l’objet d’informations. Les étudiants veulent également voir les œuvres universitaires s’améliorer. En plus des logements, des restaurants, la grande majorité souhaite que l’assiette de la bourse et des aides soit revue à la hausse. Mais la plus grande demande porte sur l’arrivée des bus dans la capitale de la paix.
Allah Kouamé, envoyé spécial à Bouaké
A quelques heures de la livraison de l’université de Bouaké, de petits soucis demeurent. La dernière pluie a emporté un pan du mur de la clôture. Contrairement au campus 1 où les travaux sont bouclés, le Campus 2 connaît un petit retard. Un ouvrier nous confie que cette lenteur est liée à un manque de matériel qu’il a fallu vite combler. A l’intérieur des bâtiments couverts et crépis, plusieurs salles ne sont pas encore électrifiées, le problème d’eau courante et des lavabos n’est pas encore résolu. Concernant les rotondes et les petits amphis, il y a aussi des inquiétudes. Les travaux ne sont pas encore achevés. Toutefois, l’on reste optimiste sur la tenue des délais.
Les étudiants de cette université créée en 1992 et rebaptisée Université Alassane Ouattara sont cependant prudents. Ils disent attendre beaucoup de cette rentrée. La première attente, d’ordre sécuritaire, est ce que Konaté Zoda, étudiant en lettres modernes, appelle «le retour à la normalité universitaire». Il s’agit de l’accalmie et de la sécurité sur le campus. Pour bon nombre d’étudiants rencontrés dans la zone universitaire, désormais ils doivent pouvoir effectuer une rentrée en septembre et l’achever au mois de juin de l’année suivante. Et ils veulent que le président de la République veille à cela. «Il faut qu’on finisse avec les années en dents de scie. Cela suppose que les grèves intempestives au niveau des étudiants et des enseignants doivent cesser», préconise Kouadio Lucien, étudiant en licence de droit. D’autres vont plus loin en préconisant la «mise en veilleuse des syndicats» sur le campus. «Vous voyez tout cet investissement important qui est en train d’être fait. Si on n’y prend garde, des syndicats comme la Fesci vont mettre tout à mal. Il faut donc interdire le syndicalisme pour un moment dans la vie universitaire. On sait tous ce que cela a provoqué dans ce pays. Mais personne n’est assez courageux pour le dire», se convainc un étudiant en fin de cycle. Côté académique, les étudiants de Bouaké apprécient l’arrivée du système LMD. «Mais il faut qu’on nous l’explique avant la rentrée des classes» indique Soro G. Les étudiants souhaitent aussi avoir des professeurs propres à leurs écoles. En clair, ils souhaitent que cesse le phénomène des vacations. Ceci a le mérite de rendre plus dynamique et compétitive l’université. Cette préoccupation est, semble-t-il, déjà prise en compte. Le gouvernement, selon des sources proches de la présidence de l’université, va recruter 300 enseignants pour la fac de Bouaké. Le contenu des évaluations ainsi que les modalités de passage en année supérieure doivent préalablement faire l’objet d’informations. Les étudiants veulent également voir les œuvres universitaires s’améliorer. En plus des logements, des restaurants, la grande majorité souhaite que l’assiette de la bourse et des aides soit revue à la hausse. Mais la plus grande demande porte sur l’arrivée des bus dans la capitale de la paix.
Allah Kouamé, envoyé spécial à Bouaké