En attendant le procès en appel, on peut dire que Laurent Akoun s’en sort plutôt bien. Là où le procureur de la République a requis cinq ans d’emprisonnement, le magistrat chargé de juger le secrétaire général par intérim du Front populaire ivoirien n’a prononcé qu’une peine privative de liberté de six mois. Mais, plus que les réquisitions d’Allah Kouadio et de Richmond Adou Koffi, les représentants du Parquet d’Abidjan-Plateau, ce sont les dispositions du code pénal ivoirien qui autorisent à penser que le juge Braman Koné a été clément à l’égard du cadre du Fpi. Surtout que celui-ci a reconnu sans effort particulier, avoir tenu les propos pour lesquels il est poursuivi. «Est puni de l’emprisonnement de trois à cinq ans, celui qui se rend coupable d’actes ou de manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique ou à occasionner des troubles politiques graves, à jeter le discrédit sur les institutions et leur fonctionnement ou à provoquer et inciter les citoyens ou habitants à désobéir aux lois et aux ordres de l’autorité légitime ; use dans l’une des circonstances prévues par l’article 174, des moyens prévus par ledit article lorsque ces moyens sont séditieux ou constituent une menace pour l’ordre public», prescrit l’arsenal juridique ivoirien. Contrairement à ce que soutiennent les frontistes, on peut deviner que c’est dans un souci d’apaisement que le magistrat a prononcé ce verdict clément. Mais, les avocats de Laurent Akoun qui ne voient pas forcément les choses sous ce prisme ont décidé de faire appel. C’est leur droit. Un droit qui comporte le risque de voir le juge Braman Koné réduire la peine ou la corser. C’est comme dans une partie de poker.
Marc Dossa
Marc Dossa
