La guerre est déclarée entre les taxis-compteurs et les véhicules dits banalisés. Les premiers avaient observé un arrêt de travail du 21 au 25 août dernier, pour protester contre la concurrence déloyale des seconds. Il a fallu l’intervention prompte du ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko, pour ramener le calme. Une mesure d’interdiction d’activités des véhicules banalisés avait été prise par les autorités. Deux semaines après, les véhicules banalisés reviennent en catimini, au grand dam des chauffeurs de taxis. Selon des informations, à la suite de négociations, l’Etat et le comité de lutte pour la réinsertion des taxis intercommunaux (Clurtic) ont convenu sur la mise en place d’un cadre de travail pour la légalisation du transport intercommunal. Un accord a même été trouvé aussi pour que la police libère les véhicules banalisés mis en fourrière sans pénalité. A cet effet, les véhicules banalisés devraient démarrer leurs activités hier, jeudi 6 septembre. Compte toute attente, le mercredi dernier, jusqu’à minuit, des discussions entre les syndicats de taxis compteurs, le Groupement des professionnels de taxis-compteurs (Gptc) et les wôrô-wôrôs banalisés ont envenimé la situation. Après des heures d’échanges, les taxis compteurs ont dit non à la reprise des véhicules banalisés. «Les transporteurs de véhicules banalisés ont mené un lobbying politique auprès des autorités leur disant qu’ils sont des ex-combattants, et c’est cette seule activité qui leur permet de vivre et de faire face à leurs charges. Nous attendons la confirmation de cela, avant de lancer des actions idoines. Car, il est inacceptable que l’Etat cautionne ce qui est hors la loi», s’insurge l’Association des conducteurs de taxis compteurs (Actc). Pour eux, si l’Etat autorise l’exercice des véhicules banalisés, cela conduira à une pagaille dans le secteur du transport. « Si d’aventure, ces véhicules sont légalisés, nous entrerons tous dans le désordre. Car il faut qu’on respecte les lois du pays», précise t-il. Hier jeudi, une réunion a eu lieu entre les transporteurs et leur ministère, mais la situation reste toujours vive. Les taxis-compteurs demandent la reconversion pure et simple des véhicules banalisés en wôrô wôrôs communaux ou en taxis compteurs. Il existe 20.000 véhicules banalisés qui mènent une concurrence déloyale à 8.000 taxis compteurs dans le district d’Abidjan.
BENJAMIN SORO
BENJAMIN SORO