x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Économie Publié le samedi 8 septembre 2012 | L’intelligent d’Abidjan

Interview / Exploitation illégale d`or à Kokumbo - Le maire Hervé Paul Kouadio se défend et accuse

Suite à une plainte déposée au ministère des Mines et de l'Energie par Monsieur Alphonse Koffi, natif de Kokumbo vivant aux USA au nom d'un groupe d'habitants, faisant état de l'implication de Monsieur Koffi Hervé Paul Kouadio, maire de ladite commune dans l'octroi d'autorisations d'exploitation artisanale et semi-industrielle d'or ; le premier magistrat de cette commune rurale que nous avons rencontré a bien voulu dire sa part de vérité et clarifier des zones d'ombre.
Monsieur le Maire, à quand remonte l'historique de l’exploitation d'or à Kokumbo?
La première fois que j'en ai entendu parler, c'était au cours de l'année 2008 lorsque des prospecteurs ont pris des autorisations auprès de la Direction Régionale du Ministère des Mines et de l'Energie basée à Yamoussoukro pour des exploitations d'or à Kokumbo. Etant régi par le code minier Loi N°95-553 du17 juillet 1995 qui dispose que les autorités locales doivent donner leurs avis, Monsieur le Sous-Préfet m'a adressé un courrier dans lequel il était question d'une demande d'exploitation d'or par six individus sous le couvert d'une société Italienne du nom de Golden Orion. Dans la suite de ce courrier, il m'était demandé de donner mon avis et c'est ce que j'ai fait en donnant par écrit une réponse de non recevabilité parce que nous estimons que c'est la société elle-même qui devait venir nous déposer un dossier de demande et non des individus. Depuis cette date, je n'en n'ai plus entendu parler.

Comment avez-vous constaté que l'exploitation a débuté?
C'est quelques mois après que Monsieur le Sous-Préfet nous a convoqués à une réunion pour nous annoncer que l'exploitation officielle semi-industrielle d'Or a été autorisée par la Direction Régionale des Mines sous l'inspection du DR. Okou Agoh et son collaborateur Monsieur Manlan, chef du service mines et carrières. Pour la surveillance et le contrôle, un forfait de 400.000 Fcfa nous a été demandé. Cela ne nous a pas convenus et nous avons décidé de nous retirer de cet accord auquel nous n'avons plus participé.

Que s'est-il passé par la suite?
Ce fut comme un envahissement extraordinaire et incontrôlé. On ne savait pas d'où ces gens venaient? Ils ont littéralement envahi la ville. Après informations prises, c'étaient des exploitants clandestins d'or qui venaient de Hiré où ils ont connu des différends avec les autorités et ils se sont retrouvés à Kokumbo et s'y sont installés.

Selon vous, comment ont-ils eu vent qu'il y avait de l'or ici?
Ce sont nos parents propriétaires terriens qui les ont appelés. Ces clandestins leurs versent de l'argent entre trois et cinq millions et leur permettent d'exploiter dans leurs champs. C'est une situation difficile que nous vivons et que nous ne pouvons pas contrôler car tous ces exploitants ont pour tuteurs les propriétaires terriens.
Voyant cette situation dégradante, nous nous sommes plaints auprès des parents. Ceux-ci ont alors convoqué une réunion en mon absence en guise de réponse à notre plainte. Cette réunion n’a pas été autorisée. Suite à ce blocage, le Directeur Régional des Mines, Okou Agoh a réagi en nous envoyant copie d'un rapport qu'il a adressé au Procureur près le tribunal de Toumodi qui avait pour objet la cessation des activités avec la mesure suivante: "malgré les mises en garde, quelques nationaux et surtout une forte communauté de ressortissants de la CEDEAO continuent de défier l'autorité de l'Etat de Côte d'Ivoire en poursuivant les travaux. Nous envisageons donc de faire de descentes inopinées et force reste à la loi"; Cette mesure a été prise à une réunion ténue le 28 septembre 2011 à Kokumbo avec pour ordre du jour: "Arrêt des travaux d'orpaillage à Kokumbo". Etaient présents à cette réunion, le Directeur régional de Mines, le Sous-préfet, le commandant de brigade de la Gendarmerie de Djékanou, les chefs des villages, les chefs des communautés étrangères et les collecteurs et orpailleurs. Malgré tout cela, les activités se poursuivent et plus on en parle, plus cela s'aggrave.

On vous accuse de délivrer des permis d’exploitation aux clandestins…
Moi je suis le maire et ce n'est pas à moi d'octroyer des autorisations, encore moins d'arrêter l'activité d'un exploitant. Au départ, nous avons prévenu mais ils en ont fait à leur tête et voici le résultat. La Côte d'Ivoire est un pays bien organisé, chaque structure a un rôle bien précis. Je ne me reconnais pas dans ces choses et je m'inscris en faux contre ces allégations mensongères visant à impliquer ma personne dans une affaire dont je ne maîtrise ni les tenants ni les aboutissants.

Quels sont les problèmes auxquels vous êtes confrontés avec les orpailleurs?
Nous avons constaté depuis un certain moment que ces clandestins, de connivence avec leurs tuteurs, se sont installés sur les trottoirs avec leurs machines à laver les cailloux; alors le bitume a commencé à se dégrader. Je les ai réunis le 27 mai dernier pour leur demander de quitter les trottoirs. Pour braver l'autorité, leurs tuteurs les ont installés dans leurs cours où ils continuent leurs activités. Ce sont ces 81 propriétaires terriens "parrains" des clandestins qui ont écrit contre moi à travers Alphonse Koffi, alors qu'ils hébergent les exploitants. Je suis maire et à ce titre, je protège le patrimoine public. Si nous prenons quelqu'un en train d’utiliser le trottoir, il payera la taxe communale. C'est là notre mission. Pour l'heure, comme ils sont installés dans les cours, nous attendons que l'eau de ruissellement dégrade la chaussée, et ils seront interpellés.

Quel est votre appel à l'endroit de vos parents et du ministère des Mines et de l'Energie?
Mes parents se plaignent et demandent que je fasse partir les exploitants mais je le dis et le répète, ceci n'est pas de mon ressort. Je leur dirai plutôt d'arrêter de donner leur terre pour l'exploitation artisanale de l’or car, après ce seront des terres dégradées incultivables avec des puits abandonnés qui seront des pièges à hommes. Il faut qu'ils retiennent que c'est l'agriculture seulement qui peut assurer l'avenir de nos enfants et petits enfants. J’invite le ministère des Mines et de l'Energie à venir réorganiser cette activité. Que le Gouvernement s'en accapare pour le développement de Kokumbo.
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Économie

Toutes les vidéos Économie à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ