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Politique Publié le jeudi 13 septembre 2012 | Nord-Sud

Aka Aouélé, vice-pdt du parlement, à propos des discours radicaux : «C’est un cri de désespoir»

Dans cette interview, Aka Aouélé, président du Conseil général d’Aboisso, vice-président du parlement ivoirien, revient sur la nécessité de la réconciliation pour la reconstruction de la Côte d’Ivoire.


Suite aux attaques qui ont eu lieu dans certaines localités du pays et dans votre région en particulier, le ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko a mené une tournée pour sensibiliser les populations. Au niveau des cadres, y a-t-il des actions qui ont été engagées dans le sens de l’apaisement?

D’abord, je ne peux pas personnellement affirmer qu’il y a eu effectivement des attaques. Nous avons eu vent de certains soubresauts. Mais ce qui est sûr, le ministre de l’Intérieur Hamed Bakayoko, est passé dans le sud-Comoé pour tenir une séance importante à Aboisso, chef-lieu de la région, dans le souci de sensibiliser les populations sur la nécessité d’aller à la réconciliation et à la paix. Vous demandez si après son passage, d’autres initiatives ont été prises ? En la matière, je tiens à vous préciser que le sud-Comoé est une région de paix. Les populations autochtones et allogènes vivent en parfaite harmonie. Les événements qui ont pu avoir lieu dans la localité, sont certainement le fait des personnes étrangères. Mais en relation avec les Forces républicaines, la police, la gendarmerie, des doléances ont pu être posées au ministre d’Etat afin que des moyens supplémentaires soient mis en œuvre pour sécuriser la région.

Il n’empêche que les attaques récentes risquent de remettre en cause la problématique même de réconciliation nationale. Les parlementaires avaient annoncé qu’ils s’impliqueraient dans le processus. Où en est-on ?

L’Assemblée qui est l’institution la plus démocratique du pays, a le devoir de contribuer à la réalisation de la paix en ce sens que chaque député représente une partie de la population qui l’a élu. C’est dans cette optique d’ailleurs que le président de l’Assemblée avait demandé, lors de la rentrée parlementaire, à chaque député de sillonner sa région pour prôner la réconciliation et la paix. Aussi conformément au premier message que le président avait annoncé, celui d’aller à la réconciliation pour que la reconstruction se fasse rapidement, les députés ont pris leur bâton de pèlerin pour parler de la nécessité de la réconciliation pour le pays. Mais, concernant l’ensemble des députés, des initiatives privées sont en cours. A cela s’ajoutent des missions parlementaires qui seront lancées prochainement. L’Assemblée s’y prépare.

La radicalisation des partis politiques ne risque-t-elle pas de plomber le travail des députés ?

Non, je ne pense pas. Le député, c’est celui-là même qui est en contact permanent avec ses populations. Il les connaît donc mieux que quiconque. Hormis cela, les discours politiques ne sont pas nouveaux aussi bien ici que dans les pays développés qui sont en paix. Car le discours traduit un état d’âme de celui qui tient ce discours-là. Mais globalement, je pense qu’aujourd’hui, la majorité des Ivoiriens est d’avis qu’après cette crise postélectorale difficile, la guerre est désormais derrière nous. Les propos tenus çà et là, visent pour certaines personnes à attirer l’attention de ceux qui ont le pouvoir de décision. A la vérité, c’est un cri de désespoir. Je pense qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter. L’espoir est permis.

Ceux dont on dénonce le discours, c’est le Front populaire ivoirien. Pensez-vous que les déclarations faites par ceux-ci sont l’expression d’un quelconque désespoir ?
L’ancien président, on sait où il se trouve. La justice va faire son travail le concernant. Il faut donc laisser les choses comme telles et faire en sorte que la Côte d’Ivoire atteigne la vitesse de croisière dans sa volonté d’aller à la réconciliation qui n’est pas chose facile.

Le Fpi a en ce moment, certains de ses leaders en prison. Tout cela ne risque-t-il pas de radicaliser sa position?

Non, non, je ne crois pas. Vous avez entendu le discours tenu par la Ligue des mouvements pour le progrès (Lmp). Les membres de cette coalition sont prêts à aller à la réconciliation. Je crois savoir même que le secrétaire intérimaire du Fpi, Miaka Ouretto a tenu des propos disant que son parti est prêt à entrer au gouvernement. Ce sont ces pas qu’il faut analyser.

Comment entrevoyez-vous les prochaines échéances électorales au sein de la coalition des houphouétistes ?

La position du Pdci (Parti démocratique de Côte d’Ivoire, ndlr) est connue, celle d’aller en Rhdp (Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix, ndlr). Personne ne peut mettre cela en doute. Le Pdci a modestement contribué à la victoire du président Alassane Ouattara dans le cadre du Rhdp. Aujourd’hui, le Pdci ne peut pas se soustraire et aller en solitaire à une élection. Ce sont certains mécanismes de réglage introduits par le parti qui ont poussé certains à avoir une telle idée. Donc, pour les prochaines élections, le Pdci veut aller en Rhdp. Au niveau des états-majors, il n’y a pas de problème. C’est peut-être le choix des candidats et le cas des indépendants qui peuvent poser quelques problèmes.

Le Rdr ne s’est pas encore prononcé sur la question. Ce mutisme ne vous inquiète-il pas ?
Je ne voudrais pas faire le procès de l’autre ici.

Pensez-vous que les débats autour de la succession du président Bédié sont opportuns au Pdci ?

On n’est pas encore à la succession de Bédié. On parle de congrès. Quand on va à un congrès, on ne parle pas forcément de succession. Le président Bédié a mis en place un comité de réflexion pour préparer le congrès et non l’organiser. Nous attendons les résultats de ce comité de réflexion. Donc, pour le moment le président du Pdci, s’appelle Henri Konan Bédié.


Bamba K. Inza
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