C’est une revanche sur l’histoire que recherchent les frontistes. Rien de plus. Estimant que le mandat de leur mentor, Laurent Gbagbo, a été perturbé par la crise armée du 19 septembre, les cadres du Front populaire ivoiriens (Fpi) se sont presque juré de rendre la pareille au camp Ouattara. C’est lui, en effet, qu’il accusent d’être à la base de leur malheur, accentué par la crise postélectorale dont l’un des temps forts, reste pour les frontistes, la capture de Laurent Gbagbo. Ils tentent alors d’adopter la même posture radicale que celle choisie par le Rassemblement des républicains (Rdr), au plus fort de sa lutte pour la reconnaissance des droits de son leader, Alassane Ouattara. Les partisans de Laurent Gbagbo sont donc prêts à tout, y compris à provoquer à outrance le régime Ouattara et à voir la direction du Fpi se retrouver derrière les barreaux. «C’est comme en 1999 où tous les principaux dirigeants du Rdr avaient été emprisonnés par le régime du président Henri Konan Bédié», ose comparer un frontiste de Yopougon. «C’est pour réparer l’injustice et pour mettre fin au harcèlement que subissaient les partisans de M. Ouattara que les jeunes gens ont fait le coup d’Etat de décembre 1999. Or, comme Dieu ne dort pas, nous croyons que des gens auront pitié de nous », ajoute-t-il. Ce serait donc cette foi en la fin de ce qu’ils considèrent comme un harcèlement qui pousse aussi bien les militants que les responsables frontistes sur la voie du radicalisme. Quoiqu’ils se déclarent disposés à discuter avec Alassane Ouattara, ils ne veulent aucunement infléchir leur position. Surtout qu’avec les attaques des miliciens et mercenaires libériens à l’Ouest puis avec l’attaque des positions des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) à Abidjan et dans ses environs, ils se persuadent qu’un remake du 19 septembre 2002, est possible. Ce qui en rajoute à leur intransigeance. Une intransigeance qui contribue pour beaucoup à plomber le processus de réconciliation. Et qui appelle un changement de démarche à l’égard des responsables du parti fondé par Laurent Gbagbo.
MD
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