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Politique Publié le jeudi 13 septembre 2012 | Nord-Sud

On tourne le dos à Gbagbo

Cela s’appelle le réalisme. De plus en plus de chefs ont décidé de se démarquer des actions de déstabilisation orchestrées par les tenants de l’ancien régime. Au-delà de la suspicion et de ses conséquences, ces gardiens de la tradition, premières autorités administratives dans les villages et campements, ont commencé à découvrir la vérité : contrairement à ce qu’on leur a raconté, Alassane Ouattara n’est pas contre eux et leurs fils. Puisqu’il fait la promotion des cadres de leurs villages. C’est ce qui s’attache à la cérémonie d’hommage que projettent d’organiser plusieurs têtes couronnées du Haut-Sassandra, à l’intention du président Ouattara. Ils tiennent à le remercier pour la promotion des cadres de Daloa, d’Issia, de Zoukougbeu, de Vavoua… dans les instances de décisions. Mieux, ceux-ci ont compris qu’en soutenant des causes perdues d’avance, ils mettraient leur région en retard. Ils sortent ainsi des bois pour tenter de se rapprocher du régime Ouattara. C’est notamment le cas des chefs Kroumen qui ont rencontré, lundi dernier, le ministre Hamed Bakayoko, des chefs coutumiers rassemblés au sein de l’Organisation des institutions coutumières du Grand-Ouest (Oicg), en visite le 8 août chez le président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro. Dans la même veine, des chefs de la région de l’Agnéby s’étaient rendus chez le médiateur de la République N’Golo Fatogoma Coulibaly pour se poser en artisans de la paix et de la réconciliation. Le chef du gouvernement, Jeannot Ahoussou- Kouadio, a aussi eu droit à sa visite. Lui, ce sont les rois et chefs du Sud-Comoé qui l’ont rassuré que leur territoire ne servira pas de base arrière aux manœuvres de déstabilisation.

Le pouvoir contourne le Fpi

Eux sont disposés à dialoguer. C’est une aubaine pour le pouvoir puisque le Front populaire ivoirien (Fpi), le parti de Laurent Gbagbo, refuse de saisir sa main, tendue. Depuis que les rois et les chefs traditionnels ont montré leur disponibilité à contribuer au retour de la paix, le pouvoir ne ménage aucun effort pour les recevoir. Chacun à son niveau, se met à la tâche pour amener ces importants relais de l’administration à contribution. Et, en attendant de jauger de la sincérité de tout le monde, on peut s’autoriser à penser que l’accalmie recherchée dans les discussions avec les frontistes peut être obtenu. Ceux qui jouent franc jeu, en contact avec les populations intoxiquées, réussissent à semer des graines de la paix. Récemment, au cours d’une rencontre à Yopougon, pour voir comment éviter que les attaques contre les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci), n’emmènent la violence dans sa localité, un notable n’y est pas allé de main morte. « Moi, je vais dénoncer ceux qui se réunissent nuitamment pour parler de la fin du régime en place. Nous avons suffisamment souffert pour que les gens viennent encore entretenir la psychose à propos du retour de la violence. Ces gens pensent-ils que leurs leaders vont pouvoir revenir au pouvoir sans qu’il y ait de nouveaux morts ? J’en ai assez de la violence. Je veux voir mes petits fils grandir. Je n’hésiterai pas à dénoncer aux Frci, ceux qui ont des comportements suspects », a martelé le vieil homme. Son avis n’est pas partagé par tous les participants, si l’on en juge les murmures dans la salle. « J’ai dit pour moi. Que ceux qui ne sont pas d’accord avec moi, développent leurs arguments », réagit-il. Personne n’a le courage de prendre la parole. Les dirigeants gagneraient donc à poursuivre le dialogue direct avec ces autorités coutumières et, surtout, à leur donner les moyens de dire des vérités à leurs concitoyens et à les rassurer.
MD
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