La liste devient longue et il fait de plus en plus bon vivre dans ce beau pays étranglé par l’insécurité. Mais notre président nous rassure. « La sécurité est mieux maintenant qu’il y a vingt ans… » Bien sûr! Il suffit de voir avec quel bonheur les Ivoiriens détalent dès la descente du travail pour rentrer chez eux pour éviter d’être encore dehors à 22 heures du soir. Parce qu’il ne se passe plus un jour sans qu’un citoyen ne pousse un hurlement après une visite de « courtoisie » de voyous et autres éléments en tenue militaire qui écument les domiciles de jour comme de nuit. L’une des belles illustrations de cette situation, c’est la visite rendue à l’ancien ministre de la réconciliation sous Gbagbo, Dano Djédjé. Qui a fait l’objet d’un braquage à 9 heures du matin le mardi dernier. Ces « visiteurs » matinaux ont fait leurs emplettes pendant près de 45 minutes avant de se retirer tranquillement avec son véhicule. L’ancien ministre avait obtenu la garde de quelques éléments de police pour sa sécurité. Lesquels lui ont été gentiment retirés après les attaques contre les Frci. C’est que nos autorités ne comprenaient pas que Dano Djédjé puisse disposer de gardes du corps pendant que son parti est accusé d’être le commanditaire des attaques. C’est très responsable comme attitude… surtout que les mêmes autorités sont surveillées par des gorilles armés jusqu’aux dents pendant que des éléments des Frci qui s’ennuyaient dans les casernes et à qui les attaques ont donné une nouvelle raison d’envahir les rues, s’adonnent à leur passe-temps favori, le racket : «Je suis piqué… donne-moi quelque chose », c’est la nouvelle phrase qu’ils lancent maintenant aux usagers de la route en caressant leur kalach. Eh oui, les militaires contrôlent maintenant les pièces d’identité, pendant que les policiers désarmés assistent au spectacle, les mains dans leurs poches. Et quand le racket sur la route ne rapporte pas gros en raison de l’indigence des usagers, les armes en mains, certains éléments, se rendent dans les domiciles pour tenter leur chance. Et ce n’est pas le Rédacteur en chef de «L’Eléphant Déchaîné» qui dira le contraire. Lui qui a été tiré du sommeil dans la nuit du dimanche à lundi à 3heures 15 minutes par la lumière de puissantes torches généralement utilisées par les militaires. «Silence ! Coopérez ou on vous abat…» Allez expliquer à ce monsieur que la situation sécuritaire d’aujourd’hui est mieux qu’il y a 20 ans…
SABINE KOUAKOU
SABINE KOUAKOU