Artiste-chanteur reggae et animateur, Kajeem s’essaie aussi à l’écriture à travers le recueil de nouvelles qu’il prépare. Il vient de poser sa voix sur le single ‘’Soins de santé en danger’’ produit par la Croix rouge. Aussi, a-t-il une pensée particulière pour les rastas déguerpis de leur village, à Vridi.
Pourquoi vos fans ne vous voient plus sur scène ?
Dans la carrière d’un artiste, il y a des périodes où il est plus sur scène et d’autres où il travaille en studio. Et depuis un certain temps, je suis en studio en train de peaufiner ma dernière œuvre musicale et un recueil de nouvelles. Parce que je suis dans l’écriture aussi. Les activités que je mène actuellement ne m’appellent pas sur la scène.
Parlant justement d’activités, on vous voit désormais dans l’animation. Avez-vous embrassé cette carrière ?
L’animation, que ce soit à la radio ou à la télé, fait partie de ce que j’ai toujours fait. Je l’ai fait à Radio campus, à l’université. Et donc, ce n’est pas nouveau. L’animation est une autre facette de la musique. Parce que je partage avec le public la musique que j’aime. Donc pour moi, c’est exactement la même chose. Ce n’est pas une nouvelle carrière.
Avez-vous choisi l’animation au détriment de la musique ?
J’ai décidé depuis quelques années de faire un album tous les quatre ans. Et le dernier est sorti en 2008. Donc en 2012, il y a un nouveau Kajeem qui sortira. Mais il ne faut pas oublier que je suis moi-même mon propre producteur. Nous sommes dans un contexte économique difficile. En plus, je suis un artiste qui met du temps afin de peaufiner ses œuvres pour que tous ceux qui se plaignent de ne pas me voir ne soient pas déçus à ma sortie.
A quand le nouveau Kajeem ?
Probablement pour la fin de l’année. Actuellement je peux dire qu’on est à 80% de la confection de l’album. Il comportera 18 titres. C’est une grosse galette avec de belles collaborations.
Lesquelles ?
J’ai travaillé avec un chanteur allemand que j’ai rencontré ici. Il y a également un duo avec le groupe Dara-J du Sénégal. Et enfin, j’ai invité ma famille artistique sur un titre. Je veux dire qu’il y a vraiment de la matière. Il n’y a pas mal d’instrumentistes ivoiriens qui sont sur mon disque, même si j’ai terminé l’enregistrement du côté de Marseille.
Parlant justement de la famille artistique, le village rasta à Vridi a été rasé. Quel est votre réaction en tant que rasta ?
J’ai l’habitude de dire que face à un drame, il faut sortir de l’émotion. Ma première réaction est l’indignation de voir des femmes et des enfants jetés à la rue. Surtout que, même si c’est un problème foncier, il est dit que les choses n’ont pas été faites dans les règles vu qu’il n’y a pas eu de mise en demeure. A la suite de cela, ma préoccupation, c’est qu’est-ce qu’on fait ? Parce qu’au-delà de l’indignation, quelle est l’attitude à tenir. J’ai approché des personnes dont certaines sont issues du village pour savoir s’il y avait une action à mener. Parce que nous qui avons un peu de notoriété, devons la mettre au service de causes justes. Mais rien n’a été fait. On est resté dans l’indignation alors qu’il y a une vraie détresse là-bas. Vous connaissez le climat d’Abidjan. Des familles entières livrées à elles-mêmes en bordure de mer ! Ce n’est pas ce qu’on peut souhaiter. Moi je suis entièrement disponible pour toute action afin de recaser les frères ou les mettre dans de meilleures conditions.
Vous venez de sortir une nouvelle chanson en collaboration avec la Croix rouge et d’autres chanteurs. Pourquoi ce besoin ?
Comme je l’ai dit, pour moi, toute notoriété doit être mise au service d’une cause. Si votre notoriété vous sert juste à faire le malin, c’est que vous ne servez à rien. Ici, peut-être que les artistes ne sont pas suffisamment sensibilisés ou nantis. Car, il faut comprendre que quand quelqu’un est lui-même accablé par des préoccupations matérielles, on peut comprendre qu’il ne veuille pas s’engager à porter assistance aux autres. Il y a des thèmes qui tombent sous la coupe de ce que je fais. Avant que je ne sois avec la Croix Rouge, j’avais des chansons qui dénonçaient certaines situations. Je pense que nos sociétés doivent être jugées par rapport au sort réservé aux marginaux. Quand dans une société les démunis sont bien traités, c’est la preuve que celle-ci fonctionne bien.
Quelle est la particularité de ce single ?
Cette nouvelle campagne est intitulée ‘’Soins de santé en danger’’. Parce que nous avons remarqué que dans les conflits des dernières années, les belligérants s’empennaient de plus en plus aux centres, aux personnels de santé et aux humanitaires. Quelquefois, l’on discrimine les patients avant de leur donner des soins eu égard le camp politique auquel ils appartiennent. Les conflits sont de plus en plus civils. Ce qui fait que ces personnes, qui ne sont pas militaires, ne connaissent pas les règles de la guerre. Elles ont tendance à penser que la belligérance, c’est l’absence de règles. Alors que même en guerre, il y a des limites.
Interview réalisée par Franck Koffi
Pourquoi vos fans ne vous voient plus sur scène ?
Dans la carrière d’un artiste, il y a des périodes où il est plus sur scène et d’autres où il travaille en studio. Et depuis un certain temps, je suis en studio en train de peaufiner ma dernière œuvre musicale et un recueil de nouvelles. Parce que je suis dans l’écriture aussi. Les activités que je mène actuellement ne m’appellent pas sur la scène.
Parlant justement d’activités, on vous voit désormais dans l’animation. Avez-vous embrassé cette carrière ?
L’animation, que ce soit à la radio ou à la télé, fait partie de ce que j’ai toujours fait. Je l’ai fait à Radio campus, à l’université. Et donc, ce n’est pas nouveau. L’animation est une autre facette de la musique. Parce que je partage avec le public la musique que j’aime. Donc pour moi, c’est exactement la même chose. Ce n’est pas une nouvelle carrière.
Avez-vous choisi l’animation au détriment de la musique ?
J’ai décidé depuis quelques années de faire un album tous les quatre ans. Et le dernier est sorti en 2008. Donc en 2012, il y a un nouveau Kajeem qui sortira. Mais il ne faut pas oublier que je suis moi-même mon propre producteur. Nous sommes dans un contexte économique difficile. En plus, je suis un artiste qui met du temps afin de peaufiner ses œuvres pour que tous ceux qui se plaignent de ne pas me voir ne soient pas déçus à ma sortie.
A quand le nouveau Kajeem ?
Probablement pour la fin de l’année. Actuellement je peux dire qu’on est à 80% de la confection de l’album. Il comportera 18 titres. C’est une grosse galette avec de belles collaborations.
Lesquelles ?
J’ai travaillé avec un chanteur allemand que j’ai rencontré ici. Il y a également un duo avec le groupe Dara-J du Sénégal. Et enfin, j’ai invité ma famille artistique sur un titre. Je veux dire qu’il y a vraiment de la matière. Il n’y a pas mal d’instrumentistes ivoiriens qui sont sur mon disque, même si j’ai terminé l’enregistrement du côté de Marseille.
Parlant justement de la famille artistique, le village rasta à Vridi a été rasé. Quel est votre réaction en tant que rasta ?
J’ai l’habitude de dire que face à un drame, il faut sortir de l’émotion. Ma première réaction est l’indignation de voir des femmes et des enfants jetés à la rue. Surtout que, même si c’est un problème foncier, il est dit que les choses n’ont pas été faites dans les règles vu qu’il n’y a pas eu de mise en demeure. A la suite de cela, ma préoccupation, c’est qu’est-ce qu’on fait ? Parce qu’au-delà de l’indignation, quelle est l’attitude à tenir. J’ai approché des personnes dont certaines sont issues du village pour savoir s’il y avait une action à mener. Parce que nous qui avons un peu de notoriété, devons la mettre au service de causes justes. Mais rien n’a été fait. On est resté dans l’indignation alors qu’il y a une vraie détresse là-bas. Vous connaissez le climat d’Abidjan. Des familles entières livrées à elles-mêmes en bordure de mer ! Ce n’est pas ce qu’on peut souhaiter. Moi je suis entièrement disponible pour toute action afin de recaser les frères ou les mettre dans de meilleures conditions.
Vous venez de sortir une nouvelle chanson en collaboration avec la Croix rouge et d’autres chanteurs. Pourquoi ce besoin ?
Comme je l’ai dit, pour moi, toute notoriété doit être mise au service d’une cause. Si votre notoriété vous sert juste à faire le malin, c’est que vous ne servez à rien. Ici, peut-être que les artistes ne sont pas suffisamment sensibilisés ou nantis. Car, il faut comprendre que quand quelqu’un est lui-même accablé par des préoccupations matérielles, on peut comprendre qu’il ne veuille pas s’engager à porter assistance aux autres. Il y a des thèmes qui tombent sous la coupe de ce que je fais. Avant que je ne sois avec la Croix Rouge, j’avais des chansons qui dénonçaient certaines situations. Je pense que nos sociétés doivent être jugées par rapport au sort réservé aux marginaux. Quand dans une société les démunis sont bien traités, c’est la preuve que celle-ci fonctionne bien.
Quelle est la particularité de ce single ?
Cette nouvelle campagne est intitulée ‘’Soins de santé en danger’’. Parce que nous avons remarqué que dans les conflits des dernières années, les belligérants s’empennaient de plus en plus aux centres, aux personnels de santé et aux humanitaires. Quelquefois, l’on discrimine les patients avant de leur donner des soins eu égard le camp politique auquel ils appartiennent. Les conflits sont de plus en plus civils. Ce qui fait que ces personnes, qui ne sont pas militaires, ne connaissent pas les règles de la guerre. Elles ont tendance à penser que la belligérance, c’est l’absence de règles. Alors que même en guerre, il y a des limites.
Interview réalisée par Franck Koffi