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Politique Publié le mardi 18 septembre 2012 | Le Patriote

Poursuivis par le tribunal militaire: Voici les tonnes de preuves contre Dogbo Blé et les autres

© Le Patriote Par Nathan Koné
Cecos - Le Contrôleur-général Bredou M`Bia préside la cérémonie d`arrosage du galon du commissaire principal Robé Gogo Joachim
Assassinats, arrestations arbitraires, détention illégale, séquestration, génocide, viol, vol, le chapelet des charges retenues contre le général Dogbo Blé Brunot, ex-commandant de la garde républicaine sous Laurent Gbagbo, est long, symptomatique de la cruauté de l’officier et surtout révélatrice de la terreur infligée aux opposants de l’ancien pouvoir des refondateurs. En effet, le général Dogbo Blé, en sa qualité de commandant de la garde la plus redoutée sous l’ancien régime, a régné en maitre absolu sur Abidjan durant le pouvoir des frontistes. Puissant et craint, il avait droit de vie ou de mort sur tous ceux qui ne marchaient pas au rythme des refondateurs et n’épousaient pas la dictature des socialistes ivoiriens(?). A l’avant-garde du combat politique, Dogbo Blé Brunot, Vagba Faussignaux, de la marine et le brumeux centre de commandement des opérations de sécurité (CECOS) ont fait feu de tous bois dans la commission des meurtres, des assassinats crapuleux, des tortures, de viols…Des monstres qui se nourrissaient chaque jour du sang de leurs nombreuses victimes. Plus royalistes que le roi, ces officiers sous les ordres desquels les troupes massacraient le peuple, avaient troqué les treillis militaires contre la veste militante. En lieu et place d’être au service de la nation, ils ne vivaient et ne respiraient que pour servir le FPI. Ce qui a permis à l’ancien président Laurent Gbagbo de croire à un moment donné qu’il avait une armée à sa disposition prête à tout pour son maintien dans le fauteuil présidentiel. En somme, l’ancien commandant de la garde républicaine et les autres sont les initiateurs de la crise postélectorale que la Côte d’Ivoire a connue et qui a fait officiellement 3000 morts. En plus de conforter l’ancien homme fort d’Abidjan dans son plan de confiscation du pouvoir, Dogbo Blé Brunot s’est véritablement illustré de manière négative lors de la crise postélectorale. «Nous allons défendre la terre de nos ancêtres au prix de notre sang. Parce que nous n’avons pas un autre pays. Nous ne devons reculer devant aucune menace d’où qu’elle vienne», avait-il prévenu au début de la crise. Avant de mettre sa menace à exécution. Les troupes chauffées à blanc, exécutaient à la lettre les consignes laissées par le commandant. A travers les rues de la capitale économique de la Côte d’Ivoire, les éléments de la garde républicaine assassinaient, massacraient, tiraient à bout portant sur des manifestants, tuaient, volaient et violaient au su et au vu de tout le monde. L’assassinat crapuleux du colonel-major Dosso Adama au plus fort de la crise par les soldats de la garde républicaine achève sur la dangerosité de celui qui s’était taillé le statut d’un pilier sécuritaire incontournable du défunt régime. Les témoignages de ceux qui ont exécuté les ordres du général Dogbo Blé en abattant froidement leur supérieur sont édifiants. Trois des tueurs du colonel-major ont été, en outre, mis aux arrêts en juin 2011. Cuisinés par le commissaire du gouvernement, Ange Kessy Bernard, ils n’ont pas fait de difficultés pour passer aux aveux. « Le colonel-major Dosso Adama a été interpellé à la hauteur d’un poste de contrôle des Fds (Forces de défense et de sécurité) en face de l’Ambassade des Etats-Unis, peu après 20 h alors qu’il revenait de l’Hôtel du Golf. Nous avons informé le général que nous tenons le colonel-major. Il nous a demandé de finir avec lui. Après, il a changé d’avis en nous demandant de conduire le colonel-major à lui», a raconté le garde de corps du général poursuivi, le sergent Toh Ferdinand à la barre. Avant que le sergent-chef Lago Léo qui faisait partie de l’escadron meurtrier n’enfonce le clou : «Le général Dogbo Blé nous a ordonné de ‘’rafaler’’ sur lui. C’est ce que nous avons fait», a-t-il révélé. Le corps sans vie du colonel-major est ensuite jeté dans la broussaille sur l’autoroute du Nord. « Nous l’avons fouillé et avons découvert sur lui, la somme de 4 millions et deux portables. Nous nous sommes partagés les 4 millions et avons vendu les portables au black-market », ont confessé les tueurs. Devant de tels crimes, le procureur militaire n’a-t-il pas raison d’affirmer que le général Dogbo Blé Brunot risque la prison à vie? En tous cas, il aura du mal à se défaire de ses crimes. Après les actes, le temps de les assumer en toute responsabilité est venu pour l’ex-commandant de la garde républicaine, ainsi que les militaires qui se sont spécialisés dans les crimes et assassinats. Le procès du 2 octobre prochain promet.
Lacina Ouattara
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