Près d’un an après les promesses d’emplois faites par les autorités, plus de 4 millions de chômeurs attendent. Une lueur d’espoir subsiste.
C’est la première bonne nouvelle. 10 milliards de FCFA seront décaissés dans les jours à venir par l’Etat pour servir de fonds de garantie aux sans-emploi. Selon Satigui Koné, conseiller technique en charge de la communication au ministère de l’Artisanat et des petites et moyennes entreprises, cette somme a été obtenue grâce aux sollicitations de Konaté Sidiki. L’argent, ajoute-t-il, sera logé dans un compte à la Biao. «C’est une première, et un appui fort de l’Etat pour les chômeurs», avoue-t-il. Pion essentiel dans la création d’emplois, ce ministère a longtemps misé en vain sur ses deux organes stratégiques. L’Institut ivoirien de l’entreprise (Inie), chargé de la conception de projets et le Fonds ivoirien pour le développement de l’entreprise nationale (Fiden) qui les finance. En février, Satigui Koné évaluait les détenteurs de projets d’emplois à une moyenne de 20 par jour. Environ 1.300 projets étaient en attente de financement. Seul couac, l’argent n’était pas disponible. Avec cette manne décaissée par l’Etat, ce sera donc un grand ouf de soulagement pour ces jeunes. Et M. Koné peut se permettre : «Avec ça, tout va changer». Son message est clair : dans la politique du président de la République de créer un million d’emplois, il faudra dorénavant compter avec l’Inie et le Fiden. La seconde bonne nouvelle, vient du côté du ministère de la Promotion de la jeunesse et du service civique à travers sa plateforme «mode d’emploi». Selon plusieurs sources, les entreprises commencent à s’intéresser aux 55.000 demandeurs d’emplois déjà inscrits dans la base de données. Dimba Sow, l’administrateur de «mode d’emploi», prend l’exemple de Palmafrique, spécialisée dans le palmier à huile. La structure a choisi récemment 177 jeunes grâce au Programme du service civique national, qui a été dissous par la suite, en même temps que le Fonds national de solidarité (Fns). 25 d’entre eux seront bientôt déployés sur le terrain, selon M. Sow. La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) s’intéresse aussi aux demandeurs d’emplois inscrits à «mode d’emploi». Elle a choisi 6 personnes parmi eux dans le cadre d’un projet de renforcement des capacités. Objectif du ministre : amener les entreprises ivoiriennes à faire plus de citoyenneté en venant solliciter ces inscrits. «Pour l’instant, beaucoup de structures n’ont pas confiance et veulent être sûres de la qualité des gens inscrits dans la base de données. Notre but, c’est de les rassurer». Toujours selon nos informateurs, la société Macc internationale vient d’ailleurs de leur envoyer une demande pour recruter 610 jeunes qui iront travailler dans une mine d’or, au Nord du pays. Et le ministre Alain Logobognon fait des pieds et des mains pour obtenir la mise en place du Fonds national de la jeunesse. Que ce soit donc les plateformes d’embauche ou les structures de financement de projets, la grosse artillerie est en route et s’active depuis mi-2011 pour combattre le chômage. Il ne faut surtout pas oublier le Programme d’assistance post-crise (Papc) et son projet 5.000 emplois. Après cette action coordonnée avec l’Agence de gestion des routes (Ageroute), Philippe Koffi, le coordonnateur du Papc, a redonné le sourire aux populations de l’Ouest. Près de 2.000 projets y ont été financés. Du côté de l’Agence d’étude et de la promotion de l’emploi (Agepe), on ne cesse de courtiser des partenaires pour être plus dynamique. Le directeur général, Philippe N’Dri, vient de signer un partenariat avec la Poste pour permettre aux chômeurs figurant dans sa base de données, de pouvoir être vite contactés en cas de sollicitations. Nonobstant, toute cette grosse machine «antichômage» galvanisée par les discours encourageants du président de la République, est confrontée à la dure réalité du terrain. Les jeunes se plaignent que personne n’embauche à cause de la crise, et les projets ne trouvent pas de financements. Les autorités misent sur la relance économique, avec l’afflux des investisseurs. Ces derniers, eux, comptent sur les autorités pour maintenir la stabilité. Pendant ce temps, les sans-emploi sont pris dans l’étau. Une étude réalisée par des chercheurs ivoiriens en 2012 et publiée dans la revue «Pensées Noires» indique que le quart des «forces actives» du pays est au chômage. La même étude note que «les jeunes de moins de 35 ans qui constituent plus de 64% de la population sont frappés d’un taux de chômage estimé à environ 25 %». Outre quelques rares jobs directs comme cela a été le cas avec Palmafrique, les demandeurs d’emploi doivent le plus souvent se contenter des travaux à haute intensité de main-d’œuvre.
Raphaël Tanoh
C’est la première bonne nouvelle. 10 milliards de FCFA seront décaissés dans les jours à venir par l’Etat pour servir de fonds de garantie aux sans-emploi. Selon Satigui Koné, conseiller technique en charge de la communication au ministère de l’Artisanat et des petites et moyennes entreprises, cette somme a été obtenue grâce aux sollicitations de Konaté Sidiki. L’argent, ajoute-t-il, sera logé dans un compte à la Biao. «C’est une première, et un appui fort de l’Etat pour les chômeurs», avoue-t-il. Pion essentiel dans la création d’emplois, ce ministère a longtemps misé en vain sur ses deux organes stratégiques. L’Institut ivoirien de l’entreprise (Inie), chargé de la conception de projets et le Fonds ivoirien pour le développement de l’entreprise nationale (Fiden) qui les finance. En février, Satigui Koné évaluait les détenteurs de projets d’emplois à une moyenne de 20 par jour. Environ 1.300 projets étaient en attente de financement. Seul couac, l’argent n’était pas disponible. Avec cette manne décaissée par l’Etat, ce sera donc un grand ouf de soulagement pour ces jeunes. Et M. Koné peut se permettre : «Avec ça, tout va changer». Son message est clair : dans la politique du président de la République de créer un million d’emplois, il faudra dorénavant compter avec l’Inie et le Fiden. La seconde bonne nouvelle, vient du côté du ministère de la Promotion de la jeunesse et du service civique à travers sa plateforme «mode d’emploi». Selon plusieurs sources, les entreprises commencent à s’intéresser aux 55.000 demandeurs d’emplois déjà inscrits dans la base de données. Dimba Sow, l’administrateur de «mode d’emploi», prend l’exemple de Palmafrique, spécialisée dans le palmier à huile. La structure a choisi récemment 177 jeunes grâce au Programme du service civique national, qui a été dissous par la suite, en même temps que le Fonds national de solidarité (Fns). 25 d’entre eux seront bientôt déployés sur le terrain, selon M. Sow. La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) s’intéresse aussi aux demandeurs d’emplois inscrits à «mode d’emploi». Elle a choisi 6 personnes parmi eux dans le cadre d’un projet de renforcement des capacités. Objectif du ministre : amener les entreprises ivoiriennes à faire plus de citoyenneté en venant solliciter ces inscrits. «Pour l’instant, beaucoup de structures n’ont pas confiance et veulent être sûres de la qualité des gens inscrits dans la base de données. Notre but, c’est de les rassurer». Toujours selon nos informateurs, la société Macc internationale vient d’ailleurs de leur envoyer une demande pour recruter 610 jeunes qui iront travailler dans une mine d’or, au Nord du pays. Et le ministre Alain Logobognon fait des pieds et des mains pour obtenir la mise en place du Fonds national de la jeunesse. Que ce soit donc les plateformes d’embauche ou les structures de financement de projets, la grosse artillerie est en route et s’active depuis mi-2011 pour combattre le chômage. Il ne faut surtout pas oublier le Programme d’assistance post-crise (Papc) et son projet 5.000 emplois. Après cette action coordonnée avec l’Agence de gestion des routes (Ageroute), Philippe Koffi, le coordonnateur du Papc, a redonné le sourire aux populations de l’Ouest. Près de 2.000 projets y ont été financés. Du côté de l’Agence d’étude et de la promotion de l’emploi (Agepe), on ne cesse de courtiser des partenaires pour être plus dynamique. Le directeur général, Philippe N’Dri, vient de signer un partenariat avec la Poste pour permettre aux chômeurs figurant dans sa base de données, de pouvoir être vite contactés en cas de sollicitations. Nonobstant, toute cette grosse machine «antichômage» galvanisée par les discours encourageants du président de la République, est confrontée à la dure réalité du terrain. Les jeunes se plaignent que personne n’embauche à cause de la crise, et les projets ne trouvent pas de financements. Les autorités misent sur la relance économique, avec l’afflux des investisseurs. Ces derniers, eux, comptent sur les autorités pour maintenir la stabilité. Pendant ce temps, les sans-emploi sont pris dans l’étau. Une étude réalisée par des chercheurs ivoiriens en 2012 et publiée dans la revue «Pensées Noires» indique que le quart des «forces actives» du pays est au chômage. La même étude note que «les jeunes de moins de 35 ans qui constituent plus de 64% de la population sont frappés d’un taux de chômage estimé à environ 25 %». Outre quelques rares jobs directs comme cela a été le cas avec Palmafrique, les demandeurs d’emploi doivent le plus souvent se contenter des travaux à haute intensité de main-d’œuvre.
Raphaël Tanoh