Yamoussoukro abrite depuis hier, jeudi 27 septembre, ce, jusqu’au 29 septembre, un atelier de renforcement des capacités de 95 préfets sur l’épineuse question des pires formes de travail des tout-petits. Une initiative du Comité National de Surveillance (CNS), présidé par Mme Dominique Ouattara. Une occasion pour le président du Comité Interministériel de lutte contre la Traite, l’exploitation et le travail des enfants, Koné Gilbert Kafana, d’inviter les préfets à s’emparer du problème en vue d’une meilleure synergie des actions de lutte. Il a également fait un tableau délétère du phénomène dans le pays pour montrer qu’en dépit des initiatives prises par les autorités, de nombreux enfants sont maltraités. « Il n’est pas acceptable que malgré les efforts du gouvernement, de nombreux enfants, à travers la Côte d’Ivoire entière, continuent d’être astreints aux travaux à la place des adultes, et ce, dans les conditions les plus inhumaines », a-t-il regretté. Il n’a d’ailleurs pas manqué de rappeler à l’assistance, l’existence des lois règlementant à la fois le travail et interdisant la traite des enfants. « Les textes existent, y compris la loi portant interdiction de la traite et des pires formes de travail des enfants, y compris également l’arrêté portant détermination de la liste des travaux dangereux interdits aux enfants de moins de 18 ans », a-t-il révélé. Avant d’ajouter que cet atelier « milite en faveur d’une déconcentration de l’initiative de lutte afin de rapprocher de nos départements, de nos communes, de nos villages, la réponse que nous avons le devoir d’apporter à la problématique de l’exploitation et du travail des enfants », a conseillé M. Koné Gilbert Kafana. Yao Sylvie Patricia, Secrétaire exécutive du CNS a, quant à elle, salué les actions déjà entreprises et qui ont permis au pays d’être rayé de la liste rouge du département d’Etat Américain. Mais en dépit de ce bond qualitatif, elle a souligné la nécessité de poser des actions immédiates dans le sens de la remédiation du phénomène parce qu’il faut « agir vite et avec détermination, car les enfants victimes de traite et de pires formes de travail sont dans une situation d’urgence et d’extrême vulnérabilité qui commande des mesures urgentes de protection et d’assistance appropriées », a-t-elle recommandé.
MARIE PAULE KOFFI
MARIE PAULE KOFFI