Les ministres de l’Agriculture de la Communauté économique de Etats de l’Afrique de l’ouest CEDEAO) ou leurs représentants étaient réunis jeudi dernier à l’hôtel Novotel-Platau pour plancher sur la sécurité alimentaire et la lutte contre la faim. Faisant suite à des travaux deux jours avant, cette réunion avait pour but d’adopter et valider le projet de création d’une réserve alimentaire régionale et d’examiner le cadre juridique réglementaire régissant la commercialisation et le contrôle de la qualité des engrais en Afrique de l’Ouest. Selon le Dr Lapodini Marc Atouga, commissaire chargé de l’Agriculture, de l’environnement et des ressources en eau de la CEDEAO, la nécessité pour les pays membres de conjuguer leurs efforts en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle est plus qu’évidente. «Aujourd’hui, les crises alimentaires, bien qu’elles soient plus aiguës dans les pays du Sahel, l’ensemble du monde semble de nos jours être touché par le manque d’aliments en quantité. (…). Plusieurs institutions spécialisées dans la question de la sécurité alimentaire et nutritionnelle attirent déjà notre attention sur la prochaine volatilité des prix des denrées alimentaires » a-t-il fait savoir. Pour Dr Lapodini Marc Atouga, ces projets visant, tous les deux, une productivité agricole durable dans la sous-région, devraient être mis en oeuvre dans les meilleurs délais. A cet effet, il a demandé aux partenaires ethniques et financiers des deus secteurs clef d’intervention de poursuivre leurs appuis. Procédant à l’ouverture de la réunion, Kobenan Kouassi Adjoumani, ministre des Ressources animales et halieutiques, a surtout insisté sur l’élaboration d’une stratégie d’ensemble pour la mise en place d’un dispositif pérenne de réserve alimentaire pour affronter les crises alimentaires et l’insécurité alimentaire et nutritionnelle. « (…) Il est notoire de constater que notre agriculture est dans l’impossibilité d’assurer, effectivement, la sécurité alimentaire pour des populations, garantir la souveraineté alimentaire de la région et réduire la dépendance vis-à-vis des importations, sans aucun soutien public », a déploré le ministre Adjoumani. S’agissant de la réglementation sur les engrais, le représentant du Premier ministre a noté que la CEDEAO doit contribuer, entre autres, à la promotion d’entreprises performantes mais respectueuses de l’environnement, rendre disponibles et accessibles les engrais à moindres coûts, l’augmentation des rendements en vue d’assurer une amélioration de la productivité dans l’agriculture.
Sogona Sidibé
Sogona Sidibé