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Politique Publié le lundi 1 octobre 2012 | L’intelligent d’Abidjan

Réconciliation nationale / Cérémonie œcuménique des 93 villages d’Abidjan : La leçon d’humilité des peuples Atchan et Akyé aux Ivoiriens

© L’intelligent d’Abidjan Par PRISCA
Reconciliation nationale : les peuples Atchan et Akyé prient pour la paix en Côte d’Ivoire
Jeudi 27 septembre 2012. Abobo, Annokoi Kouté. Les peuples Atchan et Akyé se sont réunis pour une prière en faveur de la paix, en présence de plusieurs chefs religieux et du Gouverneur Robert Beugré Mambé
Jeudi 27 septembre dernier, dans le village martyr d’Anonkouakouté, le monde entier a été témoin d’un acte de foi inédit en côte d’Ivoire. 22 mois après la crise postélectorale, Les peuples Atchan et Akyé des 93 villages du District Autonome d’Abidjan se sont repentis devant les Ivoiriens pour la seule gloire de Dieu... Un exemple à suivre pour tous, si nous voulons nous réconcilier. Voici en intégralité, le discours du porte parole des peuples Akyés et Ebriés, le président Robert Beugré MAMBE, Gouverneur du District Autonome d’Abidjan.
Très Révérend Père Benjamin BONY, Président de la Conférence des Eglises Méthodistes Unies de Côte d’Ivoire,
Très Révérend Père Jean Baptiste AKOUADAN, représentant Monseigneur Jean-Pierre KOUTUAN et tout le Clergé catholique,
Honorables Ministres de l’Evangile et de la parole de Dieu, (harristes, musulmans, bouddistes, déhimas et toutes les confessions religieuses confondues)
Je voudrais au nom de tout le peuple Atchan et Akyé,
Au nom de tous les doyens, cadres et élus Atchan et Akyé,
Vous saluer respectueusement et vous dire, que nous avons été émerveillé, nous avons été soulagés, nous avons été nourris par la grande compassion et la solidarité que vous avez su manifester à l’égard de ce peuple, au moment où nous nous sommes approché de vous. Distingués Ministres de la parole de Dieu, protestants méthodistes, protestants unis, harristes, orthodoxes, musulmans, tous les croyants du monde, nos frères bouddhistes, nous vous saluons très respectueusement. Sachez simplement, que les mots humains, ne sauront jamais traduire l’émotion qui nous étreint et la joie qui nous anime, lorsque vous avez choisi de nous accompagner, dans la quête, de réconciliation, de paix et d’amour, entre tous les Ivoiriens. C’est pourquoi, je voudrais au nom du peuple Atchan et du peuple Akyé, cadres, tous les élus et tous les enfants, de cette grande région du District Autonome d’Abidjan, saluer respectueusement, la présence, de M. CISSE Moussa, représentant le chef de l’Etat, accompagné par M. AGBAI Félicien, un des nôtres, de Mme FABERT, représentante du Premier Ministre, Me. AHOSSOU Jeannot, du Pr. Maurice Kakou GUIKAHUET, représentant le Président du Conseil Economique et Social, de M. KOUAME Lambert, représentant, M. Charles Konan BANNY, de M. BOGUI, représentant la Grande Chancellerie, de M. le Secrétaire Général de la Préfecture d’Abidjan, représentant le préfet d’Abidjan, préfet des Lagunes, en déplacement à Yamoussoukro pour un séminaire, je voudrais à nouveau, vous saluer respectueusement, distinguées personnalités. En le faisant, je le fais au nom de mon frère et ami, le Ministre AKE Charles, Ministre du Tourisme, un homme de devoir, amoureux de son peuple, qui nous soutient, depuis l’origine de cette initiative.

Je demande pardon à tous ceux dont j’ai oublié de citer les noms et profite de l’occasion pour réitérer mes salutations à l’endroit des Maires de Cocody, d’Abobo, de Koumassi et bien d’autres Maires.

Honorables Ministres de la parole de Dieu, vous nous avez enseigné. Nous allons essayer de rendre un peu de ce que nous avons reçu. Si nous oublions l’essentiel, pardonnez-nous, parce que nous sommes des apprenants. Deux hommes se présentent à l’Eglise, à la Mosquée et au temple, pour prier. Le premier dit : « moi, je n’ai rien fait, je suis juste, je n’ai jamais péché, je n’ai jamais volé, je suis sans reproche en pensée, en parole et en actes ». Le deuxième dit : « Seigneur, je ne peux même pas me tenir debout devant toi, je m’humilie devant toi, parce que tous les jours, je pèche, je médis des autres, je vole, je me trompe, Seigneur, pardonne-moi mes pêchés ». Et le Seigneur de dire : « mon fils, pour t’être humilié devant moi, tes péchés te sont pardonnés. ‘’Quant à l’autre, le Seigneur lui dit : « va, réfléchis encore, parce que ton parcours sera long, puisque tu n’as pas encore compris l’enseignement de la vérité éternelle ». David, quand il est allé avec Beth-Scheba, a été repris par le prophète Nathan, et David s’est humilié devant Dieu en chantant le cantique, le Psaume 51, que les chrétiens connaissent assez bien.

Quand le peuple d’Israël
a été déporté à l’extérieur de son royaume, Daniel s’est humilié devant Dieu, pour lui demander
pardon, pour tous les
péchés du peuple Israël.

Peut-on dire que tout un peuple a péché ? Il y avait certainement des justes, mais Dieu voulait simplement éduquer le peuple d’Israël. Les grandes religions du monde entier, que ce soit les bouddhistes, les chrétiens, les musulmans, tous, nous enseigne à nous humilier devant Dieu. Et nos frères catholiques ont une prière extraordinaire. « Je reconnais devant mes frères, que j’ai péché, en pensée, en parole, par actions et par omissions, oui j’ai vraiment pêché ». Les méthodistes, les harristes, les musulmans… Toutes les religions, avant d’invoquer Dieu s’humilient d’abord devant lui. Ministres de la parole de Dieu, c’est ce que, vous nous avez enseigné. C’est pourquoi d’ailleurs, dans la première Epitre de Jean, nous trouvons ceci. Et je cite : « Nous disons peut-être que nous n’avons pas de péché. Mais nous nous trompons dit Jean, et la verité n’est pas en nous. Dieu fait ce qu’il promet et il est juste. Alors, si nous confessons nos péchés, il nous les pardonnera. Il enlèvera tout le mal qui est en nous. Nous disons peut-être, nous n’avons pas commis de péchés. Dans ce cas, nous faisons de Dieu un menteur et sa parole, n’est pas en nous. Mes enfants, dit Jean, je vous écris ces choses-là, pour que vous évitiez de commettre des péchés. Mais si quelqu’un commet un péché, nous avons un défenseur devant le père, pour les chrétiens, c’est Jésus Christ, le juste. Lui, il s’est offert en sacrifice, pour que Dieu pardonne nos péchés à nous, mais aussi les péchés du monde entier, dit la première Epitre de Jean. Mes frères et sœurs, nous sommes réunis ce matin pour louer Dieu, devant la face du monde. Pour demander à Dieu de pardonner les péchés que nous avons pu commettre dans notre ignorance. C’est pourquoi, le peuple Ebrié, le peuple Akyé, demandent pardon à tous les hommes politiques, si nous les avons offensé ; à tous nos frères chrétiens, si nous les avons offensés ; à tous nos frères musulmans, si nous les avons offensés ; aux forces de l’ordre, si nous les avons offensés ; à tout le peuple de Côte d’Ivoire, aux allogènes et allochtones, nous demandons pardon. Le peuple Akyé et le peuple Ebrié, disent aussi, et pour la seule gloire de Dieu que si quelqu’un par mégarde, nous a offensés, nous a fait du mal; si quelqu’un a fait pleurer notre âme du plus profond de lui-même et nous a fait pleurer des larmes de douleur, les deux peuples disent-nous pardonnons. Les deux peuples demandent aussi, aux Ministres de la parole de Dieu ici présents, de prier pour le chef de l’Etat, le Premier Ministre, les membres du Gouvernement, les partis politiques, pour tous les Ivoiriens sans exclusive, car Dieu ne choisit pas selon le bord politique mais Dieu choisit, selon le cœur, de prier pour les enfants, les forces de l’ordre, les chrétiens, les bouddhistes, les musulmans et tous les croyants de Côte d’Ivoire.
Le peuple Akyé et le peuple Ebrié demandent que la bénédiction que Dieu acceptera de nous accorder s’étende sur tout le peuple de Côte d’Ivoire, afin que ce pays rayonne de prospérité et de bonheur pour étonner le monde entier, parce que, ce pays est grand, riche et beau ; beau de sa foi, beau de la foi de ses Ministres de la parole, beau du cœur de ses habitants.

La graine de l’amour que nous venons de semer ce jour, demain certainement, produira
de grands fruits, pour la seule gloire de Dieu, pour la seule gloire de Dieu.

C’est pourquoi, je voudrais vous demander la permission, de chanter un cantique en Ebrié, dont voici, la traduction en français courant. Tu es le Dieu de nos pères. Tu nous as sorti de la souffrance. Ainsi, nos cœurs se réjouissent de te savoir à nos cotés. Nous n’oublierons jamais ce que tu fais pour nous. Tu es vraiment le Dieu de notre père. Même dans la mort, nous allons nous adosser à ta puissance. Tu es le Dieu de nos pères. Même dans la misère, nous allons nous adosser à ta puissance, pour ta seule gloire, dans les siècles des siècles, amen!

Dircom District
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