Difficile, la séparation des pouvoirs, malgré le changement des temps et des saisons. A chacune de ses sorties, Soro Guillaume s'évertue à démontrer combien de fois il sait manier la brosse à reluire. Tiens, sous les tropiques, l'Exécutif tient les autres en l’état. A l’ouverture de la deuxième session ordinaire du parlement burkinabé, l’honorable président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire s'est illustré de fort belle manière. Des fleurs distribuées à chacun de ses pas et de toutes parts. A qui? Ben voyons ! «La Côte d’Ivoire entière, incarnée en son unité par le Président de la République, Son Excellence Alassane Ouattara s’honore de l’invitation que vous nous faites, de nous exprimer en ces lieux solennels du Burkina Faso, où nous voulons saluer, avec reconnaissance, la grandeur et l’abnégation de celui qui incarne au plus haut point l’unité Burkinabé, je veux parler du Président du Faso, Son Excellence Blaise Compaoré ». On en redemande : «Le Président Alassane Ouattara, la pierre que les bâtisseurs avaient rejetée, est désormais devenu la figure emblématique de la Côte d’Ivoire nouvelle. Son parcours politique, comme l’éthique de la responsabilité qui l’a commandé, insuffle aujourd’hui à la Côte d’Ivoire, l’esprit de modernité. A ses côtés, nous marchons résolument vers l’avenir, plus déterminés que jamais à faire de la consolidation de l’axe Abidjan-Ouagadougou notre priorité, pour que, évidemment, nos deux pays deviennent des acteurs majeurs dans notre sous-région ». Un autre couplet ? : «Le Président Blaise Compaoré, véritable maître d’œuvre des grands cénacles de dialogue et de paix dans la sous-région, est aussi pour nous une précieuse référence. Par l’intelligence politique qui le caractérise, par sa disponibilité à défendre et à protéger les exclus de tous les pays, il a su donner au Burkina une incontestable stature de géant dans notre sous-région. Nous ne pouvons que nous en réjouir, nous qui avons bénéficié de sa bienveillance ». Pour semer le désordre en Côte d’Ivoire?
Et la mission première de l'élu !
Depuis l’ouverture le mercredi 25 avril dernier à Yamoussoukro de la 1ère session ordinaire de la nouvelle législature présidée par Soro Guillaume, il ne se passe pas un jour sans que les députés sous la houlette de leur président « bien aimé », n’étonnent les Ivoiriens par leur capacité à garder le silence sur les nombreux actes de mauvaise gouvernance révélés par la presse. Après avoir applaudi quelques passages de ministres, deux ou trois, lors de la présentation des acquis du point d'achèvement de l'Initiative des pays pauvres très endettés, les mains biens croisées et très bien repliées, nos parlementaires observent, assis, les exploits réalisés dans certains ministères. Des ordonnances ou décisions sont prises, des marchés sont passés en violation flagrante des codes et procédures en la matière...
Ce ne serait pas un effort de trop que de rappeler la mission du député et surtout celle du président de l'Assemblée nationale. Et pour mieux le faire, faisons une fois encore appel à, Jean-Louis Debré, l'actuel président du Conseil Constitutionnel français, qui s'exprimait, le mardi 26 juin 2012, (« RFI»), et relayé pour le bonheur de nos parlementaires par «L'Eléphant déchaîné» (29/6) : « (…) Le président de l’Assemblée nationale est le symbole de la démocratie parlementaire. Son rôle est d’assurer le bon fonctionnement de l’Assemblée nationale. C’est-à-dire que chacun puisse s’exprimer quelle que soit sa tendance, que le processus législatif puisse être mené à son terme. (Ce n'est pas bien grave, qu'elle soit mono-colore, ce qui ne change en rien sa mission)... Et aussi, assurer le contrôle que le parlement, l’Assemblée nationale exerce sur le gouvernement et l’Administration. Car, le parlement a deux fonctions. Voter la loi, mais aussi contrôler le gouvernement, contrôler l’Administration ; et c’est la fonction aujourd’hui de plus en plus importante des parlements (Nos élus le savent-ils ?).Et donc, c’est le président du parlement qui est garant de cela. (Qu'en pense Soro ?) Mais à l’intérieur de ce processus législatif et à l’intérieur de ce processus de contrôle, il doit faire en sorte, par son autorité, que ceux et celles qui ne sont pas au pouvoir aient autant de pouvoir que ceux et celles qui sont au pouvoir. Parce que tous les députés, quels qu’ils soient, représentent la nation. Le président de l’Assemblée nationale est là pour résister aux pressions de la majorité parlementaire, c’est un homme libre qui n’appartient à personne, qui n’appartient pas au pouvoir, qui n’appartient pas à l’opposition. A partir du moment où il est le président, il n’appartient plus à un groupe parlementaire. Il faut qu’il respecte tout le monde, qu’il respecte chaque député ; parce que chaque député, quelle que soit son origine, quelle que soit son département, quelle que soit son étiquette politique, est un député à part entière, avec les mêmes droits. Le président de l’Assemblée nationale ne doit pas être un homme de parti. Il doit être libre et fier d’être le président de l’Assemblée nationale. Ce n’est pas un job facile, mais si on considère qu’on est là pour faire en sorte que l’expression de la volonté générale s’exprime et qu’on n’est pas là pour faire prévaloir les intérêts d’un parti, d’un groupe ou de qui que ce soit, alors, on sera un bon président. Il faut être libre. L’Assemblée nationale n’est pas l’anti-chambre d’un gouvernement, l’Assemblée nationale a une autonomie, elle est l’Assemblée. Et par conséquent le président, il est libre vis-à-vis de tout le monde. Parce qu’il est président de l’Assemblée nationale…». En Côte d’Ivoire le président de l’Assemblée nationale est le plus grand flatteur du chef de l’Exécutif.
H. Makre
Et la mission première de l'élu !
Depuis l’ouverture le mercredi 25 avril dernier à Yamoussoukro de la 1ère session ordinaire de la nouvelle législature présidée par Soro Guillaume, il ne se passe pas un jour sans que les députés sous la houlette de leur président « bien aimé », n’étonnent les Ivoiriens par leur capacité à garder le silence sur les nombreux actes de mauvaise gouvernance révélés par la presse. Après avoir applaudi quelques passages de ministres, deux ou trois, lors de la présentation des acquis du point d'achèvement de l'Initiative des pays pauvres très endettés, les mains biens croisées et très bien repliées, nos parlementaires observent, assis, les exploits réalisés dans certains ministères. Des ordonnances ou décisions sont prises, des marchés sont passés en violation flagrante des codes et procédures en la matière...
Ce ne serait pas un effort de trop que de rappeler la mission du député et surtout celle du président de l'Assemblée nationale. Et pour mieux le faire, faisons une fois encore appel à, Jean-Louis Debré, l'actuel président du Conseil Constitutionnel français, qui s'exprimait, le mardi 26 juin 2012, (« RFI»), et relayé pour le bonheur de nos parlementaires par «L'Eléphant déchaîné» (29/6) : « (…) Le président de l’Assemblée nationale est le symbole de la démocratie parlementaire. Son rôle est d’assurer le bon fonctionnement de l’Assemblée nationale. C’est-à-dire que chacun puisse s’exprimer quelle que soit sa tendance, que le processus législatif puisse être mené à son terme. (Ce n'est pas bien grave, qu'elle soit mono-colore, ce qui ne change en rien sa mission)... Et aussi, assurer le contrôle que le parlement, l’Assemblée nationale exerce sur le gouvernement et l’Administration. Car, le parlement a deux fonctions. Voter la loi, mais aussi contrôler le gouvernement, contrôler l’Administration ; et c’est la fonction aujourd’hui de plus en plus importante des parlements (Nos élus le savent-ils ?).Et donc, c’est le président du parlement qui est garant de cela. (Qu'en pense Soro ?) Mais à l’intérieur de ce processus législatif et à l’intérieur de ce processus de contrôle, il doit faire en sorte, par son autorité, que ceux et celles qui ne sont pas au pouvoir aient autant de pouvoir que ceux et celles qui sont au pouvoir. Parce que tous les députés, quels qu’ils soient, représentent la nation. Le président de l’Assemblée nationale est là pour résister aux pressions de la majorité parlementaire, c’est un homme libre qui n’appartient à personne, qui n’appartient pas au pouvoir, qui n’appartient pas à l’opposition. A partir du moment où il est le président, il n’appartient plus à un groupe parlementaire. Il faut qu’il respecte tout le monde, qu’il respecte chaque député ; parce que chaque député, quelle que soit son origine, quelle que soit son département, quelle que soit son étiquette politique, est un député à part entière, avec les mêmes droits. Le président de l’Assemblée nationale ne doit pas être un homme de parti. Il doit être libre et fier d’être le président de l’Assemblée nationale. Ce n’est pas un job facile, mais si on considère qu’on est là pour faire en sorte que l’expression de la volonté générale s’exprime et qu’on n’est pas là pour faire prévaloir les intérêts d’un parti, d’un groupe ou de qui que ce soit, alors, on sera un bon président. Il faut être libre. L’Assemblée nationale n’est pas l’anti-chambre d’un gouvernement, l’Assemblée nationale a une autonomie, elle est l’Assemblée. Et par conséquent le président, il est libre vis-à-vis de tout le monde. Parce qu’il est président de l’Assemblée nationale…». En Côte d’Ivoire le président de l’Assemblée nationale est le plus grand flatteur du chef de l’Exécutif.
H. Makre