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Politique Publié le vendredi 5 octobre 2012 | Le Patriote

Le Commandant Kipré Yagba, Directeur de cabinet du Général nie tout et s’enfonce

© Le Patriote Par PRISCA
Tribunal d`Abidjan Plateau: le procès du général Dogbo Blé et des militaires ex-FDS en cours
Mercredi 03 octobre 2012. Abidjan. Palais de justice du Plateau. Poursuite du procès du général Dogbo Blé et des militaires ex-FDS poursuivis pour les crimes commis pendant la période post-électorale.
Prévenu Toh Ferdinand à la barre

Entamé depuis le mardi dernier, le procès du général Dogbo Blé, ex- chef de la redoutable garde républicaine sous Laurent Gbagbo, s’est poursuivi hier au Palais de justice d’Abidjan Plateau. L’interrogatoire des prévenus Toh Ferdinand et Kipré Yagba, fait apparaitre la cruauté avec laquelle les hommes de Dogbo Blé ont exécuté tous ceux sur qui ils ont mis la main. Des propos plutôt choquants, qui mériteraient dans le cadre d’un film, la mention « âmes sensibles, abstenez-vous ! ». Lisez plutôt.

Le juge : Vous êtes accusé d’enlèvement, de séquestration et d’assassinat du Colonel major Adama Dosso. Que répondez-vous à ces accusations ?

Le prévenu : Nous sommes ici pour que la vérité soit sue et que chacun prenne sa part de responsabilité. Le 12 mars 2011, vers 17 heures, j’étais couché et le Sergent chef Lobé Lobé Jacques est venu me réveiller et il m’a dit : «prends ton arme, le Général nous a envoyés en mission ». Je suis allé au magasin d’arme pour récupérer mon arme. Et quand je suis arrivé au véhicule, j’ai trouvé trois autres frères d’armes à savoir Lobé Lobé Jacques, Yapi Yapo dit Djoudjou et Lago Léo Jean Noël. J’ai demandé on va où et c’est pour quelle mission ? Lobé Jacques m’a répondu pour dire on va au blocus du Golf prendre le Colonel Major Adama Dosso pour l’exécuter sur ordre du Général Dogbo Blé. Je ne partageais pas ce projet. Mais étant parmi mes supérieurs, je ne pouvais pas refuser d’y aller. En cours de chemin, le sergent chef Lago Léo Jean Noël a proposé qu’on exécute le Colonel sur l’autoroute du nord et non derrière l’école de la gendarmerie. Parce que selon lui, la détonation pouvait avertir les riverains. Nous sommes allés au blocus du Golf. Lobé Lobé Jacques et Lago Léo sont descendus pour aller chercher le Colonel. Ils ont échangé avec Touali Noël qui avait arrêté le Colonel. Moi, je ne suis pas descendu mais de la voiture, je voyais le Colonel assis sur une chaise blanche. Après les échanges avec Touali, ils sont venus vers le Colonel et il est monté dans le véhicule. Touali nous a remis une carte et un document qu’il avait pris sur lui et qui parlait d’attaques de la ville d’Abidjan. Quand le colonel est monté, il a demandé : « vous m’amenez où ? » Lago Léo lui a dit qu’on va à la gendarmerie de N’Zianouan. Quand on a pris la route, nous avons fouillé dans le sac du Colonel. C’est le sergent chef Lago qui m’a demandé de fouiller dans le sac. J’ai découvert dans le sac une somme de 77 000 FCFA, 3 téléphones portables, des médicaments de tension et un tensiomètre. Lago a récupéré tout.

Le juge : vous étiez dans quel genre de véhicule ?

Le prévenu Toh Ferdinand : Nous étions dans une 4x4 double cabine. Lago et moi étions assis derrière et le colonel était entre nous. Quand nous sommes arrivés au PK 42, Lago a demandé à Yapi Yapo de faire un demi-tour et quand Yapi Yapo s’est exécuté, il est descendu et il a demandé au colonel de descendre. Moi, je suis également descendu mais je suis resté à l’arrière du véhicule parce que je ne voulais pas voir l’exécution du Colonel. Pendant ce temps, il y a une colonne de la force Licorne qui venait, j’ai dit à Lago qu’il y a des véhicules qui arrivent. Donc, quand le dernier véhicule de la colonne nous a dépassés, Lago a tiré sur le Colonel. Il est tombé et il est mort sur-le-champ. Lago m’a demandé de l’aider à tirer le corps. Je lui ai dit que je ne pouvais pas. Sur le chemin du retour, Lago m’a remis 25.000 FCFA dans les 77.000 FCFA que nous avons pris sur le colonel. Ensuite, nous sommes arrivés au corridor de Gesco, il était 21 heures 30. Arrivé au Palais, Lago et Lobé Lobé jacques sont allés rendre compte au Général. Pendant ce temps, moi je suis allé ranger mon arme. Mais Lobé Lobé Jacques est venu me dire que nous devons accompagner le Général à la maison pour qu’il se change. Quand nous sommes montés, il m’a remis la somme de 5.000 FCFA comme prime de nourriture donnée par le Général. Je partage la responsabilité malgré que je n’épousais pas le projet.

Le juge : Mais vous dites que vous ne partagiez pas le projet, mais pourquoi vous êtes partis?

Le prévenu Toh Ferdinand : C’est dans la voiture que j’ai été briefé de la mission par mes supérieurs. Et je ne pouvais pas refuser de partir. Ensuite, nous étions menacés, si on n’exécute pas les ordres de la hiérarchie. Nous savons que nous avons fait du mal.

Avocat du prévenu, Me Gohi Bi Raoul : Toh Ferdinand, nous sommes venus pour une repentance, nous sommes venus demander pardon pour le crime connu, c’est pourquoi je te demande d’être lucide.

Le Juge : De qui as-tu reçu l’ordre? Selon toi, l’ordre est-il venu du Général Dogbo Blé ?

Le Prévenu Toh Ferdinand : Je le pense. Car quand on était dans la voiture, Yapo Yapi appelait et il répondait « oui, mon Général ». En faisant le rapprochement, je me dis qu’il s’agissait bien du Général Dogbo Blé.

Le Juge : Parmi vous, à qui l’ordre a été donné d’exécuter le Colonel ?

Le prévenu Toh Ferdinand : C’est à Yapi Yapo et à Lobé Lobé. Puisque c’est eux qui ont parlé de la mission.

Le Juge : vous dites que vous n’étiez pas partant pour cette mission. Pourtant, vous avez pris 25.000 FCFA et un téléphone portable du Colonel. Pourquoi?

Le prévenu Toh Ferdinand : Monsieur le président, cela ne peut pas s’expliquer.

Le Juge : A quel moment, vous aviez parlé de cette mission à quelqu’un ?

Le prévenu Toh Ferdinand : Le même jour quand nous avons fini d’accompagner le Général. Nous sommes allés à Treichville pour manger, en compagnie d’un de nos frères d’arme, Kouadio Kouadio. Mais ce jour-là, je ne sais pas si Yapi Yapo a trop parlé. Au cours du repas, il s’est levé pour uriner et Kouadio Kouadio m’a dit que Yapi Yapo lui a dit qu’on venait d’exécuter quelqu’un. Il voulait savoir si c’était vrai. Je lui ai dit oui et depuis l’affaire était restée comme ça. C’est après la crise qu’un jour au rassemblement, j’ai reçu une convocation du juge d’instruction, qui m’a entendu sur les faits. Et j’ai dit toute la vérité.

Prévenu Commandant Kipré Yagba

Le juge : vous êtes accusé d’avoir enlevé, séquestré et assassiné le Colonel Major Adama Dosso. Que répondez-vous ?

Prévenu Commandant Kipré Yagba : Je ne reconnais pas les faits qui me sont reprochés. Le fait de me citer dans cette affaire est de la manipulation. Je m’inscris en faux contre tout ce qui a été dit sur moi. Ce jour-là, j’étais au bureau et je n’ai eu aucun contact. Mais de mon bureau qui était fermé, j’ai vu à travers les vitres les gardes de corps défiler et comme de mon bureau on peut entendre quelqu’un qui parle du dehors, j’ai entendu Yapi Yapo dire on s’en va à la Brigade de recherche. Après quelques moments quand l’équipage était prêt, le sergent chef Lago Léo est venu me voir dans mon bureau pour me dire qu’il a reçu une mission de la brigade de recherche. Je lui ai dit que je ne savais rien de cette mission. Et que le Général Dogbo Blé ne m’avait pas donné d’instruction. Ensuite, je lui ai dit que j’ai entendu Yapi Yapo dire qu’il partait à la Brigade de recherche. Et qu’il pouvait partir avec eux. Je me suis endormi jusqu’au lendemain. C’est plus tard que j’ai appris la disparition du Colonel Major Dosso et ensuite l’arrestation de son tueur après la crise. Un jour au rassemblement, j’ai été convoqué par le juge d’instruction. Il m’a fait savoir que le Sergent Chef Lago, qui a tué le colonel Dosso, m’a cité dans cette affaire. Je ne voulais pas de polémique donc je n’ai pas voulu le voir. Cependant, à la veille de notre confrontation, je suis allé voir le Sergent chef Lago. Je lui ai dit que je ne comprenais pas pourquoi on m’a cité. Il m’a dit : « Mon Commandant, il faut assumer. Vous êtes un Officier et vous devez assumer les ordres que vous m’avez donnés ». Je ne voulais pas continuer la discussion avec lui parce que j’ai constaté qu’il divaguait. Après, j’ai demandé à Toh Ferdinand de savoir qui leur avait donné l’ordre de tuer le Colonel Dosso. Cette question est restée sans réponse. Ce que je peux dire, c’est que je n’ai rien fait. Je ne comprends pas les mensonges de Lago et je ne comprends pas non plus son acharnement contre moi. S’il a pris des initiatives personnelles, qu’il les assume. Je ne peux pas payer pour ce que je n’ai pas fait. Je ne comprends pas son comportement. Je me demande qui l’a payé pour faire ce travail. Je n’ai rien fait et qu’il cesse de mentir sur moi.

Le Juge : Vous connaissez Lago, Toh Ferdinand et les autres.
Prévenu Commandant Kipré Yagba : Oui, je les connais, parce que ce sont mes éléments.

Le Juge : Est-ce qu’ils pouvaient se déplacer sans votre permission ?

Prévenu Commandant Kipré Yagba : A priori, non.

Le Juge : A priori non, ça veut dire quoi ?

Prévenu Commandant Kipré Yagba : ça veut dire que logiquement, ils ne pouvaient pas se déplacer sans l’ordre. Puisque le Général à tout moment pouvait avoir besoin d’eux.

Le Juge : Vous dites que vous avez entendu la voix de Yapi Yapo depuis votre bureau. Qu’est ce qu’il disait ?
Prévenu Commandant Kipré Yagba : Il disait : «les gars, on va à la brigade de recherche. »

Le Juge : Où était le Général en ce moment ?

Prévenu Commandant Kipré Yagba : Il était à son bureau.

Le Juge : Donc, ils sont partis sans vos instructions ?

Prévenu Commandant Kipré Yagba : Cela n’est pas à exclure.

Le Juge : Comment les instructions sont données et exécutées?

Prévenu Commandant Kipré Yagba : ça dépend des ordres. S’il y a une mission où le Général ne peut pas donner d’ordre directement aux éléments, il passe par moi. S’il peut, il donne les ordres directement.

Le Juge : Lorsque vous avez entendu les gardes de corps dire qu’ils vont à la brigade de recherche. Avez-vous cherché à savoir pourquoi ?

Prévenu Commandant Kipré Yagba : Non. Je ne me suis pas inquiété. Et avant de partir, Lago est passé me voir pour confirmer l’ordre. Je lui ai dit que je n’en savais rien.

Le Juge : Pourquoi serait-il passé chez vous pour confirmer un ordre que vous n’avez pas donné?
Le prévenu s’énerve et ne répond pas. Le juge donne l’ordre : Répondez !

Prévenu Commandant Kipré Yagba : J’ai déjà répondu à cette question.

Le juge : Généralement, quand vos éléments vont à la brigade de recherche, c’est pour faire quoi ?

Prévenu Commandant Kipré Yagba : C’est pour déposer des gens. Mais cette fois, je ne savais pas qui ils partaient déposer.

Le Juge : quel est l’ordre normal de la transmission des instructions ?
Prévenu Commandant Kipré Yagba : Il y a un cercle pour cela.

Le Juge : vous avez un rôle administratif au sein du cabinet du Général. Selon vous, la mission qui a été exécutée est-elle opérationnelle ?

Prévenu Commandant Kipré Yagba : Oui, c’était une mission opérationnelle et exceptionnelle.

Le juge : Avez-vous eu un contact ce jour avec le Général Dogbo Blé ?

Prévenu Commandant Kipré Yagba : Oui, nous nous sommes vus au cours du repas de 20 heures. C’est le seul contact que nous avons eu ce jour-là.

Le Juge : vous connaissez bien Lago et Toh Ferdinand ?

Prévenu Commandant Kipré Yagba : Oui, je les connais bien. J’ai eu Lago comme élément quand nous étions au front de M’Bahiakro. J’étais son chef. Et c’est moi qui commandais les troupes.

Le Juge : A-t-il des raisons de vous en vouloir ?
Prévenu Commandant Kipré Yagba : Je n’en sais rien. C’est lui seul qui peut répondre à cette question. Il ment. Et je ne comprends pas.

Le Juge : Généralement, confirme-t-il les ordres auprès de vous ?
Prévenu Commandant Kipré Yagba : Oui, il le fait. Mais le 12 mars, quand il est venu, je lui ai dit que je ne savais rien de cette mission.

Le Juge : vous avez dit au juge d’instruction que vous reconnaissez avoir donné l’ordre pour aller chercher le colonel Dosso au blocus du Golf. Confirmez-vous cela ?
Prévenu Commandant Kipré Yagba : Je ne le confirme pas.

Le Juge : Pourtant, vous avez signé la déposition. Pourquoi ?

Prévenu Commandant Kipré Yagba : Je ne sais pas. Tout dépend des conditions dans lesquelles on est auditionné.

Le Juge : Le jour de l’audition, vous n’étiez pas sous une contrainte et votre avocat était à votre côté. A aucun moment, vous aviez parlé de la brigade de recherche. Pourquoi, c’est aujourd’hui que vous parlez de ça ?
Prévenu Commandant Kipré Yagba : Je reconnais cela. Mais au moment de l’audition, je ne me rappelais pas exactement des faits. Je disais des choses et je tentais de me rappeler ce qui s’est réellement passé.

Le juge : comment se faisaient les arrestations au niveau de la garde républicaine ?
Prévenu Commandant Kipré Yagba : Nous, on n’arrêtait pas des personnes. Nous, on partait aux différents barrages pour aller chercher des personnes jugées suspectes et arrêtées. Plusieurs fois, le Général Dogbo Blé m’a demandé de me rendre au blocus du Golf pour aller chercher des suspects. Donc moi-même, j’ai fait des missions et je suis allé chercher beaucoup de personnes au blocus du golf.

Le Juge : Où les personnes arrêtées et considérées comme des suspects étaient-ils conduits et que devenaient-elles après ?
Prévenu Commandant Kipré Yagba : Nous les conduisons à la brigade de recherche et c’est cette brigade qui s’en occupait. C’est elle qui peut dire ce qu’elle faisait de ces suspects.

Le Juge : Vous saviez en tant qu’officier, que les soldats ne pouvaient pas aller au blocus du golf sans les instructions du Général ?
Prévenu Commandant Kipré Yagba : Oui, cela est vrai. Mais je dis que ce n’est pas moi qui ai donné l’ordre.

Le Juge : Quand ils sont revenus, ont-ils fait un rapport ?
Prévenu Commandant Kipré Yagba : Je reconnais que je savais que les éléments partaient au blocus du golf pour chercher quelqu’un, mais cela ne m’intéressait pas. Donc ils ne m’ont pas fait de rapport. C’est après que j’ai appris dans la presse la disparition du colonel major Dosso Adama. J’ai tiqué. Mais quand tu n’es pas associé à une mission, tu ne cherches pas à savoir d’avantage. Je n’ai rien fait dans l’exécution du Colonel Major

Le Juge : vous reconnaissez que Lobé Lobé et Yapi Yapo ont reçu l’ordre du Général Dogbo Blé ?
Prévenu Commandant Kipré Yagba : Oui, parce que je les ai entendus dire cela. Mais je n’étais pas inquiet. C’est après la nouvelle de la disparition du Colonel que je me suis posé la question de savoir s’il y avait un lien entre le crime et la mission dont parlaient les deux soldats. Mais, cette question est restée sans réponse.

Le Juge : Pourquoi avez-vous laissé vos soldats aller au blocus du golf alors que cette partie n’était pas une zone de compétence de la garde républicaine pendant la crise post électorale?
Prévenu Commandant Kipré Yagba : J’ai fait cela dans le souci de collaborer avec le chef qui leur avait donné l’ordre. Je voulais aider l’exécution de l’ordre donné. Mais je n’ai pas cherché à savoir de qui cet ordre venait.

Le Juge : Est-ce que vous pensez que l’ordre a été vraiment donné par le Général Dogbo Blé?
Prévenu Commandant Kipré Yagba : On peut le dire, parce qu’il donnait des ordres directs et souvent il passait par moi. Il donnait des ordres directs et si les éléments ont dit qu’ils ont reçu l’ordre de lui. Moi, je n’ai pas été associé à la mission.

Le Juge : est-ce que vous avez de bonnes relations avec ceux qui vous accusent ?
Prévenu Commandant Kipré Yagba : Oui, parce que je n’ai jamais eu de problème avec eux.

Le Juge : Mais pourquoi, c’est vous qu’ils accusent et non un autre chef ?
Prévenu Commandant Kipré Yagba : je n’en sais rien. C’est eux qui peuvent répondre à cette question. Monsieur le président, vous n’avez jamais vu des gens qui en veulent gratuitement à une personne ? Je ne comprends pas pourquoi ils m’accusent. Je ne sais pas pourquoi Lago m’en veut.

Le Juge : Est-ce qu’il vous arrive de donner des instructions à Lago Léo et les autres ?
Prévenu Commandant Kipré Yagba : Oui. Souvent je leur donne des instructions que le Général me transmet. Quand le Général me transmet des instructions, il m’arrive de leur transmettre ces instructions. Mais le Général lui-même en donnait directement. Je pense que le prétendu ordre a été donné directement puisque moi, je n’en savais rien.

Le Juge : on est là pour que la vérité soit sue. Apparemment, vous refusez de dire cette vérité.

Prévenu Commandant Kipré Yagba: Monsieur le président, demandez à Lago, au plus fort de la crise, je l’ai eu comme élément à M’Bahiakro. On était au front. Et on a fait les combats. Est-ce qu’il s’est retrouvé devant un tribunal du fait des ordres que je lui ai donnés ? Je ne comprends pas pourquoi il dit des mensonges sur moi. Il a tué le colonel avec sang froid, il ment sur moi avec le même sang froid. J’ai fait la guerre, je n’ai jamais commandité ou aidé à commanditer un meurtre.

Le prévenu Sergent Chef Lago : Mon commandant, vous êtes un officier supérieur et en tant que tel, vous ne devriez pas mentir. Vous devez assumer vos responsabilités. Vous m’avez appelé à votre bureau pour me transmettre un ordre du Général. Je l’ai exécuté et vous devrez assumer. Je vous en prie, dites la vérité à la cour parce que vous êtes en train de tourner cette cour en bourrique. C’est parce que nous sommes devant la justice que vous refusez de reconnaître que je suis un bon élément qui ne ment jamais et qui est efficace sur le terrain. Vous savez ce que je fais sur le terrain. Vous savez que je suis un élément courageux et déterminé. Je vous demande d’avoir le même courage pour dire la vérité à la cour.

Le procès a été suspendu et reprend lundi avec le dernier prévenu, le général Dogbo Blé à la barre. Ce passage est très attendu par le peuple ivoirien.

Lacina Ouattara
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