On va rester dans cette situation-là combien de temps ? Est-ce que ça vous plait comme ça ? Il faut qu’on sorte ! Ceux qui ne sont pas d’accord, quelles solutions ils proposent ? On n’a pas dit de passer les peines des uns et des autres et les déboires des uns et des autres, par perte et profit. C’est le président Laurent Gbagbo lui-même qui nous a dit d’accepter que la rébellion puisse participer au gouvernement puisque c’était la seule façon de rapprocher les uns des autres. S’il n’avait pas eu ce pas-là, fût-il malheureux ou pas, est-ce que nous aurions pu nous retrouver progressivement les uns et les autres pour réunir les conditions pour la paix et aller vers les élections ?" Il n’a pas voulu citer de nom, mais l’allusion était dans le propos. Rentré d’exil du Ghana il y a 6 mois, Mel Eg Théodore, le président de l’Union pour la démocratie citoyenne (Udcy), s’est, une fois de plus, indigné samedi dernier, contre ceux qu’il a appelés « les fossoyeurs de la réconciliation». «Que ce soit, au Rdr ou au Fpi, il y a des gens qui ne veulent pas quitter l’extrémisme», a-t-il dit, avec une allusion remarquée à ses ex-compagnons pro-Gbagbo, toujours réfugiés au Ghana et d’ailleurs soupçonnés par l’Onu d’œuvrer à renverser le président Ouattara. «Soyons conséquents avec nous-mêmes. Moi, que vous voyez, je n’ai jamais été d’accord et je ne suis pas un suiviste, j’ai toujours des positions. Mais dans une négociation, il faut avoir toujours une position de compromis. On ne peut pas nous dire : "il n’y a pas de proposition, nous on campe sur nos positions. Moi je ne fais pas la politique de ce type-là"», a fustigé Mel Eg Théodore, qui était face à la presse, au siège de son parti, à Cocody. «Il y a des fossoyeurs de la paix et de l’unité nationale. Je pense que, quel que soit leur camp, il faut avoir le courage de le dire, de les dénoncer et de les démasquer», a-t-il insisté, ajoutant qu’il était toujours « bel et bien membre du Cnrd (Congrès national pour la résistance et la démocratie, la coalition des pro-Gbagbo) ». Bonne prise pour lui, le fils de Guéï, Franck Guéï, a choisi l’Udcy, plutôt que de suivre l’Udpci, la formation créée par son défunt père. «Franck a pratiquement 6 mois pour réfléchir sur comment, il faut aller à la réconciliation» a confié Mel Eg Théodore, qui indique, qu’en choisissant son parti, Franck « a fait le bon, le pas dans la bonne direction ». En réunissant la presse, l’ancien ministre de Laurent Gbagbo entendait annoncer le congrès de l’Udcy le 13 octobre prochain sur le thème : «La conquête du pouvoir d’Etat à l’épreuve de la fracture sociale, quelles stratégies pour l’Udcy ?». A propos de fracture, l’Udcy propose d’ores et déjà, «"un pacte fraternel"» où "les chefs de partis se parlent entre eux et parlent avec leurs militants."
BENOIT HILI
BENOIT HILI
