Le Ghana a la solution. Pour éviter d’en arriver à la situation extrême qui a consisté pour les autorités ivoiriennes à fermer les frontières, le 21 septembre dernier, il conviendrait que les dirigeants ghanéens prennent leurs responsabilités. Ils commencent par le renforcement de la sécurité aux frontières ghanéennes pour éviter que les partisans de Laurent Gbagbo, assoiffés de revanche ( ?), en viennent à tenter de déstabiliser le régime en place à Abidjan. Battus à la loyale lors de la présidentielle de fin 2010, ils ont imposé à leurs concitoyens une guerre absurde qui a fait près de 3.000 morts. Partis, en fin de compte du pouvoir, ils annoncent de jours sombres sur leur pays. Et, pour réaliser ce noir dessein, ils sont à la recherche de base arrière. Les autorités libériennes et guinéennes ont défendu à ces mauvais perdants d’utiliser leurs territoires pour cette funeste aventure. Ils se sont alors rabattus sur le Ghana. Et, sous le couvert de leurs statuts de réfugiés, ils financent, dirigent, donnent des ordres aux miliciens et mercenaires pour attaquer les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci). C’est à ces aventuriers que les Ghanéens doivent donc dire non. Au départ, il ne s’agissait pas forcément d’une question d’extradition. Les dirigeants ivoiriens n’ont demandé que l’extradition de ceux qui ont commis des crimes avant de s’enfuir. Ils n’ont pas demandé le rapatriement de tous les pro-Gbagbo qui ont trouvé refuge au Ghana et qui y vivent tranquillement leur vie d’exilés. Si Accra réussit à sécuriser ses frontières pour éviter que les assaillants et leurs commanditaires ne sévissent et consent à renvoyer vers Abidjan les personnes recherchées par la justice ivoirienne, elle aurait assez fait pour la consolidation des rapports entre les deux capitales.
Marc Dossa
Marc Dossa