Selon la chaîne française d'information Rfi, un rapport pondu par un prétendu groupe d'experts se réclamant de l'Onu, me met en cause dans un projet de déstabilisation de la Côte d'ivoire, mon pays. Ce rapport nous paraît aussi léger, mensonger que ridicule. Il met à nu les intentions de ses rédacteurs, faisant partie de ces soi-disant experts qui, sous le couvert d'organisations internationales, font le tour des pays africains dans le seul but de créer deux entités, deux camps antagonistes pour alimenter les conflits qui détruisent notre continent. Ces pseudo experts se croient obligés de stigmatiser d'un côté, les méchants, qui s'organisent pour déstabiliser leur pays, et de l'autre côté, les bons, qui travaillent pour le développement et la stabilité du pays. Et dire que tous ces rapports truffés de contrevérités, sont rédigés au bout d'un séjour passé dans des hôtels les plus huppés de nos capitales, sans jamais prendre la peine de se frotter aux réalités situationnelles. Chers messieurs, ayez pitié de la Côte d'ivoire et de son peuple, qui paient aujourd'hui le lourd tribut aux contrevérités que vous avez déversées à travers vos "dictées préparées" que vous appelez abusivement rapports. Je vous invite à aider à rapprocher les Ivoiriens, à interpeller le pouvoir en place à respecter les droits de l'Homme et les libertés individuelles et collectives, au lieu de continuer à faire la honte des organisations que vous êtes censés représenter. Les observateurs de l'actualité sur le continent africain peuvent-ils vous prendre au sérieux malgré leurs efforts, quand vous accusez dans votre prétendu rapport les pro Gbagbo d'être de connivence avec le mouvement islamiste Ançar Dine qui occupe le Nord du Mali et la junte malienne qui milite pour le rétablissement de l'intégrité territoriale de ce même pays ? À partir de cette observation seulement, aucune personne lucide ne saurait accorder de crédit à la suite de votre "dictée préparée" qui joue sa partition dans le programme d'éradication des pro Gbagbo. En ce qui me concerne, je vous le répète à toutes fins utiles que l'utilisation des armes comme moyens de conquête du pouvoir est contradictoire aux principes qui fondent mon entrée en politique. Et vous ne réussirez pas à m'attribuer une autre voie. C'est pourquoi je rejette en bloc les accusations fantaisistes et orientées que porte contre moi ce fameux rapport dit secret. Je milite pour le retour de la paix dans mon pays et je continuerai d'appeler à un dialogue sincère et honnête entre le pouvoir et l'opposition dans le respect des convictions de chaque entité. Je reste convaincu que tous finiront par l'admettre quand passeront ces moments d'euphorie et de campagne de communication. Cette voie n'est pas une option, c'est un impératif. Je demande à l'Onu et à toutes les organisations internationales et nationales qui s'intéressent à la crise ivoirienne, d'aider notre pays à rapprocher ses filles et fils. Tel est mon vœu ! Le reste n'est que la suite logique de la campagne de diabolisation dont je suis victime depuis le début de la crise que vit mon pays.
Charles Blé Goudé, Opposant en exil forcé
Charles Blé Goudé, Opposant en exil forcé